La célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale sera marquée cette année par la tenue d'une conférence-débat le lundi 3 novembre 2014 à partir de 10 heures à la salle Ali-Maâchi (Pins maritimes, Palais des expositions) avec pour thème «Décoloniser l'histoire...». A l'occasion de cette conférence, les deux ouvrages de Mohand Chérif Sahli seront présentés au grand public. Décoloniser l'histoire ainsi que Le Message de Yougourtha ont été réédités en un seul volume par les éditions Quipos. Cette conférence sera rehaussée par pas moins de trois intervenants, qui ont connu l'auteur de l'oeuvre Le Message de Yougourtha. il s'agit de M.Rédha Malek, ex-chef de gouvernement, M.Zahir Ihaddaden et M.Amar Belkhodja. Le journaliste Fayçal Métaoui en sera le modérateur. L'impact du colloque sur Mohamed-Chérif Sahli tenu les 15-16 mai 2014 à Béjaïa et l'engouement du public à connaître les ouvrages de ce grand historien, ont donné naissance à ce projet, que les éditions Quipos ont pris en main afin de mettre ces deux ouvrages à la disposition et répondre par voie de conséquences à la demande de ce lectorat. Tout un projet qui n'aurait pas pu se réaliser sans l'apport de M.Djamel Sahli (neveu de cette personnalité). Celui là même qui a été le pionnier dans l'organisation du colloque en mai dernier. Djamel Sahli a mis à la disposition des éditions Quipos les ouvrages en question. Ayant été proche de son oncle, il mène un combat permanent pour «vulgariser» ses oeuvres historiques afin de ne pas trahir sa pensée. Le 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution nationale sera l'occasion idoine pour présenter cet ouvrage et débattre de la thématique «Comment décoloniser l'histoire?». Afin d'analyser le parcours du journaliste, de l'éditeur, du diplomate et de l'historien, un colloque lui a été consacré le mois de mai dernier par le groupe d'études sur l'histoire des mathématiques à Bougie médiévale (Gehimab), à la salle de cinéma de Sidi Aïch, ville natale de ce grand homme. Le professeur Djamil Aïssani, président de l'association Gehimab et enseignant à l'université de Béjaïa, a souligné qu' «il ne s'agissait pas de rendre hommage ou de réhabiliter Mohand Chérif Sahli, mais de remettre les pendules à l'heure parce que ce n'est pas normal que 25 ans après sa disparition, aucune institution scientifique, université ou centre de recherche n'ait pensé à analyser ses oeuvres. Il a fallu attendre que la ville de Sidi-Aïch lance cette initiative, alors que Le message de Jugurtha, de L'Emir Abdelkader, chevalier de la foi, tout comme l'oeuvre de décolonisation de l'histoire sont des sujets d'actualité». Né le 6 octobre 1906, au village Tasga, commune de Souk Oufella, Mohand Chérif Sahli fera ses premières classes à Sidi-Aïch et le cycle secondaire au lycée Bugeaud (aujourd'hui Emir Abdelkader), à Alger. Il poursuivra ses études à l'université de la Sorbonne (Paris) où il obtient une licence de philosophie et une agrégation. Instituteur à Toudja, il va par la suite enseigner la philosophie dans plusieurs lycées parisiens, (de 1930 à 1939, puis 1950). C'est à cette époque qu'il rencontre Mostefa Lacheraf. Il s'engage dans la lutte pour la cause nationale. Il devient journaliste, critique et fondateur et éditeur de journaux: El Ouma, El Ifriquia, El Hayat et Résistance algérienne. En 1947, il finalise Le message de Yougourtha et L'Emir Abdelkader, chevalier de la foi. En 1955, il devient membre de la commission presse de la Fédération FLN de France, chargé par Abane Ramdane de «travailler» l'opinion française. De 1957 à 1962, il est nommé représentant permanent du FLN, puis ambassadeur du Gpra dans les pays scandinaves. Au lendemain de l'indépendance, il occupe les fonctions de directeur des archives, puis d'ambassadeur d'Algérie en Chine, Corée du Nord, Vietnam puis en Tchécoslovaquie (1971-1978). Admis à prendre la retraite en 1978, M. C. Sahli décède le 4 juillet 1989. Il est enterré au carré des Martyrs d'El Alia.