Le secrétaire général du FLN qui est lui-même originaire du Sud (El Oued), estime que «ce qui se passe dans le Sud est anormal». C'est la panique au FLN. Les événements dans les wilayas du sud du pays en général et de In Salah en particulier, où les populations sont mobilisées depuis 15 jours contre le gaz de schiste, mettent le parti majoritaire en état d'alerte. Le secrétaire général du parti, Amar Saâdani, a d'ailleurs convoqué une réunion du bureau politique pour l'examen de la situation comme unique ordre du jour. Dans son allocution d'ouverture dans une salle très exiguë, il n'a pas hésité à comparer les événements dans la région au «printemps arabe». «C'est la même chose», a-t-il dit, avant de lancer des messages codés qui prêtent à plusieurs interprétations. «On a le droit de poser cette question: ces mouvements sont-ils innocents ou non?». Amar Saâdani ne répond pas à sa propre question, laissant la voie ouverte à toutes les interprétations. Mais un peu plus loin, il ouvre une autre parenthèse et une autre piste. Il a rappelé qu'avant l'indépendance du pays, la France avait proposé aux dirigeants de la révolution l'indépendance mais sans le Sahara. «Comprendra qui veut», a-t-il ajouté.Le secrétaire général du FLN accuse-t-il la main étrangère d'être derrière les évènements du Sud, assimilant ainsi les manifestants à une foule manipulable à tout-va? Ou plutôt veut-il attirer l'attention sur le discours séparatiste qui a commencé à se développer dans le Sud? En tout cas, M.Saâdani qui est lui-même originaire du Sud, (El Oued), estime que «ce qui se passe dans plusieurs wilayas de cette région est anormal».«Ce qui nous fait peur est que ce qui se passe dans le Sud est la même chose que ce qui s'est passé dans les pays du printemps arabe», a-t-il souligné.«C'est dans le Sud que les richesses de l'Algérie se trouvent. C'est pour cette raison que la sécurité du Sud nous intéresse. Au FLN, nous prenons très au sérieux la question», a-t-il encore affirmé. Soulignant que le simple citoyen qui ne connaît pas comment se fait l'extraction du gaz de schiste manifeste «car il a peur», l'orateur a appelé la classe politique à se mobiliser pour le Sud.«On doit encadrer cette région qui souffre de sous-développement. Tous les projets sont construits dans la capitale alors que le Sud qui constitue la principale ressource du pays est marginalisé depuis des années», a-t-il indiqué. Selon lui, le Sud a besoin du soutien de toute la classe politique. «Il faut prendre une initiative dans ce sens», a-t-il plaidé, appelant les partis à se déployer dans cette région. M.Saâdani a annoncé que le FLN déploiera les membres de son bureau politique dans les wilayas concernées pour écouter les citoyens. Il a annoncé également l'organisation d'une rencontre sur la question ainsi que l'envoi d'une correspondance au chef de l'Etat. Les déclarations du P-DG de Sonatrach sur le plan d'investissement est considéré par les gens du Sud comme une provocation, répondant par une paralysie totale de la ville de Tamanrasset. Les déclarations du secrétaire général du FLN contribueront-elles à ramener ou accentueront-elles le mouvement de protestation et de contestation? Sur un autre plan, l'orateur a indiqué que le parti a décidé de remplacer un vice-président de l'APN par une autre personne, expliquant que les vice-présidents représentent leurs partis et non les personnes. Concernant le remaniement ministériel annoncé la semaine dernière et la révision de la Constitution, il a répondu que Bouteflika travaille sur ces questions. «Tout sera annoncé au moment opportun», a-t-il dit.
