Dans une lettre adressée au directeur de l'Agence nationale des barrages, dont une copie nous a été transmise, les élus de l'Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa se sont montrés particulièrement préoccupés par l'avancement très lent des travaux du barrage de Tichihaf, et plus particulièrement du projet d'adduction d'eau prévu au profit des populations de 22 communes de Béjaïa. «A quelques mois de la vingtième année de son lancement, on dirait qu'une force démentielle s'emploie à tuer l'espoir que nourrissent les populations de 22 communes de pouvoir bénéficier enfin d'une alimentation correcte et régulière en eau potable», écrit le président de l'APW de Béjaïa qui constate que «l'alimentation régulière et correcte de centaines de milliers d'habitants en eau potable est plus que jamais un vain mot», et de rappeler les engagements du directeur de l'Agence nationale des barrages quant au lancement des travaux d'adduction avant le début 2004, exprimés notamment dans la correspondance n°3671 du 8 novembre 2003. Dans le même document, l'APW de Béjaïa renouvelle son entière disponibilité à contribuer à la concrétisation du projet, avant de se montrer menaçante: «Nous vous demandons, pour la dernière fois, de nous communiquer tous les blocages et les entraves faisant front à ce projet salvateur», faute de quoi, le président de l'APW menace de «saisir les plus hautes autorités du pays». Pour rappel, les mêmes élus de l'APW de Béjaïa avaient, dans une précédente correspondance, posé le même problème et avaient signifié aussi «leurs attentes et celles de leurs concitoyens quant à la résolution de ce manque en eau potable longtemps enduré». Notons que le projet de construction du barrage de Tichihaf remonte à près de vingt années et connaît un retard considérable dans sa réalisation puis dans son adduction. Ce qui explique ces lettres adressées par l'APW de Béjaïa.