Ce parti met les pieds dans le plat concernant ce lourd dossier en mettant la gent féminine aux avant-postes. Les femmes du RND entrent dans le débat sur le code de la famille. Elles ont organisé hier la première conférence régionale du Comité de coordination et de suivi de la section «Femme et solidarité» du parti. Consacrée exclusivement à «l'examen du projet d'amendement du code de la famille», la rencontre qui s'est tenue jeudi dernier à Alger, a débouché sur la nécessité de «lever l'équivoque sur ce projet et à l'expliquer à l'opinion publique en vue de barrer la route à ses pourfendeurs». Une entrée en matière des femmes Rndistes, qui prélude à un déploiement sur le terrain, à même d'apporter la contradiction à la mouvance islamiste, laquelle fait campagne contre le fameux projet d'amendement qui, selon Nouara Djaâfer, présidente du Comité de coordination et de suivi, «ne touche en rien à la charia mais lève plutôt l'ambiguïté qui l'entourait en établissant des conditions bien claires», en harmonie avec la réalité sociale en Algérie. Défendant les dispositions introduites par la Commission Boutarene, Me Djaâfer évite néanmoins la voie de la passion sur les deux amendements qui font gesticuler les islamistes du MRN et du MSP, à savoir le tutorat et la polygamie. Sur la première question, Nouara Djaâfer dira qu'une telle proposition «favorise l'accord des personnes concernées par le mariage, et n'exclut pas le tuteur pour le mariage de la femme». Et de préciser:«les us et les coutumes ne peuvent être codifiés». Sur le sujet de la polygamie, la députée estime que l'amendement est surtout destiné à sauvegarder l'intérêt des enfants à travers la conditionnalité d'un accord préalable de la première épouse et du magistrat. Ainsi, le RND met les pieds dans le plat. La stratégie du parti d'Ouyahia est donc orientée sur la société, indépendamment de la charge idéologique que contient cette question.