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Quand Depardieu éclipse Audiard...
Publié dans L'Expression le 24 - 05 - 2015

Au sortir de cette vallée de tous les dangers, il ne serait pas étonnant qu'un nom apparaisse au palmarès final...
Il y a comme un sentiment étrange qui gagne, depuis quelque temps et subrepticement la Croisette, c'est que le cinéma, du moins celui qui est en lice pour la Palme d'or, est en train de perdre son âme... Est-ce à dire qu'il serait en train de devancer le festival, lui-même, qui serait sur le point de changer de braquet, après cette 68e édition, avec l'arrivée à sa tête de Pierre Lescure?... Tout porte à le croire...
Aussi serait-on tenté d'inscrire cette étrange «mue» opérée par plus d'un cinéaste présent cette année, sur le compte d'une anticipation certaine... Bien triste tout cela... Car les victimes vont se compter par paquets...
Et ce n'est pas le fan club de Jacques Audiard qui va trouver à redire... Auréolé pour son Prophète, qui révéla Tahar Rahim, consacré, auparavant pour Sur mes lèvres, voilà que le fils du fameux dialoguiste des Tontons flingueurs, Michel Audiard, aussi débarqué avec Dheepan, au Palais, aussitôt porté disparu, le temps d'une projection de son film, prometteur, tout au long de la première heure, truffé d'informations sur ces Tamouls qui hantent les couloirs du métro, avec leurs babioles électriques et les piles de DVD piratés, à la vente, ou bien, aussi les restaus avec leurs bouquets de roses à l'encan... Las! Audiard reprend, pour la deuxième partie de son film, les ingrédients qui ont fait La Commune ce feuilleton produit par Canal Plus et écrit pas Raouf Dafri... Sauf que l'excès, assumé au demeurant, dans la description de la banlieue parisienne, n'aura fait que précipiter le cinéaste et son film dans une impasse totale où l'empathie ne pouvait s'y faire place, tant le ridicule avait pris le dessus...
C'est à se demander si Jacques avait eu, un jour, la curiosité de jeter un oeil sur un des rares films réalisés par son père, Michel Audiard Faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages, il se serait évité, cette terrible sortie de route qu'il s'est prise, à cause d'un défaut de parallaxe qui lui a fait croire que son acteur sri lankais n'était autre qu'un Charles Bronson réincarné. Mais Dheepan n'est pas Cabo Blanco (1980) et Jacques Audiard, J.Lee Thomson... Reste pour sauver ce film français du naufrage en salles, un oukase de production, pour couper les 15 dernières minutes, sinon c'est... l'os et la rouille garantis, (pour paraphraser son précédent film)...
Philippe Faucon, avec Fatima («Quinzaine des Réalisateurs») partait plus avantagé: un scénario plus abouti que celui de son précédent film La Désintégration adapté d'un roman Prière à la lune, écrit par une émigrée marocaine, Fatima al Ayoubi, femme de peine en Isère, incarnée à l'écran par une émigrée, algérienne, Soria Zeroual, cette fois, qui semblait peiner à dire des mots, qu'il aurait été plus simple de lui suggérer de les vivre, afin d'éviter cette désagréable sensation de «cutter» au montage, à la respiration près, juste pour sauver la bonne prise... Du coup, c'est la texture qui se fragilise et le cinéma qui en pâtit...
On est loin de «La plus haute des solitudes», sujet de thèse écrite par, l'étudiant d'alors, Tahar Benjelloun, dans laquelle il révèle, à coups de témoignages d'émigrés maghrébins, l'isolement, moral et physique, dans lequel vivait cette première génération de travailleurs étrangers en France... Reste plus qu'à se tourner vers un autre Français, le dernier de la série, Guillaume Nicloux venu montrer son dernier opus The Valley of love, un (presque) huis clos à ciel ouvert, au coeur de la fameuse Vallée de la mort, américaine. Au coeur de ce décor hoggarien, où John Ford tourna Le Fils du désert (1948) c'est ce qui coûta à John Wayne une hospitalisation, dans le coin, pour blessures graves dues au soleil... Un soleil qui ne perturbera pas, outre mesure, l'immense Gérard Depardieu qui y évolua comme un poisson des sables dans le Sahara...
Pour lui donner la réplique, la frêle Isabelle Huppert, en mère séparée et encore endeuillée par la mort de leur fils commun, qui se rend à ce rendez-vous fixé dans une lettre posthume, à elle et son ex-mari, un certain Gérard, acteur de profession qui n'hésitera pas à signer... «Bob de Niro» (!), à un fan qui lui demandait un autographe...
Etonnant d'aisance, jamais depuis Loulou de Pialat, Depardieu, n'a été aussi criant de vérité, au point que sa surcharge pondérale, que la canicule ambiante ne pouvait que dévoiler, tout au long du film, semblait si «légère» tant l'acteur, transformé, incarnait à merveille cette douleur indicible qu'une certaine spiritualité rendait encore plus crédible. Tout aussi bien que la diaphane (rosie quand même par le soleil) Isabelle Huppert, qui ne rata aucun round de ce combat, d'apparence inégal entre l'Ours et la poupée...
Au sortir de cette vallée de tous les dangers, il ne serait pas étonnant qu'un nom apparaisse au palmarès final... Et ce ne serait que légitime... A moins que Sophie Marceau, membre du jury, tienne rigueur à Gégé, pour les propos bruts de coffrage qu'il n'a pu s'empêcher de lui balancer, en soirée... être, dimanche prochain «Grazie Mama!»...


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