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«La grève est injustifiée»
MOURAD REDJIMI, MINISTRE DE LA SANTE, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 21 - 10 - 2004

«Les salaires des spécialistes ont augmenté de 86 % en trois ans».
L'Expression: Le secteur de la santé s'agite à la faveur des grèves répétitives qui le mettent décidément dans une situation d'instabilité permanente. Comment expliquez-vous ces troubles?
Mourad Redjimi: Tout d'abord, je tiens à préciser qu'il ne s'agit en aucune manière d'instabilité tant il est vrai que les indicateurs sanitaires de base montrent qu'il y a une réelle continuité dans le travail. J'en veux pour preuve que les actions de prévention où la mise en oeuvre constante des programmes s'est traduite depuis fin 2003 par la quasi-éradication de la rougeole en termes de flambées épidémiques grâce notamment à la vaccination de plus de 12 millions d'enfants en une semaine durant le mois de décembre dernier et par la baisse de plus de 26% des cas de maladies à transmission hydrique. De même que pour cette année, le travail permanent accompli en matière de surveillance sanitaire a permis d'éviter que ne surviennent certaines épidémies comme celle de la conjonctivite en 2003 ou que n'apparaissent de nouveaux cas de peste.
Il ne s'agit donc pas d'instabilité mais plutôt d'une logique de revendication. Si dans certains cas cette revendication repose sur des attentes légitimes, dans de nombreux autres cas, comme c'est le cas actuellement, la grève ne se justifie nullement et ne repose sur aucune demande socioprofessionnelle légitime qui n'ait pas été prise en charge et en cours de traitement.
Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) a, depuis lundi, mis en branle un mouvement de débrayage illimité. Quelle est votre position vis-à-vis de cette grève en tant que premier responsable du secteur?
En tant que citoyen, en tant que médecin et en tant que responsable du secteur, je peux objectivement vous dire que cette grève ne repose sur aucune revendication légitime ; bien plus, et le faible taux de suivi de cette grève en est la parfaite illustration. Le prétexte invoqué pour déclencher cette grève, à savoir le bénéfice d'un effet rétroactif pour les spécialistes ayant obtenu l'intégration dans le grade de principal sans passer par les concours. Cette revendication ne concerne en réalité que 840 praticiens qui ont une ancienneté supérieure à 14 ans, sur un total de plus de 5000 médecins spécialistes. De plus le dossier en question est en cours de finalisation à l'effet de permettre aux autres spécialistes de se présenter au concours leur permettant d'accéder à ce grade.
L'on évoque la non-satisfaction de certaines doléances, notamment celles d'ordre salarial et d'autres relatives à la progression professionnelle et la régularisation des médecins spécialistes. Y a-t-il vraiment négligence comme disent les syndicalistes?
Depuis le 1er janvier 2002, les différentes mesures indemnitaires et statutaires dont ont bénéficié les praticiens spécialistes, et ce n'est que justice, ont fait augmenter leur rémunération globale brute de plus de 86% par rapport à ce qu'ils touchaient en décembre 2001. Cette augmentation est encore plus élevée pour ceux qui vont passer au grade de principal et pour ceux qui, dans quelques années, passeront au grade de chef. C'est une augmentation sans pareil et il serait malvenu de parler de négligence en matière de prise en charge. En réalité, le véritable problème qui se pose est que l'actuelle direction de ce syndicat s'est résolument inscrite dans une surenchère indemnitaire et se retrouve piégée par son discours populiste et n'ayant aucune prise avec la réalité. Je le dis et je le répète : il n'y a aucune négligence en termes de prise en charge des revendications de ce syndicat. Toutes les revendications réalistes et légitimes ont été prises en charge. Quant à celles qui n'ont pas encore abouti, elle le seront prochainement.
Il faut savoir qu'il y a obligation de respecter la législation et la réglementation en vigueur afin de finaliser ces dossiers: ce qui peut parfois demander du temps. Tout le reste n'est que gesticulations fantaisistes sans aucun lien avec de réelles préoccupations socioprofessionnelles.
La paralysie des hôpitaux pourrait conduire à des conséquences fâcheuses, l'on a assisté déjà à des dépassements à l'intérieur des services hospitaliers. Quelles sont les mesures que votre secteur compte prendre en ce sens?
Les deux jours de cette grève faiblement suivie ont montré que c'est un risque gérable. Cependant, et dans la mesure où l'Etat doit veiller à ce que la sécurité de la prise en charge sanitaire du citoyen soit assurée, toutes les mesures réglementaires adéquates concourant à assurer la sécurité sont envisageables. Par ailleurs, nous sommes en train d'approfondir la notion de service minimum tant il est vrai que la grève dans le secteur de la santé est de nature à mettre en péril la sécurité des personnes.
Les deux chambres du Parlement s'apprêtent à examiner l'avant-projet de loi sur la réforme sanitaire, l'on parle de la modernisation des structures sanitaires et de l'ouverture du secteur de la santé au privé. Quel autre aspect est pris en charge par cette nouvelle réglementation?
L'avant-projet de la nouvelle loi sanitaire vient avant tout pour doter le système national de santé d'un cadre législatif en harmonie avec les mutations sociales, économiques et politiques que connaît notre pays. Nécessairement, cette nouvelle loi aura vocation à faire basculer le secteur dans la modernité et à le doter des instruments juridiques à même de renforcer la prise en charge performante des besoins en santé. Basée sur les principes intangibles de l'équité et de la solidarité, cette loi vise à doter notre pays d'une santé à la mesure de nos ambitions et à la hauteur des attentes légitimes du citoyen. Entre autres dispositions, elle introduit de nouvelles formes juridiques en matière de statuts des établissements pour plus de flexibilité ; elle définit le cadre bioéthique nécessaire notamment au développement de la recherche ainsi que de la transplantation des organes et des tissus et elle prend en charge les difficultés rencontrées dans le domaine du fonctionnement des organes de déontologie médicale. Par ailleurs, les professions de santé sont abordées avec les éclairages rendus nécessaires par le développement des métiers de la santé.
Ce projet de nouvelle loi sanitaire introduit aussi la notion de régionalisation sanitaire par la création de régions dotées de pouvoirs de gestion des ressources humaines et matérielles de l'ensemble des wilayas constituant chaque région. Cette régionalisation permettra de concrétiser les principes d'équité et de solidarité dans la mesure où l'intégration des moyens offrira à tous les citoyens, où qu'ils se trouvent, d'égales chances d'accès à des soins adéquats. S'agissant de l'ouverture au secteur privé, je dirai plutôt que cet avant-projet de loi oeuvre, dans un souci d'éthique, à placer le secteur libéral dans un cercle vertueux tant il est vrai que le secteur libéral est une partie intégrante du système national de santé. Il s'agit bien d'une complémentarité et il n'est nullement question d'une quelconque privatisation du secteur public. Cette loi vise, au contraire, à le renforcer et à le rendre plus performant.
Quelle est la situation du marché pharmaceutique algérien? L'Etat a affiché à maintes reprises sa disponibilité à soutenir la production et la commercialisation du médicament générique et ce, afin de garantir une meilleure couverture du marché. Quelles sont aussi les mesures prises dans le but d'encourager la production du générique?
En termes de disponibilité, le marché se porte bien tant au niveau hospitalier qu'officinal. Les mesures de régulation qui ont été prises ont permis au marché officinal d'être bien approvisionné lorsque l'assainissement financier dont a bénéficié la Pharmacie centrale des hôpitaux lui a permis de reconstituer ses stocks et de mieux satisfaire la demande hospitalière.
S'agissant de la promotion de la production locale, les résultats sont là : en plus de Saidal qui est le creuset de l'industrie pharmaceutique locale, celle-ci se caractérise aujourd'hui par une vingtaine d'investissements majeurs dont six sont le fait de grandes entreprises multinationales.
Par ailleurs, plus de quarante autres entreprises disposent de capacités installées qui leur permettront de passer prochainement au stade de la fabrication de médicaments. Il est utile de préciser que la promotion de la production locale vise les médicaments essentiels et ce, d'autant que cette production locale est le fait de produits génériques.
S'agissant du médicament générique, sa promotion n'est pas une spécificité algérienne dans la mesure où les pays anglo-saxons, et même la France récemment, mettent en oeuvre des mécanismes incitatifs encourageant la consommation des médicaments génériques à l'effet de réduire les dépenses et d'améliorer l'accessibilité.
Le même souci nous guide, preuve en est le tarif de référence en matière de remboursement ainsi que le chantier ouvert dans le but de mettre en place des marges bénéficiaires réellement attractives en mesure de promouvoir durablement la production des médicaments génériques et d'en améliorer la disponibilité et l'accessibilité.


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