Cette opération d'envergure, touchera dans le premier temps six wilayas-pilotes. Il fallait y penser et l'actuel ministère de la Solidarité nationale y a sérieusement songé. Cette initiative vient nous rappeler que la solidarité n'est pas uniquement d'essence matérielle, mais surtout la conception du quotidien de la population. Il s'agit, de la création de microentreprises de ramassage et de nettoiement, en collaboration avec le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. Baptisée «Blanche Algérie» cette opération d'envergure touchera dans le premier temps six wilayas-pilotes. Nous citerons parmi elles Alger, Tizi Ouzou et Tlemcen. Un autre créneau, destiné à créer des emplois et surtout à raviver un réflexe qui est en passe de disparaître chez les Algériens, à savoir les actions de volontariat, indique le ministre de la Solidarité nationale, M.Djamel Ould Abbas. Ces actions de protection de l'environnement permettront par ricochet, de préserver la santé des citoyens et de prévenir des épidémies. Un des signes de la pauvreté, la résurgence de certaines maladies, comme ce fut le cas l'année dernière avec l'apparition de la peste, due à la prolifération des rongeurs, en raison de l'accumulation des ordures dans les quartiers des grandes villes, doivent définitivement disparaître grâce à la coordination entre les différents départements ministériels. Asseoir le principe d'intersectorialité demeure la seule solution pour mettre un terme à la dégradation de l'environnement. Par ailleurs, l'opération ne peut connaître un succès que par l'implication des collectivités locales et du mouvement associatif qui doit assumer pleinement sa mission au lieu de se transformer en organisations budgétivores. Car, dira Ould Abbas, il existe bel et bien des associations qui ne sont là que pour demander des subventions. Pour lui, il s'agit en fait d'encourager les associations actives à même de les amener à contribuer à l'action de solidarité nationale. D'autant plus que la préservation du cadre de vie est un facteur qui suscite l'espoir de la population et influe positivement sur son état d'esprit. L'idée de Ould Abbas est donc la bienvenue, pour peu que tout le monde s'y mette. Le civisme des citoyens doit être, par ailleurs mis à contribution pour réussir l'opération «Blanche Algérie». Ce qui ne sera possible que grâce à un travail de sensibilisation, qui encore une fois, est du ressort du mouvement associatif et des collectivités locales. Il est utile de rappeler que les quelques entreprises de nettoiement implantées à travers le pays n'arrivent pas à subvenir aux besoins accrus en matière d'hygiène. La création de microentreprises sera d'un grand apport, aussi bien pour résorber le problème du chômage, que pour rendre vivables nos cités. Surtout que l'opération villes propres lancée au cours des deux derniers mois a porté ses fruits, notamment dans les grandes villes, où s'agglutinent des cités dortoirs et prolifèrent les pires formes de délinquance. C'est peut-être là aussi que réside le message que veut transmettre le ministère de la Solidarité nationale à ces jeunes désoeuvrés de nos banlieues.
