Encore une fois, une de plus, mais avec un gazauillement enchanteur, les Canaris de Djurdjura joueront une symphonie pour l'honneur du pays. La finale de cette année, dont le match retour aura lieu demain, opposera les deux derniers vainqueurs de ce trophée. Deux formations qui n'ont plus rien à prouver, excepté le fait de quitter le panthéon. C'est la seconde fois que l'équipe de la ville des Genêts atteint ce stade suprême de cette compétition. Une notoriété acquise dans les années quatre-vingt en s'octroyant la Coupe d'Afrique des clubs champions en 1981. Les Larbes, Fergani, Iboud, Hannache... venaient de gagner les lettres de noblesse du football national après que le Mouloudia d'Alger eut ouvert la porte en 1976. Il a fallu attendre une décennie pour que la JS Kabylie décroche son second titre dans la même catégorie. Une nouvelle génération de joueurs venaient de naître avec les Adghigh, Sadmi, Menad... Cette jeune cuvée allait offrir au pays sa première et unique coupe de clubs vainqueurs de coupe en 1995, grâce à un but signé, dans les derniers instants par le jeune Benchikha. Entre-temps, l'Entente de Sétif avec les Adjissa, Zorghane, Rahmouni.... confirmait l'ascension du football algérien. Un standing que les Benhemlat, Bendahmane, Belkaïd, Abaci et consorts, soigneront en remportant la saison écoulée le seul titre qui manquait à leur palmarès. Grâce à ce succès, la JSK venait d'entrer dans la légende en devenant la seconde équipe africaine à s'adjuger les trois titres mis en jeu par la confédération. Un trône qu'elle partage avec le Club tunisien mais avec une chance meilleure de régner seule sur le royaume de la balle ronde. Pour cela, le représentant national doit non seulement gagner la bataille mais bien plus la guerre, au sens purement sportif, pour s'octroyer la couronne de l'équipe la mieux titrée en Afrique. Au moment où le football national amorce son redressement, la JS Kabylie est appelée, une nouvelle fois, à représenter dans la dignité l'emblème. Un challenge qu'elle doit réussir pour tenir encore une fois la promesse faite au défunt Ali Bouha, comme elle avait honoré la mémoire de Gacemi et Da Boussaïd. Mais aussi et même beaucoup plus à la mémoire des dernières victimes de la catastrophe nationale. Histoire de mettre un peu de baume au coeur de ces fidèles supporters qui croient toujours en elle. Alors, messieurs, soyez à la hauteur de nos espérances.