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1er NOVEMBRE: UNE JOURNEE ORDINAIRE!?
Publié dans L'Expression le 01 - 11 - 2015


Soixante et un an déjà? C'est peu? C'est beaucoup pour comprendre une Révolution, pour comprendre l'héroïsme de femmes et d'hommes qui avaient la conviction de pouvoir déplacer des montagnes? Ces montagnes, c'était la France impériale - quatrième puissance mondiale à l'époque - son armada, ses soutiens atlantiques, qui n'a pas admis le fait que la soumission des peuples était révolue; ce sont ces colons européens qui se disaient attachés à cette terre mais n'ont jamais accepté que leur avenir soit lié à celui des Algériens et non contre eux. Au final, que savons-nous cependant d'une Révolution qui a bouleversé la donne coloniale dans le monde, une Révolution devenue sujet d'étude politique et militaire donnant à voir comment un peuple - soumis au code de l'indigénat, le premier apartheid de l'humanité - armé de ses seules certitudes pouvait mettre bas la puissance militaire et résister à la répression la plus féroce. La guerre de libération algérienne a aussi sonné le glas au colonialisme, à tous les colonialismes, libérant, en particulier, les peuples d'Afrique, mettant un terme aux dernières velléités de préserver l'ordre alors établi. La Révolution algérienne est dès lors devenue un cas d'école et enseignée dans les universités. Partout dans le monde, y compris aux Etats-Unis. Partout dans le monde, sauf en Algérie où, depuis l'indépendance, une chape de plomb s'est abattue sur une Révolution manipulée et travestie, soustraite à la connaissance des citoyennes et des citoyens, singulièrement à la génération post-indépendance qui ne sait rien des faits d'un événement exceptionnel déformés, détournés, souvent dévoyés. Aussi, la guerre à peine terminée, la page [blanche] de la Révolution a été tournée et une autre guerre pour le pouvoir avait commencé. Alors que le peuple euphorique célébrait la victoire et la liberté, des personnes avaient déjà en vue d'autres plans, d'autres perspectives. Cela a donné «l'été 1962» dont l'Histoire n'en a pas encore élucidé les tenants et les aboutissants. La génération de l'indépendance a été ainsi sevrée de la connaissance de cette épopée de la délivrance, ni savoir qui sont ceux qui ont tout sacrifié pour la libération du pays, qui sont passés à la trappe de l'Histoire. C'est 30 ans après l'indépendance, en 1992, que les jeunes ont entendu pour la première fois le nom de l'un des «Six»: Mohamed Boudiaf. Notre Révolution qui a été exemplaire pour le monde est devenue un repoussoir pour le peuple algérien qui ne retrouvait plus les fondamentaux qui l'ont rendu unique dans les annales de l'Histoire contemporaine. La Révolution, dont nous célébrons aujourd'hui le soixante et unième anniversaire, est restée orpheline de livres, de films, de pièces de théâtre, de tableaux picturaux, de conférences et de débats pour dire, montrer et expliquer le pourquoi et comment d'un soulèvement qui, outre d'avoir changé l'Algérie, a imposé dans l'index universel le thème de la décolonisation au plan du discours, de l'analyse et de l'explication et pris en exemple par tous les peuples soumis au joug du régime colonial. On égrène les dates qui passent - plutôt qui coulent - ne laissant aucune empreinte, sans ce jaillissement de lumière qui remette notre Histoire et notre Révolution à l'endroit. Le peuple est ainsi resté sur sa faim sans comprendre cette Révolution, clé de son devenir aujourd'hui. Ainsi, il n'y eut pas d'études historiques, sociologiques, politiques censées consa-crer un événement glorieux d'une part, raviver les mémoires sur une période charnière du vécu des Algériennes et des Algériens, d'autre part. On pouvait s'attendre à ce que soit publié pour cet événement majeur de l'Histoire de l'Algérie dix, cent, mille livres, films et pièces de théâtre pour dire et expliquer la Révolution, parler des hommes qui l'ont initiée, s'attarder sur les parcours contrastés des uns et des autres, faire connaître les «Six» qui ont pris sur eux de défier, à mains nues, la puissance impériale française en prenant la décision, historique et sans précédent de déclencher l'action du 1er Novembre 1954. Qui sont ces hommes? Quel a été leur destin avant la Révolution, après l'Indépendance? Quels films, quels livres les ont immortalisés? Combien de conférences et débats pour dire la symbolique du 1er Novembre, ses faits d'armes? Quel mémorial a-t-on édifié en souvenir de la Révolution et des hommes qui l'ont conduite? Beaucoup de questions en vérité, peu de réponses sur des faits qui intéressent au premier chef les Algériennes et les Algériens et singulièrement la génération post-indépendance tenue dans l'ignorance de ces pages glorieuses de l'Histoire de l'Algérie écrites avec le sang des Martyrs de la Révolution. C'est cela le paradoxe, et pas des moindres, d'un pays capable de révolutionner les perceptions que le monde se faisait du fait colonial, mais incapable dans le même temps [par paresse ou indigence intellectuelle?], de témoigner des faits de notre Histoire récente. 1954-2015: déjà 61 ans! Mais, dès demain on passera à autre chose!

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