La disparition inexpliquée d'enfants avait, voilà quelques années, plongé la ville de Constantine dans une terrible angoisse, générant une panique sans précédent. L'information, rapportée à l'époque par plusieurs organes de presse, avait en effet conduit les habitants de plusieurs quartiers, notamment Faubourg Lamy et Djbel El Ouahche à se poser de multiples interrogations. Pour les observateurs, il s'agit de trafic d'organes. Plusieurs enfants ont été découverts morts et leurs organes prélevés, et dont le nombre n'a jamais été dévoilé. A l'époque, les autorités locales ne voulaient ni confirmer ni infirmer cette information. Pourtant, des enfants avaient disparu. Ils sont âgés entre 12 et 15 ans. Ce sont souvent de jeunes orphelins, dont les parents ont été assassinés par les terroristes. A croire les spéculations de l'époque, provenant de sources sûres, les kidnappeurs n'épargnaient ni filles ni garçons. Ils suivaient de leur plein gré leurs ravisseurs qui prenaient le soin de leur inculquer une «formation» de nature purifiante afin de les préserver, nous dit-on, de tout péché et de toute tentation contraire aux principes de «l'islam». L'enfant devient, sous l'effet de cette influence, une proie facile. Trafic d'enfants? Trafic d'organes? Ou pratiques charlatanesques? Personne n'avait pu établir avec exactitude les tenants et aboutissants de cette «tragédie». Des informations du même genre parvenaient des autres régions de l'Est. Il y a à peine une dizaine de jours, un jeune adolescent, répondant au nom de Fayçal, âgé de 17 ans, était porté disparu. Sa famille avait lancé un avis de recherche depuis le 3 octobre 2004. Sa pauvre mère voulait à tout prix croire à une fugue. Malheureusement, ce que l'on craignait est arrivé. Le jeune originaire d'El Milia a été, au grand malheur de sa famille, retrouvé mort au lieudit El Atik, non loin d'un cimetière à El Milia, dans la wilaya de Jijel. Son corps en décomposition avancée a été découvert par un groupe de femmes, mères de famille, venues, comme chaque année durant cette période, faire la cueillette et le ramassage d'olives. Aussitôt alertés, les services de sécurité et les éléments de la Protection civile se sont déplacés sur les lieux. Identification faite, il s'agit bel et bien de Fayçal. D'après les témoins oculaires contactés par nos soins, les organes de l'enfant ont disparu. Un mystère pour les services de sécurité. S'agit-il d'un trafic d'organes? D'un crime crapuleux? Si oui, pour quelle raison a-t-on enlevé les organes du défunt, ou encore serait-ce un acte charlatanesque? Car il est important de souligner que la région est aussi connue pour cette pratique. Une femme prise en flagrant délit avait, en 2003, été dénoncée par la population et arrêtée par les services de sécurité pour avoir tenté de déterrer un mort inhumé la veille. Personne n'est en mesure de répondre pour le moment. Aucune piste n'est à écarter, l'information judiciaire ouverte suit son cours afin de lever le voile sur cette affaire.