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Le nouveau discours du djihad islamiste
UN ENREGISTREMENT DE BEN LADEN ALIMENTE LE DEBAT
Publié dans L'Expression le 18 - 12 - 2004

Il annonce qu'il faut revenir à combattre les «ennemis intérieurs» d'abord.
Le n°1 d'Al Qaîda rejoint la position d'Al Zawahiri sur la priorité de la lutte contre «l'ennemi intérieur». Dans un nouvel enregistrement vocal diffusé par un site internet proche d'Al Qaîda, le leader d'Al Qaîda, Oussama Ben Laden se réapproprie le champ du temporel et se pose encore comme le reférent doctrinal des djihadistes dans le monde en procédant à une priorité dans la guerre et au «ciblage» des objectifs immédiats.
Dans ce nouvel enregistrement, la voix d'OBL semble calme, quelque peu nasillarde, mais déterminée à souhait. Le chef d'Al Qaîda commence par faire un éloge prononcé des assaillants islamistes tués lors de l'attaque perpétrée il y a quelques jours contre le consulat des Etats-Unis à Riyad. Par ricochet, il en profite pour stigmatiser les autorités saoudiennes, coupables selon lui du dépérissement qui a atteint l'Etat et le malaise qui ronge la société dans ses fondements et risque de la faire imploser.
«La présence des Américains dans la péninsule arabique est encore mise en évidence et avancée comme la source du mal, outre le fait qu'elle est injuste et illégitime du point de vue de la religion». «On parle beaucoup des tensions nées en Arabie et on accuse injustement les moudjahidine d'en être la source alors que la sécurité et la paix ont été dévastées par une présence unique et injustifiée des Etats-Unis dans la péninsule». Cette introduction a servi à Ben Laden à passer à l'essentiel, et l'essentiel dans cet enregistrement concerne deux points précis et éminemment politiques. Le premier est la priorité de commencer le changement dans le monde musulman par le changement de ses dirigeants: «Il n'y a pas de différence entre Paul Bremer, l'ancien dirigeant américain de l'Irak et Iyad Allaoui, le nouveau dirigeant irakien pour les Etats-Unis, tout comme il n'y a pas de différence entre les dirigeants arabes et Iyad Allaoui car tous concourent à apporter soutien et appui à la politique américaine dans la région, car tous sont pro-américains». Le second point d'importance énoncé par OBL concerne les leaders islamistes qui participent, dans leurs pays respectifs, aux politiques d'Etat, lesquelles, souvent, reflètent plus une vision occidentale, un programme pro-américain, qu'une vue islamique du monde. «Ces leaders islamistes, il faut s'en débarrasser», suggère le chef d'Al Qaîda. Dans le premier cas, comme dans le second, il annonce qu'il faut revenir à combattre les «ennemis intérieurs» d'abord et rejoint ainsi le théoricien du groupe, le docteur Ayman Al Zawahiri, qui avait toujours privilégié l'option politique sur le discours théologique et la priorité de «combattre l'ennemi intérieur sur l'ennemi extérieur», comme convenu dans la littérature islamiste djihadiste, de celle du groupe Djihad égyptien au Gspc algérien. Ben Laden, le n°1 de l'organisation, et qui avait dès le début de la création d'Al Qaîda, au printemps 1989, privilégié le djihad contre l'Occident, se trouvait en fait, aux antipodes de ce que préconisait Ayman Al Zawahiri, le n°2 et théoricien du groupe, qui insistait, dès le début, sur la nécessité de combattre, premièrement, les dirigeants arabes locaux, qui préparaient eux, les premiers, par une obséquiosité et une allégeance à toute épreuve, le lit à l'hégémonisme occidental, en général, et américain, plus particulièrement. En déplaçant le discours djihadiste du religieux au politique, OBL peut compliquer encore plus la stratégie américaine et les réponses arabes locales «pacifiantes», qui l'ont toujours qualifié de «dogmatique, irréaliste et obscurantiste». Là, le discours est éminemment politique et volontiers «collé» à l'actualité du monde arabe. Les tensions qui secouent l'Arabie Saoudite et qui risquent à tout moment de s'étendre à l'ensemble des pays du Golfe, à la faveur des similitudes qui caractérisent les monarchies de la région et les ouvertures démocratiques qui vont toucher des pays comme la Syrie ou la Jordanie, réputés fiefs d'un islasmisme difficilement contenu jusque-là par un hermétisme politique sans faille, peuvent subir de plein fouet le nouveau discours. La résistance en Irak, en ce sens, semble avoir pris une bonne longueur d'avance sur le discours d'OBL. Depuis les premières prises d'otages, la résistance islamiste, constituée par les «Etendards noirs», «Ansor Essuna», «Brigades d'Abu Bakr» les milices d'Al-Zarkawi et par d'autres petits groupes extrêmement entreprenants et audacieux, usent d'un langage aguerri et frappent des cibles éminemment politiques et financières. En fait, le djihad islamiste adopte le même style que l'administration Bush : déplacer le discours du politique au religieux selon les intérêts de l'heure, puis du religieux au politique lorsque le contexte et l'actualité l'exigent alors qu'en amont le langage militaire et l'agression armée demeurent des constantes. C'est la même démarche qui rassemble ces nouveaux rédempteurs du monde.


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