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Kaddour M'Hamsadji, la Casbah "ce Sour El-Ghozlâne de mon existence" suite et fin
Publié dans L'Expression le 17 - 01 - 2016

«Sa venue en Algérie n'aura nullement raison de la négation dont il affuble tout un peuple. La haine qu'il vouera à Napoléon III n'atténuera pour autant antithèses fantastiques et hallucinations poétiques sur fond d'épopée - noblesse oblige! - contre Abdelkader, chef et héros de la résistance algérienne.» Kaddour M'HAMSADJI
Kaddour M'Hamsadji a été assurément à la bonne école. Les carnets qu'il confectionnait lui ont donné la possibilité de connaître en profondeur la création littéraire française, particulièrement un de ses auteurs parmi les plus célèbres. Je veux parler de Victor Hugo dont le génie est jugé immense par l'enfant de Sour El-Ghozlâne: «Il est à la dimension, pourrait-on dire, de la controverse qu'il suscite et de l'ambiguïté, cette zone d'ombre, encore persistante, qui encombre sa pensée de l'idée 'colonisation-civilisation'', cette monstrueuse vésanie.»
Une frustrante découverte que l'auteur algérien fera en déplaçant quelques ouvrages anciens parmi lesquels un titre accrocheur: Victor Hugo face à la conquête de l'Algérie. Son auteur, Franck Laurent y relève que l'auteur des Misérables y exalte sans détour ni bémol la colonisation par les puissances européennes: «C'est souvent par ce mot, à la fois synecdoque et latinisme (l'Ifriqiya romaine), que Victor Hugo et ses contemporains désignent l'Algérie.» «Sa venue en Algérie n'aura nullement raison de la négation dont il affuble tout un peuple. La haine qu'il vouera à Napoléon III n'atténuera pas pour autant antithèses fantastiques et hallucinations poétiques sur fond d'épopée - noblesse oblige! - contre Abdelkader, chef et héros de la résistance algérienne. D'où aussi l'aveugle comparaison des deux esprits contraires de sens, d'équilibre et d'idéal humain. L'un est 'l'homme louche de l'Elysée»»; l'autre, 'l'émir pensif, féroce et doux''; 'Napoléon III, c'est César bandit'' et 'le sanglant gredin'', Abdelkader, 'qui donnait à boire aux épées'', est 'le tigre aux narines froncées''».
En somme, souligne Kaddour M'Hamsadji, pour flétrir «l'homme du 2-Décembre», Victor Hugo, le grand poète démocrate se donne, dans ce poème sibyllin des Châtiments, le droit absolu de dresser systématiquement les deux parties face à face, sans reconnaître au combattant algérien la légitime résistance à la barbarie de la colonisation.
Bien sûr, le poème en question est splendide au plan de l'esthétique, mais la splendeur ici est une tromperie et reste comme telle ad vitam aeternam, et si séduisante et précautionneuse que soit l'allusion faite à ma voisine comme on dit chez nous! «El-hadhra alaya wa l-maâna alâ djârtî!». Cela n'empêche pas pour autant le chroniqueur du quotidien national L'Expression de nuancer: «Il faut raison garder et reconnaître, avec tous les critiques consciencieux de France et de Navarre, et d'ailleurs, c'est-à-dire avec ceux qui l'encensent ou ceux qui le vitupèrent, ceux qui le disent, le proclament, l'écrivent, et jamais dans l'indifférence, que Hugo est 'le poète de son temps'', 'l'écho sonore'', 'le rêveur ardent et militant d'une société sans misère, sans deuil, sans cruauté, sans injustice et sans sottises''». Comme se plaisait à le souligner Gustave Lanson dans son Histoire de la littérature française, Victor Hugo reste, avant tout, un homme - malgré lui - immensément vaniteux, toujours quêtant l'admiration du monde, toujours occupé de l'effet, et capable de toutes les politesses pour se grandir. Le mot est toujours calculé et ordonné, il est l'état d'âme du poète. Ne disait-il pas: «Mon oeuvre est de l'histoire écoutée aux portes de la légende.»?
La prise en charge d'une telle approche suscitée par la découverte d'un ouvrage démontre à l'évidence l'importance et le rôle social du livre. A la question de savoir A quoi sert le livre, dans une société à la mémoire ankylosée, Kaddour M'hamsadji eut cette réponse imprégnée de bon sens et de justesse: «C'est dans le livre que l'on retrouve nos racines, la fraternité, l'unité et la confiance en soi, dont chacun de nous a soif, pour sentir la chaleur du bien et de la joie de vivre».
Au-delà de l'hommage mérité à Kaddour M'hamsadji qui a donné sens dans différents registres à une passionnante aventure de l'écriture, il nous faut louer l'initiative de l'association Rampe Louni Arezki pour nous avoir invités à nous réapproprier une véritable histoire nationale de la littérature algérienne de langue française qui se construit déjà par un patient travail de la critique journalistique et qui ne peut s'écrire que dans nos universités.
Il faut sortir, soulignait il n'y a pas si longtemps mon ami Abdellali Merdaci de cette étrange fatalité qui veut qu'il n'y ait de bons footballeurs algériens que dans les clubs de la ligue française et de bons écrivains que chez les éditeurs du Quartier latin: «L'institution-nalisation de la littérature algérienne- qui devient urgente - ne pourra que contribuer utilement à son autonomie et à la détermination de son rôle et de sa présence dans la société.»
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