Des voix s'élèvent de cette unité de production de Baba Ali et semblent se plaindre. «Ne nous parlez plus de l'UGTA, elle nous a laissé tomber.» Les travailleurs ne sont pas encore remis du choc d'août 2001 où ils ont été mis au chômage technique pour tout un mois, laquelle expérience amère a été cautionnée par leur propre section syndicale. De toute évidence, ces ouvriers sont en droit de s'inquiéter pour leur avenir et de se poser des questions. En fait, ils ne croient plus en leur section syndicale qu'ils jugent non apte à défendre leurs intérêts. Ce qu'ils ont maintes fois signifié à leurs instances syndicales dont la Centrale syndicale UGTA, Fntpgc, Union de wilaya d'Alger et en particulier l'Union locale de Ben Aknoun. En effet, il y a un malaise. Outre les dissenssions qui minent la section syndicale de l'unité Gipec et qui mettent en péril sa cohésion, les problèmes socioprofessionnels, qui n'ont jamais été soulevés, ce qui se répercute négativement sur les intérêts de l'entreprise. D'ailleurs, le ressentiment de ces salariés est à un tel point exacerbé par le manque de considération dont ils sont victimes qu'il n'est pas rare d'entendre des «chuchotements» dire que l'UGTA agit en aparté avec les pouvoirs publics sans tenir compte de leurs préoccupations. ceux-ci stipulent que d'importants protocoles d'accords ont été signés sans consultation des travailleurs. En outre «aucune assemblée générale en présence de la hiérarchie syndicale n'a été provoquée depuis son élection en 1999. En dépit de plusieurs demandes de notre part», ajoute-t-on. Signalons que ces mêmes travailleurs sont sans carte d'adhérent UGTA (année 2001) bien qu'ils aient insisté pour les obtenir. Mais ces derniers ne sont-ils que de simples agitateurs qui viennent perturber la quiétude de l'UGTA? A l'Union syndicale de Ben Aknoun l'on avance qu'il n'y a point lieu de s'alarmer: la section syndicale a été convoquée et des contacts ont été établis afin d'arrêter la date d'une assemblée générale mais la section syndicale n'a pas encore répondu à cet appel. Notons que l'UGTA mène actuellement son action sur deux fronts: celui de l'activité syndicale et celui de l'organisation de l'aide et de la solidarité avec les sinistrés des intempéries de ce 10 novembre. Sa mécanique semble bien huilée, elle préfère agir par priorité. Avec le cas Gipec cellulose de Baba Ali, c'est encore une fois l'aura de la Centrale syndicale qui «en prend un coup».