C'est l'un des événements phares, qui ont singularisé la célébration de la Journée nationale du chahid à Béjaïa. Mohand Cherif Sahli, philosophe, écrivain, historien, militant de la cause nationale, ancien ambassadeur, a été honoré par les siens qui se sont mobilisés comme un seul homme pour saluer la baptisation de l'institution de formation professionnelle de Sidi Aïch. C'est l'un des événements phares, qui ont singularisé la célébration de la Journée nationale du chahid à Béjaïa. Un événement qui a mobilisé les autorités de wilaya mais aussi les siens, dont la famille révolutionnaire et des citoyens lambda, venus saluer cette reconnaissance et cet hommage à celui qui fut longtemps objet de «dénigrement». Les élus locaux, les moudjahidine, les fils de chahid, les femmes de chahid, les intellectuelles, les associations, les comités de village et toute la société civile de la daïra de Sidi Aïch se sont associés pour honorer l'un de leurs héros, en l'occurrence Mohand Cherif Sahli dans un élan de recueillement et de rassemblement de toutes les forces vives de la région de Sidi Aïch, qui n'a de valeur que celle d'une «réponse cinglante aux auteurs de la campagne de dénigrement animée dans le but de salir la mémoire de ce grand combattant et écrivain», comme le soulignait l'édile communal de Tinebdar. C'est le deuxième geste de reconnaissance à ce philosophe qualifié par Abdelhamid Mehri d' «homme de vaste culture qui a su se mouvoir dans la Révolution en la servant avec sincérité», si on compte le fameux colloque qui avait incontestablement, marqué, en mai 2014, les esprits tant par la thématique retenue, que par l'envergure des personnalités présentes. 27 ans après sa mort, Mohand Chérif Sahli recoit un nouveau geste honorifique à titre posthume comme l'avaient réclamé les participants au colloque en 2014. «25 ans après sa disparition, aucune institution scientifique, aucune université ni centre de recherche n'a pensé analyser ses oeuvres», avait relevé le président de Guéhimab, Djamil Aïssani. «Il a fallu que la ville de Sidi Aïch lance cette initiative alors que Le Message de Jugurtha, L'Emir Abdelkader, Le chevalier de la foi, tout comme l'oeuvre Décoloniser l'histoire, sont des sujets d'actualité», rappellera-t-il. La présence d'éminentes personnalités lors de ce colloque dénotait à elle seule de l'importance de l'événement, les valeurs d'un homme dont la reconnaissance demeure insuffisante par rapport à tout ce qu'il a fait pour le pays, témoignait un intervenant. Rédha Malek, ancien chef de gouvernement et membre de la délégation aux accords d'Evian, le Dr Ali Haroun, membre du Haut Comité d''Etat (HCE), Cheikh Bouamrane, ancien président du Haut Conseil islamique, Abdelmadjid Chikhi, ancien directeur des Archives nationales d'Alger, Mohamed Boutaleb, président de la fondation Emir Abdelkader, Zahir Ihaddaden, ancien directeur de l'Institut de journalisme, Fouad Bouattoura, directeur général du protocole au ministère des Affaires étrangères, Settar Ouatmani de l'université de Béjaïa, avaient tous témoigné sur le parcours de Mohand Chérif Sahli, l'auteur du premier livre sur tamazight, du Message de Yughurta. Le 4 juillet 1989 disparaissait l'un des théoriciens du nationalisme algérien. Les textes-hommages publiés à l'époque (Abdelhamid Mehri, Abderrahmane Chibane, Ahmed Taleb Ibrahimi, Mouloud Kassim,...) avaient souligné sa contribution. Bien que philosophe de formation, il devint historien par patriotisme, en privilégiant les époques charnières (Antiquité, médiévale, XIXe siècle) et les hommes représentatifs de l'indépendance de son pays (Youghourta, Ibn Tumert, l'Emir Abdelkader et, en projet, les acteurs de l'insurrection de 1871). Son oeuvre clarifie «la réalité et la pérennité d'une patrie algérienne avec ses légions de héros et de martyrs».