Dans une précédente publication, nous avons rapporté le recours de certains privés à la main-d'oeuvre africaine et plus généralement à une tendance chez bon nombre à faire travailler des mineurs ou simplement des ouvriers clandestinement. Le renforcement des mesures de surveillance des frontières et des côtes déjouera le projet de rejoindre la côte nord de la Méditerranée et bon nombre se sont retrouvés bloqués en Algérie. Les autorités nationales ont alors offert la possibilité à ceux qui le veulent de repartir dans la dignité vers leurs pays. Bon nombre ont choisi de rester clandestinement et de vivre au jour le jour. C'est cette catégorie fragile que des réseaux de convoyeurs d'une main-d'oeuvre à bas prix exploitent. Les ouvriers résident dans les grandes métropoles du pays, Alger, Oran, Annaba, Sétif... pour ne citer que ces villes. En plus de la disponibilité de ces personnes à faire tout ce qu'on leur demande, elles sont sous-rémunérées et n'ont aucune possibilité de se plaindre du moment où elles ne disposent pas des papiers réglementant leur présence sur le territoire et le fameux permis d'exercer. L'autre grand avantage pour les recruteurs reste la non-déclaration aux assurances d'où un gain direct en matière de fiscalité et de sécurité sociale. Ce phénomène touche hélas même des organismes relevant du secteur étatique. Ainsi et pour cette raison, 48 agents chargés de la sécurité du complexe Avip de Aïn Alloui sont en grève après avoir découvert qu'ils n'étaient pas assurés et ne bénéficiaient d'aucune couverture sociale. En plus de l'absence de cette obligation faite à chaque employeur de déclarer son personnel et de payer les cotisations sociales, ces ouvriers qui observent l'arrêt depuis maintenant une semaine ne disposent d'aucun contrat de travail à même de garantir leurs intérêts s'ils recouraient à la justice. La fraude a été découverte par deux ouvriers victimes d'accidents de travail qui, le jour où ils se sont présentés devant les guichets de la sécurité sociale apprennent qu'ils ne figurent nullement sur les listes des assurés alors qu'ils sont en exercice depuis plus d'une année. Le-porte parole désigné du collectif en grève dira: «C'est par hasard que nous avons découvert que nous travaillons au noir. Deux de nos amis, ont été grièvement blessés et quand ils se sont déplacés à la Cnas pour se faire rembourser, on leur a signifié que la couverture sociale n'est plus active.» Les grévistes déterminés à faire valoir leurs droits interpellent les autorités à travers un rapport et exigent l'intervention de l'inspection du travail pour les rétablir dans leurs droits.