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LA MISE à MORT est-elle programmée?
SYSTÈME EDUCATIF
Publié dans L'Expression le 12 - 04 - 2016

Pour de futurs éducateurs, la voix de la sagesse doit l'emporter pour pouvoir mériter la confiance des parents et de leurs enfants
Accepter le diktat des enseignants contractuels, c'est ouvrir la boîte de Pandore. Le secteur regorge de milliers de contractuels ou de faisant-fonction (F/F) qui du jour au lendemain peuvent se manifester avec les mêmes armes que les contractuels.
La question des contractuels enseignants fait chauffer le tambour des polémiques.
Et quand la rue gronde, même d'un petit bruit, le discours de la raison devient inaudible devant le brouhaha du populisme et de la surenchère. Ces deux défauts maléfiques étant le sport favori des plus bavards, les mieux lotis sur les plateaux de certaines télévisions.
Ce n'est qu'avec le temps, quand les tambours cessent, que la sagesse et la raison reprennent le dessus. Et que se taisent et disparaissent des feux de la rampe, ceux et celles qui ont chauffé les tambours de la discorde. Parfois, trop tard! Espérons que ce ne sera pas le cas avec cette énième crise qui secoue le secteur sensible de l'Education nationale. De quoi s'agit-il au juste? Pour bien comprendre le problème, il faut remonter dans le temps.
A l'orée de la réforme, des décisions funestes furent prises. D'abord, vers la fin des années 1990, la fermeture des ITE (Instituts technologiques d'éducation) qui formaient, selon les besoins du secteur, le nombre suffisant en enseignants d'écoles primaires et de collèges. Pour justifier ces fermetures (des dons aux autres ministères), le motif avancé était que, la licence universitaire étant le critère de recrutement de tout enseignant depuis l'année 2000, il revenait aux ENS de les former et non au ministère de l'Education nationale. Grave méprise qui occultait et la situation réelle de la carte de formation des ENS - au nombre de trois, à l'époque, elles ne pouvaient former - et ne forment en 2016 - que le 1/10e des besoins exprimés.
Deuxième méprise: les décideurs ignoraient la spécificité du métier d'enseignant du primaire et du collège, à savoir le nombre important d'enseignants et les exigences professionnelles de ces deux corps. C'est pour ces deux raisons que les ITE ont été créés en 1970, à la place des rares Ecoles normales d'instituteurs existantes et ce, même si les conditions de recrutement et de formation connurent une baisse drastique dès la suppression du statut des Ecoles normales (en 1970).
Quant aux ENS, elles ont toujours eu pour vocation de former les professeurs de lycée (PES) avec un bon bagage académique (à l'époque), sans plus! La faiblesse, voire l'absence de préparation-formation au métier d'enseignant a de tout temps été le point noir des ENS en Algérie, mais aussi dans le pays qui les a vu naître, la France. Ce déficit ne sera annoncé officiellement qu'en juillet 2015, suite aux recommandations de la Conférence nationale d'évaluation de la mise en oeuvre de la réforme. Ladite recommandation a amené le MEN à réagir en conséquence, en collaborant avec les ENS. Il s'agissait de revoir le cahier des charges de ces écoles pour injecter dans leur plan de formation des contenus adaptés au métier: la pédagogie pratique avec la multiplication des stages, la pédagogie générale ou psychopédagogie, la psychologie de l'enfant et de l'adolescent, législation et morale professionnelles, didactique des disciplines de spécialité.
Octobre 1962 (bis)
Autre décision émanant de la Conférence de juillet 2015, mais difficile à concrétiser: l'urgence de la récupération, par le MEN, des ITE offerts à d'autres ministères durant la décennie 2000. Péniblement, un certain nombre l'a été depuis deux ans. Toutefois, la formation des enseignants du primaire et du collège - qui se chiffrent en milliers - est restée au niveau des ENS avec son offre maximale de 1/10e des besoins exprimés par le MEN. Triste conséquence: le MEN organise presque chaque année des concours de recrutement de milliers d'enseignants en externe et sur simple étude de dossier.
Une dérive qui ne sera jamais réparée même si des sessions d'été de formation accélérée sont dispensées aux «heureux gagnants» de cette tombola inédite dans les annales des systèmes scolaires de par le monde. Exception faite de la période de 1962 quand l'Algérie sortait de la nuit coloniale.
Il fut un temps où la vox populi parlait de «clochardisation» du métier. On croyait ce temps révolu avec la réforme initiée par le président de la République en 2001 et lancée par le MEN en 2003. Erreur! Ne voilà-t-il pas que ce métier qualifié de «plus beau métier au monde» par notre Feraoun national, se retrouve dévalorisé au point de recruter au «pifomètre» ses futurs officiants. Et ce sont les enfants du peuple qui récoltent les fruits amers - une piètre prise en charge pédagogique - de cette forme de dévalorisation. Les enfants des riches s'inscrivent dans les écoles privées algériennes ou françaises (lycée Alexandre Dumas de Ben Aknoun).
Par ces mots sévères, on n'accusera pas les bénéficiaires de ce recrutement au «pifomètre». Ils sont eux aussi victimes d'un système qui, au lieu d'anticiper sur ses «effets pervers», s'en nourrit avec délectation. Le comble: après plus d'un demi-siècle d'indépendance, l'Algérie revient au point zéro (octobre 1962) en matière de recrutement. Rappel historique.
La première rentrée scolaire de l'Algérie indépendante a vu les autorités parer au plus pressé pour étancher la soif d'éducation et d'instruction de centaines de milliers d'enfants privés d'école. Désertés par les enseignants français - parmi eux, des amis de l'Algérie sont restés - les écoles allaient recevoir des anciens élèves des écoles coraniques et autres moniteurs munis du certificat d'études primaires pour combler le vide en enseignants. Ils firent preuve d'un bel élan patriotique même si leur formation de base laissait à désirer.
Comme la nature a horreur du vide, il fallait se contenter de ces profils et leur dispenser les rudiments du métier «in situ». Cette situation exceptionnelle se comprend. D'ailleurs, ces moniteurs - devenus instructeurs puis promus - ont formé des élèves qui ont fini par décrocher de belles places dans la hiérarchie scolaire. Ce n'est que justice que de rendre hommage à ces pionniers de l'Ecole algérienne. La question qui reste pendante est la suivante: par quel miracle l'Algérie qui a construit des universités, presque dans chaque daïra, a-t-elle sombré dans la même situation qu'octobre 1962? Miracle du populisme!
(Des)intégration directe
A ces recrutements au «pifomètre» viennent s'ajouter des décisions qui vont aggraver les dysfonctionnements de l'Ecole algérienne: le statut particulier des personnels du secteur de 2008 et amendé, dans le mauvais sens, en 2012 ainsi que l'intégration de milliers d'enseignants contractuels en 2011. C'est que le déficit en enseignants induit par la suppression des ITE n'a pas été comblé par les recrutements sur concours, en externe. Pour diverses raisons, des postes vont rester vacants. Les directions de l'éducation vont recruter sur contrat lequel prend fin en fin d'année scolaire. L'occupant du poste ne décrochant le fameux contrat d'une année que sur intervention, le fameux «piston», à l'échelon local ou de wilaya.
En effet, le poste vacant ne sera pas rendu public par le chef d'établissement ou la DE car ce serait des dizaines, voire des centaines de titulaires de licence universitaire en chômage qui le demanderaient. Ces responsables les (ces postes vacants) réservent à des connaissances.
Ces milliers de contractuels ont un énorme besoin de formation et ne sont nullement préparés au métier. Leur pratique de la classe est identique aux autres milliers de recrutés sur dossier: pénalisante pour leurs
élèves. Avec leur nombre, ils se découvrent la vocation d'une force de pression pour exiger non pas de concourir pour montrer leurs capacités à honorer le métier, mais d'être permanisés dans leur poste de... contractuels.
Ainsi, en 2011, en pleine ébullition politique suite aux «printemps arabes», le mouvement de certains syndicats fera plier le gouvernement. La loi et son texte d'application, à savoir la réglementation instaurée et encadrée par la direction générale de la Fonction publique sera bafouée. Tous les contractuels, plus de 20 000, seront intégrés directement sans concours d'aucune sorte. Et bonjour les dégâts dans les têtes de nos enfants: leurs nouveaux enseignants comme ceux recrutés sur dossier peinent à trouver leurs marques, faute d'une formation et d'un profil adéquat au métier.
EN 2015, la donne va changer. Le MEN en accord avec la Fonction publique supprime l'étude des dossiers comme seul critère de recrutement en externe. Les concours se feront sur des épreuves écrites et orales. C'est le moins que l'on puisse faire pour nos enfants: s'assurer du profil intellectuel des postulants. Et ils le méritent. C'est là une belle avancée quoiqu'insuffisante, tant que les ENS n'arrivent pas à satisfaire la totalité de la demande en enseignants.
Et soudain patatras! Rebelote! En 2016, plus de 20.000 contractuels demandent à bénéficier des faveurs de leurs prédécesseurs de 2011: soit tordre le cou à la réglementation et à la loi. Bras de fer, marche héroïque, blessures, grève de la faim, manifestations médiatisées: le sentimentalisme à l'assaut de la loi. Ils ne veulent pas de ce concours sur épreuves écrites et orales, ni sur dossiers d'ailleurs. Accepter ce diktat, c'est ouvrir la boîte de Pandore.
Le secteur regorge de milliers de contractuels ou de faisant-fonction (F/F) qui du jour au lendemain peuvent se manifester avec les mêmes armes que les contractuels. Ce sont les chauffeurs, les concierges, les cuisiniers, les F/F de directeur, intendants, censeurs...
On apprend aussi que les centaines de milliers de candidats inscrits à ce concours de 2016 annoncent la couleur à leur tour: pas d'intégration directe pour les contractuels. Et dire qu'au bénéfice de ces derniers, le ministère de l'Education nationale a obtenu de la Fonction publique le principe de la valorisation des années d'ancienneté comme contractuels.
Un point dans la moyenne générale du concours pour chaque année exercée: soit un gain qui va jusqu'à six points maximum. Surtout que selon les déclarations officielles, l'organisation du concours est calquée sur celle du baccalauréat (anonymat, codage numérisé, correction extra-wilaya), de même que les épreuves écrites et orales sont liées au métier. Pour de futurs éducateurs, la voix de la sagesse doit l'emporter pour pouvoir mériter la confiance des parents et de leurs enfants qu'ils auront à éduquer.


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