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Le retour des vieux démons
L'ANGLAIS À LA PLACE DU FRANÇAIS
Publié dans L'Expression le 26 - 04 - 2016

Les dérives de cette folie sont encore perceptibles et actives au sein de l'école algérienne. Elles ont impacté toute la société et les institutions du pays
Il serait judicieux d'éclairer l'opinion publique sur les tenants et aboutissants d'un tel projet idéologique porté conjointement par la mouvance religieuse et les (anciens) baathistes algériens.
Nous sommes en 2016, à écouter certains cercles politiques et courants idéologiques on se croirait au début des années 1990. Rappel: en 1991, un choix était proposé aux parents d'élèves algériens: supprimer le français du cycle primaire et le remplacer par l'anglais. Ce référendum n'ira pas loin, puisque le choix de l'anglais ne fut accepté que par une minorité de citoyens, tous originaires des quartiers pauvres et endoctrinés par le discours politico-religieux en vogue à l'époque. Les promoteurs de ce choix, eux, s'étaient exemptés. Et pour cause! Ils avaient pris le soin de placer leurs enfants dans les écoles privées francisées (années 1990) ou dans les classes bilingues (années 1970 et 1980). L'expérience de l'anglais à la place du français au primaire dura deux années. Les élèves inscrits en classe anglophone ont eu des difficultés d'adaptation vu l'absence, en Algérie, d'un environnement propice à la pratique de l'anglais. Le nombre restreint d'élèves n'avait pas posé l'épineuse question de l'encadrement laquelle question ne semble pas embarrasser ces revenants anglophiles (sic) de 2016.
Il serait judicieux d'éclairer l'opinion publique sur les tenants et aboutissants d'un tel projet idéologique porté conjointement par la mouvance religieuse et les (anciens) baathistes algériens. Ces derniers sont toujours présents dans les allées du pouvoir politique même si leur influence a décliné. Le schizophrénique rejet de la langue française (en réalité, ils réservent cette langue à leurs seuls enfants) - ou pour être précis la haine du francophone algérien - ainsi que la marginalisation de tamazight sont les deux dénominateurs communs qui confirment l'accointance idéologique de ces deux courants politiques. Ne font -ils pas front commun en Irak, actuellement? Pour quelles raisons ces anglophiles insolites (ils ignorent tout de l'idiome de Sa Majesté) avancent -ils leur exigence avec tant de hargne et de haine? Des raisons ubuesques et dangereuses à la fois.
L'aveuglement idéologique
Selon eux, l'anglais serait la seule langue au monde à pouvoir véhiculer les sciences et la technologie. Moralité: la belle langue arabe se voit ainsi minorisée et exclue d'office du monde des sciences, elle l'est de fait dans l'université algérienne. Une exclusion prononcée par ceux qui prétendent (verbalement) la défendre. N'ont -ils pas dressé la fameuse ligne rouge - de la langue arabe - à ne pas franchir et qu'ils effacent allégrement avec cet hommage appuyé à l'anglais?Quel est ce citoyen allemand, chinois, ou français qui oserait adopter une telle position de minorisation de sa propre langue par rapport à l'anglais? Des pays arabes le font, à tort ou à raison.
Ainsi, l'anglais, langue de leur ancien colonisateur, remplace la langue arabe comme langue d'enseignement en Arabie saoudite, au Qatar. Nos monolingues, mais néanmoins anglophiles francophobes, savent - ils que le français fait une percée remarquable ces dernières années dans les pays du Golfe? En 2016, le roi du Maroc a imité les monarques arabes, en excluant l'arabe au profit du français comme langue d'enseignement-apprentissage des sciences, mathématiques et technologie et ce, dès la première année du primaire. Ce sont sûrement et certainement ces exemples du Maroc, de l'Arabie saoudite, du Quatar et des autres monarchies du Golfe qui font paniquer nos monolingues, mais néanmoins anglophiles francophobes.
Autre argument de nos monolingues, mais néanmoins anglophiles francophobes: nous devons rompre définitivement avec le colonialisme français; comme si l'Angleterre n'avait pas colonisé ces pays arabes d'obédience wahhabite.
En voulant gommer l'idiome français, ils occultent, en le méprisant, le riche patrimoine littéraire, culturel et scientifique engrangé par des élites algériennes dont certaines ont brillé et brillent toujours sur la scène mondiale. Pis encore, ils visent à soustraire ce patrimoine -un objectif partiellement atteint - des jeunes générations pour qu'elles ne prennent connaissance que d'un seul et unique son de cloche. Celui de leur propre production intellectuelle basée exclusivement sur le chauvinisme nationaliste ou «patriotisme de la salive», le charlatanisme religieux, l'interprétation des rêves et l'emploi «scientifique» (sic!) de la rokia (l'envoûtement).
Rafraîchissons les mémoires pour lutter contre l'oubli. Prononcée à la fin des années 1980, lors d'un congrès de l'ex-parti unique, cette volonté de remplacer le français par l'anglais a été reprise à son compte, et avec virulence, par la mouvance religieuse dès l'ouverture démocratique du début des années 1990. Slimane Cheikh, fils de Moufdi Zakaria, le créateur de Kassamen, était alors ministre de l'Education nationale. Il est harcelé par une commission autoproclamée de sauvegarde de l'école algérienne, constituée d'éléments appartenant à la mouvance la plus conservatrice de la société algérienne. Il est exigé de lui de supprimer, séance tenante, l'enseignement du français. L'Etat algérien n'a pas reculé, mais décidera par la suite, d'offrir cette opportunité via un référendum scolaire qui sera un échec pour ces anglophiles virtuels. Arriva la décennie noire avec les fetwas interdisant l'enseignement et l'apprentissage du français. Après la fetwa, ce sera les menaces de mort. Elles seront mises à exécution avec des enseignants de français égorgés, d'autres mitraillés devant leurs élèves. Et pour survivre aux massacres, les enseignants de français n'eurent pour choix que celui de fuir devant le danger: fuite à l'étranger, écoles vidées de leurs enseignants menacés, changement de carrière professionnelle.
Les Algériens connaissent les sacrifices endurés pour contenir ce fléau: traumatismes, destructions massives d'infrastructures scolaires, chute drastique du rendement scolaire etc.
2002-2003, la réforme est venue dans le sillage de la paix relative, enfin revenue. Les gens soucieux de l'avenir de leurs enfants s'attendent à voir dans le paysage scolaire et autour de l'école algérienne, des débats de fond, des idées novatrices, des mesures salvatrices. En juillet 2014 et juillet 2015, les deux conférences nationales d'évaluation de la réforme ont permis d'éclaircir les enjeux, de cerner les défis. On peut les résumer dans ce principe cardinal: «Rigueur dans le respect des normes et standards internationaux afin de garantir à nos enfants une école de qualité.» En un mot moderniser l'organisation et le fonctionnement du système scolaire gangréné par l'archaïsmepédagogico-idéologique et administratif.
Raison et sagesse
Les partisans de ce statu quo (opposition aux recommandations des conférences d'évaluation) et du combat d'arrière-garde (supprimer le français) redoublent de férocité. Ils sont à court d'arguments sérieux et objectifs. La preuve est qu'ils ont été débusqués dans leur grossier mensonge sur les programmes scolaires et pris en flagrant délit d'hypocrisie (le français pour leurs enfants et l'anglais frelaté pour les autres). Acculés, ils se réfugient derrière la seule arme qu'ils affectionnent: l'attaque personnelle, la diffamation et l'atteinte à la dignité de la personne. Ils ont les moyens médiatiques pour commettre ces délits et de l'argent à profusion pour se défendre devant les tribunaux, voire s'acheter l'impunité. Ne persistent - ils pas dans leur refus du débat contradictoire, dans la sérénité et le respect de l'Autre?
Admettons que l'anglais prenne la place du français dès le primaire. Immédiatement, une telle folie entraînerait deux conséquences que l'école algérienne a déjà eu à endurer. L'appel aux coopérants étrangers et la reconversion sur d'autres postes des milliers d'enseignants de français qui se retrouveraient en sureffectif. Leurs solutions nous les connaissons d'avance.
- Pour les coopérants «anglophones». En pleine campagne des législatives de 1991, Mohand Said, assassiné par ses frères au maquis en 1996, déclarait à la télévision: «les francophones peuvent quitter le pays. Des bateaux entiers de cadres nous arriveront d'Iran et du Soudan. «Ses héritiers de 2016, eux pensent plutôt à nous les ramener des pays du Golfe et accessoirement d'Egypte.
Un remake des années 1960 quand Nasser nous avait fourgués ses chômeurs et ses opposants politiques, notamment des Frères musulmans. Le souvenir est encore vivace dans les séquelles et les traces laissées dans nos salles de classe par leur long séjour en Algérie.
- Pour le sureffectif des enseignants de français. Les décideurs du parti unique ont eu à gérer ce genre de problème. En un tour de main, des milliers d'enseignants de français furent obligés d'enseigner en arabe, sans préparation aucune. Un délai de trois mois leur fut imposé (années 1970 et décennie 1980). Les dérives de cette folie sont encore perceptibles et actives au sein de l'école algérienne. Elles ont impacté toute la société et les institutions du pays.
En 2016, allons-nous les reconvertir de force en enseignants d'anglais ou d'italien ou de chinois ou....d'arabe? Mais qui sait si au bout de quelques années de folie suicidaire, ces mêmes personnes, anglophiles virtuels, mais néanmoins monolingues ne crieront pas au scandale: «Ils veulent angliciser nos programmes scolaires!» Fiction ou réalité?
TRIBUNE DES LECTEURS
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