La loi sur la protection de l'enfant prévoit une prise en charge concrète des problèmes auxquels font face les familles. Mais ses effets tardent à venir. Badreddine Lamouri, un enfant de 12 ans, d'Aïn Bessem, disparu au début du mois, demeure introuvable, malgré les «vastes» recherches menées par les services de sécurité, a-t-on appris hier auprès des services de la sûreté de wilaya. «Les services de sécurité n'ont trouvé jusqu'à présent aucune trace concernant le petit Badreddine, et les recherches se poursuivent toujours», après neuf jours de la disparition mystérieuse du petit, a expliqué la chargée de la communication de la sûreté de wilaya, Ghania Mechnane. La même responsable avait indiqué auparavant qu'une «vaste» opération de recherche a été lancée par les services de sécurité pour retrouver Badreddine qui «n'a donné aucun signe de vie depuis le 1er Mai dernier». Contactée, la famille de l'enfant dit avoir reçu, il y a quelques jours, de «fausses informations» faisant part de l'apparition de Badreddine dans certaines wilayas limitrophes. «Nous nous sommes déplacés aux endroits indiqués, mais nous n'avons rien trouvé», a dit avec amertume le père de l'enfant, Mohamed Lamouri. Les services de sécurité de la wilaya de Bouira ont lancé une vaste opération de recherche. «Les services de sécurité ont entamé une opération de recherche après l'annonce de la disparition de cet enfant mineur à Aïn Bessem. Une enquête est ouverte et les investigations pour le retrouver sont toujours en cours», indique-t-on. Cette disparition, qui vient rappeler les nombreuses autres qui ont eu lieu dans plusieurs régions du pays, suscite moult interrogations et jette la population locale dans une nette ambiance d'insécurité. C'est vers 19h, le 1er mai dernier, que les membres de sa famille, des voisins et autres personnes commencèrent à rechercher l'enfant. Son père a alerté les services de sécurité, au même moment il déposa plainte contre X. Mercredi dernier, les habitants de la municipalité d'Aïn Bessem ont organisé une marche de solidarité avec la famille de l'enfant disparu, qui habite la cité Kermia Belkacem, et réclamé l'ouverture d'une enquête pour retrouver l'enfant disparu et exprimer leur rejet de ce phénomène qui a déjà endeuillé plusieurs familles. En effet, ces dernières années, plusieurs cas d'enlèvement et puis de meurtre ont été enregistrés dans plusieurs régions du pays. A Alger, trois enfants ont été tués entre 2012 et 2016 dans des conditions inhumaines: Chaïma Yousfi, une fillette de 8 ans, Ramzy Mostefaoui, garçon de 11 ans, et Mohamed, un enfant de 5 ans égorgé à El Hamiz. A Constantine, Haroun et Ibrahim, deux enfants, ont été retrouvés morts étranglés dans des sacs en plastique, dans un local situé non loin de leur quartier en 2013. Bien d'autres cas, aussi violents et traumatisants les uns que les autres, ont été enregistrés ces dernières années. Les enquêtes menées par les services de sécurité ont révélé que les motifs récurrents sont soit la pédophilie, soit le trafic d'organes, ce qui laisse entendre que la menace qui pèse sur les enfants est loin d'être banale et qu'elle exige une prise en charge très particulière de l'enfant. Selon une études du réseau Nada, «entre 2014 et 2015, le réseau a reçu 18.322 appels téléphoniques sur le 30-33 dont la majorité se rapporte à la violence contre les enfants: maltraitance, abus sexuels et mendicité». De plus, selon la même étude, «750 enfants ont été entraînés dans la prostitution, 4890 ont été victimes de maltraitance et de travail».Néanmoins, une volonté politique existe, notamment depuis que ce phénomène d'atteinte physique aux enfants est en constante progression. En effet, une loi sur la protection des enfants a été adoptée l'année dernère et, malgré les quelques insuffisances relevées, les textes recèlent des éléments fort importants, notamment la création d'une instance nationale pour la protection et la promotion de l'enfance présidée par un commissaire. Cette instance aura pour mission de coordonner avec les différentes instances chargées de la protection de l'enfant pour une meilleure efficacité sur le terrain. Elle prévoit également l'engagement de l'Etat envers les familles vulnérables et démunies.