Des camions ont ainsi été réquisitionnés pour acheminer les bouteilles aux commerçants de la région depuis Fréha. La Kabylie commence à renouer doucement avec l'accalmie après avoir vécu des jours assez difficiles avec les routes bloquées par la neige. Les marchés commencent à être achalandés certes, mais le coup de feu attendu sur les prix affichés n'a pas manqué le rendez-vous. Dans les villages encore isolés, comme du côté des Ouled Itchir ou encore de M'kira dans la daïra de Tizi Ghennif, les citoyens se plaignent de pénurie de gaz butane, et comme pour corser le tout hier matin, les flocons ont recommencé à tomber. Ailleurs au niveau de la daïra d'Azazga, l'APC, contactée, affirme que les routes et chemins de la région ont été tous débloqués et les équipes du génie militaire se sont déplacées sur la commune de Zekri, qui semble encore en proie aux difficultés. Dans la région d'Azazga, les approvisionnements sont rétablis grâce notamment au volontariat. Des camions ont ainsi été désignés pour acheminer les bouteilles butane aux commerçants de la région depuis Fréha. Toujours est-il qu'ailleurs comme à Maâtkas, les villages et hameaux de cette daïra sont confrontés à une rude pénurie de butane et les chemins et pistes non encore déblayés n'arrangent pas les choses. Il en est de même des villages de la daïra de Boghni, comme Beni Koufi ou encore Mahbane. Le marché de Boghni est certes ouvert, alors que déjà en période normale, les prix pratiqués accusent généralement jusqu'à 5 DA de plus que sur le marché de Draâ Ben Khedda, la rareté des produits et la forte demande permettant aux commerçants d'afficher des prix prohibitifs. Ainsi et pour la pomme de terre, l'aliment de base du pauvre, le prix oscille, selon les marchés, entre 25 à 35 DA le kilo. Cependant, la véritable tension est sur le butane, durant les intempéries, la bouteille est cédée selon les endroits jusqu'à 800 et même 1000 DA. Heureusement que la plupart des routes sont rouvertes, ce qui permettra aux détaillants d'être réapprovisionnés. Le centre enfûteur d'Oued Aïssi affirme être en mesure de satisfaire la demande. A Draâ El Mizan, la panique était, avant-hier, au rendez-vous : le toit de la salle omnisports de la ville a tout simplement cédé sous la couche de neige ! Les régions, plus à l'est de la wilaya, et à titre d'exemple, Iferhounène, est des plus touchées. Les villages de la région, tel que celui de Tizit, souffrent énormément d'un isolement particulier. Selon des citoyens de la région contactés, la couche de neige a atteint les 1,50 m en plusieurs endroits. Les citoyens ont essayé à la pelle de débloquer les chemins. L'APC a, de son côté, développé le maximum d'efforts pour essayer de désenclaver quelque peu les hameaux et les villages. Là, la bouteille de butane était, durant les premiers jours, quasi introuvable. La wilaya reprend doucement son rythme normal, même si, jusqu'à hier, les routes de certaines agglomérations restent difficilement praticables, et ce, après avoir été déblayées.