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Détermination et racisme
69E FESTIVAL DE CANNES
Publié dans L'Expression le 19 - 05 - 2016


L'équipe du film brésilien Aquarius
Si Les films présentés jusque-là révèlent des histoires et des portraits plus ou moins intéressants, la grâce suprême du cinéma ne nous a pas encore touchés, voire très peu...
Le festival de Cannes 2016 a atteint son rythme de croisière. Les artères de la capitale sont depuis quelques jours super animées, même si les soirées de la plage se font de plus en plus courtes. Cette année dit -on, restrictions budgétaires obligent, avec l'avènement d'un nouveau DG à la tête de Canal plus, point de plateau télévisé avec les stars. Entre la course contre la montre pour aller voir un film, les queues interminables devant une salle de cinéma, il y a à côté de ce sérieux professionnel des médias, l'autre versant du décor du festival de Cannes. Son aspect bling bling talon perché. «Bon Gros Géant», le célèbre roman de Roald Dalh, adapté à l'écran par Steven Spielberg et dont l'affiche rayonnait lors d'une soirée spéciale a fait chavirer la Croisette. Ici il n'est pas interdit de croiser des stars à la sortie d'un Carlton ou faillir se faire écraser par une meute de photographes déchaînés, assoiffés de photos chocs, courant après (Robert de Niro, situation vécue par nous-même) les vedettes. Apres le remue-ménage du soir, arpenter les trottoirs, à 8h du matin n'est pas sans heurts, surtout quand les ruelles sont nettoyées au karcher. Faut faire attention à ne pas glisser. Et le cinéma dans tout ça? S'il est partout, dans les boîtes, resto et salles obscures, il l'est un peu moins cette année plus précisément dans la compétition officielle, car les films servis ces derniers jours nous ont laissés perplexes. On citera Julieta, un film espagnol réalisé par Pedro Almodóvar d'après trois nouvelles d'Alice Munro, sorti en 2016.
L'héroïne est interprétée par Emma Suárez et Adriana Ugarte selon les époques. Un film sur la culpabilité d'une mère qui se disputa avec son mari et le verra partir mourir dans les flots, perdre encore sa fille qui ne lui donnera plus signe de vie durant 12 ans.
«Ton absence emplit ma vie et la détruit» écrivit-elle à sa fille, dans une longue lettre où elle décide de tout révéler sur sa vie passée, sacrifiant le nouvel homme qui rentre dans sa vie. Mais après la douleur, vient l'apaisement. Un film sur la mélancolie et le renoncement, mais aussi sur le combat de continuer à exister malgré tout. Un film où la beauté des actrices se dresse comme un cheval de bataille qui décline tels les doux souvenirs amers et l'évanescence de l'attente. Mais ce n'est pas un film qui marque ou interpelle. Julietta manque d'épaisseur et d'originalité. Autre film qui aborde le sentiment de culpabilité est La Fille inconnue des frères Dardene, projeté hier matin au Théatre lumière.
Les frères Dardène signent un film ennuyeux, avec un scénario doué d'une écriture fine, une mise en scène lisse et ingénieuse portée par une comédienne aussi belle que froide, mais dont l'alchimie cinématographique ne nous réchauffe qu'à moitié. Un soir, après l'heure de fermeture de son cabinet, Jenny, jeune médecin généraliste, entend sonner mais ne va pas ouvrir. Elle se dispute avec le stagiaire, après lui avoir assené une leçon croit-elle sur le devoir d'être plus forte que ses émotions pour pouvoir exercer le métier de médecin. Le lendemain, elle apprend par la police qu'on a retrouvé, non loin de là, une jeune fille morte, sans identité. La même fille qui est venue le soir frapper à sa porte. Assaillie par la culpabilité, Jenny décide de mener elle -même l'enquête pour dénouer le mystère de cette inconnue et l'identifier et découvrir ce qui s'est réellement passé. Avec la fille inconnue, le film belge nous invite à suivre cette femme qui, se départissant peu à peu de sa carapace dure de femme médecin, se mue en une personne fragile, et extrêmement sensible. Humaine. Plaira-t-il au jury? La comédienne remplit parfaitement son contrat, mais n'a rien d'extraordinaire dans son jeu d'acteur. Un film dans lequel on pourrait aisément s'assoupir sans culpabilité aucune. Un autre long métrage, dont on espère entendre parler à la clôture, cette fois, est l'américain Loving de Jeff Nichos.
Tirée d'une histoire qui modifiera la Constitution américaine dans les années 1950 radicalement, le film raconte l'histoire d'amour vraie entre Mildred, une Noire et Richard Loving, un Blanc et ce, dans l'Amérique ségrégationniste de 1958. L'Etat de Virginie où les Loving ont décidé de s'installer, les poursuit en justice: le couple est condamné à une peine de prison, avec suspension de la sentence à condition qu'il quitte l'Etat et s'en éloigne pendant 25 ans.
Considérant qu'il s'agit d'une violation de leurs droits civiques, Richard et Mildred portent leur affaire devant les tribunaux. Ils iront jusqu'à la Cour suprême qui, en 1967, casse la décision de la Virginie. Un film puissamment beau où les personnages, désarmants parfois de naïveté, sont mis à nu devant la caméra du réalisateur à travers des gros plans fortement attendrissants. Un film qui aborde un sujet qui n'est pas sans rappeler les incidents autour du racisme qui prévaut encore aujour-d'hui aux USA. La dernière image du film dévoilant le vrai couple nous ramène à la réalité du grand amour qui unissait ce couple mixte. Un film brésilien cette fois, est Aquarius de Kleber Mendonça Filho. Le rôle porté par une très belle actrice, Sonia Braga, la soixantaine, celle-ci est une ancienne critique musicale, née dans un milieu bourgeois de Recife, au Brésil. Elle vit dans un immeuble singulier, l'Aquarius construit dans les années 1940, sur la très huppée Avenida Boa Viagem qui longe l'océan. Un important promoteur a racheté tous les appartements, mais elle se refuse à vendre le sien. Elle va rentrer en guerre froide avec la société immobilière qui la harcèle. La dame ne se laissera pas faire aussi facilement, mais fera tout pour se battre, entourée de sa famille et ses amis, quand elle n'est pas en train de se baigner et dévoiler ses jolies rondeurs.
Femme combattante ayant subi l'ablation d'un sein, suite à un cancer, elle ne désarme pas, mais reste debout malgré tout. Le réalisateur qui la filme de près, la montre tantôt forte et tantôt colérique mais jamais faible, hésitante. Aussi, témoigne-t-il du Brésil d'aujourd'hui et de la modernité qui se propage dans ces villes huppées, portée par l'amour de l'argent et la perte des civilités humaines. Un film intéressant mais qui, encore une fois, ne nous prend pas à la gorge, ne nous étreint point. Pour la Palme d'or, on attendra encore! Notons par ailleurs que le réalisateur brésilien et les comédiens ont affiché, lors de leur montée des marches des slogans comme «Arrêtez le coup d'Etat», «Le Brésil n'est plus une démocratie» ou encore «Le monde ne peut pas accepter ce gouvernement illégitime». Le reste de l'équipe a également déployé une banderole lors de la projection.


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