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Des maux de grisailles
«LES AMANTS DU PADOVANI» DE YOUCEF DRISS
Publié dans L'Expression le 03 - 02 - 2005

Quand l'amour se fait passion, déchirure puis mort, il ne peut pas être conté dans une histoire à l'eau de rose.
Amélie et Dahmane, deux êtres innocents qui se tenaient par la main, couraient dans une course éperdue vers des rives au ressac tumultueux. Baignant dans leur innocence, ils ne savaient pas que tout est fait pour les séparer, que leur passion et leur amour était une histoire qui ne pouvait pas avoir de happy end. Youcef Driss se fera le porte-parole de ces êtres emportés par la houle du temps. Il racontera en 142 pages comment Dahmane quittera son village natal en Kabylie à la mort de son père pour s'installer à Alger avec sa mère et sa grand-mère. Cette déchirure, il la vivra comme une libération. Sa mère se remarie et il la voit repartir en Kabylie. Sa grand-mère Fatma qui vivait en compagnie de sa soeur Zhira s'en va quérir une bouchée de pain en travaillant à la maison de Me Demontes, un avocat très sollicité à Alger durant l'époque coloniale. Elle gagnera très vite l'estime de la maisonnée et deviendra très vite une confidente, une oreille attentive pour les filles de Demontes privées de leur mère, morte des suites d'une longue maladie. Amélie, la cadette, se rapprochera très vite de Dahmane, devenu Dédé pour faire bon genre dans cette Algérie où les prénoms à consonance musulmane étaient mal acceptés. Avec l'âge, les deux êtres fragiles se lient d'amitié, puis ce sentiment deviendra amour puis passion débordante. Ils ne vivaient plus que pour se boire des yeux, se dire des mots doux. Me Demontes qui ne pouvait rien refuser à sa fille consent à inscrire «son petit indigène» dans une école européenne. Il réussit ses études et décroche, tout comme Amélie son baccalauréat. Après des vacances passées à Aix-en-Provence chez les grands-parents d'Amélie, les deux jeunes amoureux reviennent s'abreuver de passion sous les parasols plantés dans le jardin de la maison de l'avocat à la Pointe Pescade ou en faisant de longues promenades sur l'allée du Padovani à Bab El-Oued, un quartier où les langues des pied-noir commençaient à se faire perfides pour jaser et parler de la petite pied-noir qui cassait toutes les convenances pour s'afficher au bras d'un indigène. Dahmène est provoqué par un truand européen, une bagarre, il se défend, un coup de couteau lacère l'air, et c'est le drame ; c'est le début de la fin. Son agresseur tombe raide mort. Accusé d'homicide volontaire, il est emprisonné. Amélie, enceinte, s'exile à Saint Rapahel pour donner naissance à un petit garçon avant de mourir. La guerre mondiale, ses blessures, ses drames, Dahmène les vivra dans les tranchées.
Démobilisé, il s'installe en France et réapprend difficilement à vivre. Malade, il se fera soigner par un médecin qui sera intrigué par la photo d'Amélie qui trônait dans un cadre sur la table de chevet de la chambre de la clinique. Quelques jours plus tard, la déchirure se fait profonde. La mère du médecin décède, mais avant de tirer sa révérence, elle laisse à Dahmène une lettre dans laquelle elle lui expliquera que son médecin soignant est son fils, né de son idylle avec Amélie. La fin est peuplée de drames et l'ange de la mort prend dans ses ailes les derniers espoirs du lecteur de clore l'histoire sur une fin classique de: «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants». Dahmène cloué sur un lit d'hôpital est terrassé par la mort.
Cette idylle, Youcef Driss l' a racontée sans complaisance sans s'embarrasser de mots. Il la jette d'un trait à la face du lecteur qui est emporté, au fil de la lecture, par des torrents de compassion, de douleur et de tristesse. Un livre agréable à lire et une histoire poignante et surtout débordante de vérité. L'auteur qui a dans son escarcelle, un recueil de poésie (Grisailles paru aux éditions Fennec) a déposé un recueil de contes pour enfants et une oeuvre audacieuse qui consiste en une compilation de blagues bien de chez nous.


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