A la cour d'Alger, les greffiers ruminent. Ils marmonnent. Ils se plaignent de leur misérable situation. Cette grogne est survenue la semaine dernière à l'issue de l'audience exceptionnelle consacrée à la liquidation des dossiers de 2003. «On nous a assommés avec les huit cents affaires liquidées par les magistrats qui ont rattrappé, eux, leur retard de 2003, même si ces retards étaient imputés à leurs prédécesseurs mutés à Bouira, Djelfa, Tizi, M'sila, Blida et autre Médéa », proteste une greffière, de douze ans d'ancienneté. Un autre greffier salue l'initiative des chefs de la cour d'Alger tout en réclamant au moins une prime de rendement exceptionnelle méritée, car il reste à rédiger les jugements et leurs attendus. Et encore, ce même greffier refuse d'aborder les verdicts prononcés par défaut -i-e- l'opposition pointe de très loin, plus loin que Port Saïd...