C'est désormais établi, Canal + est devenue une source importante d'exportation de séries audiovisuelles policières en Europe. Et l'une de ses créations originales, est la série Braquo créée par Olivier Marchal, un ancien flic converti au cinéma. La série a entamé sa quatrième et dernière saison cette semaine sur la chaîne cryptée française. Et contrairement aux saisons précédentes, le scénariste principal de la série a choisi de mettre dans le rôle des méchants: des Turcs.Ce dernier a appelé le chef de la maffia turque Baba Arouj, en référence sûrement au célèbre bey d'Alger Raïs Arouj, dont le nom complet est Barberousse. Avec ses trois frères, ils parvinrent en 1516, à libérer Jijel et Alger des Espagnols et prirent le contrôle des villes et des régions environnantes. Baba Arouj renonça à son titre de sultan des Ottomans en 1517 et offrit Alger au sultan ottoman. Le sultan accepta Alger comme une Sanjak (province en turc) et nomma Arouj Bey (gouverneur) d'Alger et Beylerbey (gouverneur en chef) de l'ouest méditerranéen. Il mourut à Tlemcen et de nombreux Algériens portent aujourd'hui le nom d'Arouj par alliance au célèbre janissaire turc. Pourquoi le scénariste de Braquo a fait référence à un janissaire pour illustrer la maffia turque? Parce Abdel Raouf Dafri, qui est né à Marseille... est d'origine algérienne, il a toujours inséré dans ses histoires l'Algérie et ses personnages. Il adore le choc des races: Les Arabes contre les Français, les Arabes contre les Corses, les Arabes contre les Africains, les Africains contre les Antillais. Cette recette du genre a toujours bien marché dans tous les scénarios auxquels il a toujours collaborés: Dans son premier scénario, La Commune, pour Canal +, il met en exergue les premiers balbutiements du djihadisme dans les cités en France. Le succès de cette série lui offre des ouvertures pour d'autres productions avec toujours la même recette: le choc des civilisations dans le film Sheitan. Jugeant que son nom est trop arabe pour s'imposer au cinéma, il signe sous un pseudonyme Francis Panama, quatre scénarii de films pour le cinéma: Gibraltar de Julien Leclercq, Un prophète de Jacques Audiard, Mesrine: L'instinct de mort et L'ennemi public n°1 de Jean-François Richet. Le succès est aux rendez-vous, Dafri décide d'afficher son identité arabesque. Mais sa grande gueule lui joue des tours. Charles Consigny, éditorialiste au Point, qualifie Abdel Raouf Dafri d'homme vulgaire et belliqueux qui incarne une «nouvelle jet-set Canal+, fière d'être analphabète, de se dire 'de gauche'' et de produire des oeuvres nulles aux frais de l'Etat». Juste après le César du meilleur scénario original pour Un prophète en 2010, partagé avec Jacques Audiard, Thomas Bidegain et Nicolas Peufaillit, il écrit en 2011, la saison 2 de Braquo. En 2012, Braquo 2 remporte un International Emmy Award dans la catégorie Drama Séries (série dramatique). Mais la 4e saison qui vient toujours juste de commencer n'est pas à la hauteur des attentes des fans et des critiques. Mais c'est vendu, la série a été déjà achetée partout, rattrapée par le succès des saisons précédentes. [email protected]