Le capitaine de l'EN, Sofiane Feghouli, a livré un entretien au site SoFoot. L'international algérien a évoqué son parcours et son expérience en sélection, mais revenant d'abord sur le Mondial 2014. «C'était la Coupe du monde à ne pas manquer. Quand j'ai mis les pieds sur le tarmac à l'aéroport, j'avais les grands yeux. Tu comprends très vite que les choses sérieuses commencent. On a même vu des coiffeurs algériens au Brésil! On voyait des drapeaux algériens. De toute façon que tu sois en Ukraine ou en Thaïlande ou au Brésil, ils sont partout...» A propos de cette ferveur, Feghouli reconnaît que quelquefois elle peut être exagérée: «Je me souviens avoir été déçu au stade du 5-Juillet, à Alger, pour un amical contre le Sénégal. On avait été sifflés au bout de vingt minutes. J'en avais parlé avec Cheikhou Kouyaté, capitaine du Sénégal. Même lui avait été choqué.» Feghouli reconnaît que le groupe au Brésil s'est nourri d'une motivation inédite. «On en avait marre des footballeurs d'il y a vingt-trente ans qui nous cassaient du sucre sur le dos en Algérie. Aucun d'eux n'a fait la carrière de 90% des sélectionnés d'aujourd'hui, binationaux compris. On a eu envie de fermer des bouches. On s'est dit: Les gars, on est talentueux, on a la dalle, on va aller à la Coupe du monde et on va tout arracher''. Feghouli est revenu sur son arrivée en sélection qui a entraîné avec lui plusieurs binationaux: «A cette période, j'aurais pu prétendre à l'équipe de France A. Didier Deschamps avait dit à mon entourage: «Si Sofiane avait patienté je l'aurais pris». Mais mon coeur pensait Algérie. Quand j'étais petit, j'avais le maillot de l'Algérie, même s'ils ne gagnaient pas un match (...) J'étais le premier à cette époque à venir en équipe d'Algérie. Après d'autres sont arrivés. Beaucoup de binationaux se sont dits: «Si lui y est allé, alors j'y vais!» Des jeunes me l'ont dit: Quand tu y es allé, ça nous a motivés pour faire pareil. Aujourd'hui l'Algérie est une nation de football respectée. Ça n'avait jamais été le cas, sauf dans les années 1980.» Enfin, invité à expliquer son choix de choisir la Premier League, il confesse que l'émergence de Riyad Mahrez n'y est pas étrangère: «Son histoire pourrait faire un film pour Hollywood. C'est vraiment le rêve de la banlieue: Sarcelles, le 95, il joue en bas de chez lui, dans les divisions régionales, puis nationales, à droite, à gauche et il se retrouve tout en haut, meilleur joueur d'Angleterre. Chapeau! Sa force c'est qu'il est inconscient, c'est un amoureux du ballon. A l'entraînement, il joue, il tire tout le temps, même quand il est fatigué, il veut continuer. Y'en a pas 50.000 qui ont ce destin. Riyad, il a pesé dans mon choix. Il a ouvert les portes de la Premier League aux footballeurs maghrébins. On n'était pas nombreux en Angleterre.»