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Les leçons oubliées des Anciens
LE TEMPS DE LIRE AMASTAN SANHAJI DE DJAMEL SOUIDI
Publié dans L'Expression le 23 - 03 - 2005

Voilà le roman de l'histoire d'une humanité dont le long rêve n'a jamais fini d'éprouver ses ambitions de vérité.
Ecrire ce roman a requis solide documentation, fertile imagination, liberté de parole, et surtout amour fort et lucide de son pays. Djamel Souidi nous avait déjà révélé ces indispensables exigences dans le tome 1, intitulé Amastan Sanhaji, un prince dans le Maghreb de l'an mil, publié chez Casbah-Editions (2002) et dont j'ai rendu compte ici même. Ce volume a réuni deux livres : le premier couvre la période 360-373 de l'Hégire (971-984) ; le second, la période 374-377 de l'Hégire (984-987) avec la révolte de la puissante tribu berbère des Koutama de la région de Jijel-Miliana-Sétif. On a vu alors la fondation de la dynastie des Fatimides, l'avènement de Ziri ibn Manad, la fondation de la dynastie des Zirides ouverte par le règne de Bologhine et capitalisée par l'oeuvre du fils de celui-ci, Habous, plus connu sous le nom d'Al-Mansour. Poursuivant sa quête d'historien (ce qu'il est avant tout) et d'écrivain (par cette oeuvre globalement passionnante et subtile), Djamel Souidi fait poursuivre à son personnage Amastan, qui n'a eu, au vrai, aucune existence historique, «mais sert de fil de trame au récit», ses voyages multiples et fantastiques. Il lui fait traverser des territoires du Maghreb où des événements (guerres et complots, mode de gouvernement et de vie sociale) sont du domaine de l'histoire du Maghreb central, c'est-à-dire de l'Algérie entre 378-386 de l'Hégire (988-996) et 396-419 de l'Hégire (1006-1029). Cette longue période - objet du tome 2, paru aux Editions du Tell sous le titre Amastan Sanhaji, le serment de fidélité (*) et comprenant trois livres - est trop mouvementée ainsi que le voudrait souvent une certaine et étrange fatalité en histoire universelle, c'est-à-dire tantôt riche et grandiose en péripéties surprenantes et tantôt grave et détestable à cause des querelles intestines récurrentes attisées par «le feu de la discorde», comme ici entre l'émir Badis et son oncle Hammad.
Mais c'est Amastan fils de Zirem qui, omniprésent et ave alent rare de philosophe-guerrier, nous raconte notre propre histoire. Dans tout ce qu'il nous dit, chacun de nous trouvera une bonne part de vérité, serait-elle inventée par Souidi. Aussi bien, le narrateur (et l'auteur aussi) ne fait qu'observer raisonnablement les réalités historiques d'un Maghreb qui n'en finit pas d'être à la recherche de son passé et que d'y aller résolument, sereinement au plus loin, toujours au plus loin, comme aller vers l'inatteignable horizon pour trouver la clé de l'existence algérienne.
Le voilà donc dans sa grotte, cet Amastan, épuisé et vieilli, constatant une fois de plus, et peut-être aussi la dernière, que «les clans et les familles se déchirent et chacun est sommé de choisir son camp ou d'être rejeté à jamais par ceux que le sang enivre». Il laisse ce message que personne aujourd'hui n'écoute plus: «Aujourd'hui, nos enfants ont oublié la leçon des Anciens : alors moi Amastan Sanhaji, j'ai revêtu les solides habits du voyageur et, jour après jour, saison après saison, année après année, par les vallées, les montagnes et les plaines, j'ai été au-devant des peuples de notre terre. À tous, j'ai rappelé les légendes des temps anciens où nous étions parents et vivions en paix. Mais si beaucoup m'écoutèrent, bien peu me crurent et la haine, la jalousie et l'envie continuent à décimer les miens. [...] Ainsi la fraternité et la solidarité de notre peuple se sont évanouies comme s'évanouissent les rêves. Alors, j'ai scellé de mon sceau ce parchemin dans lequel j'ai raconté ce qu'il advint des Sanhajas et de leurs grands Aguellids qui surent unifier et les mener à la gloire, afin que chacun sache ce que fut accompli et que la mémoire ne s'égare pas, comme s'égare l'enfant à qui nul n'a montré le chemin!»
Véritable retour à notre passé oublié, Amastan Sanhaji de Djamel Souidi, conjugue parfaitement histoire, politique et... littérature.
(*) AMASTAN SANHAJI
Tome 2 - Le Serment de fidélité par Djamel Souidi
Editions du Tell, Blida, 2004, 225 p.


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