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Le devoir sanglant
LA CHRONIQUE JUDICIAIRE
Publié dans L'Expression le 04 - 04 - 2005

Un policier constate une porte à la serrure fracturée. Au lieu de donner l'alerte, il agit seul et tue...
Chafik M. est un policier né en 1969, le 3 mars. Il est accusé d'homicide volontaire, fait prévu et puni par les articles 254, 263 alinéa 3 du code pénal.
Il est assisté d'un collectif de quatre avocats. La partie civile est représentée par le jeune Me Brahim Mossab, fraîchement marié.
Les faits sont lus par le greffier d'audience et laissent apparaître que ce père de quatre enfants, qui exerçait en uniforme, prenait la précaution de mettre son arme à feu dans une armoire, dans le salon. «Je ne voulais pas laisser l'arme n'importe où, craignant que l'un de mes enfants ne fasse un drame», dit-il doucement, avant que Fatiha Brahimi ne lui rappelle les précautions que prend un policier qui rentre chez lui après le boulot.
Puis il raconte le drame. «Il était dix-neuf heures. Je suis descendu, l'arme à la ceinture, acheter le pain.» «Mais vous aviez fini votre travail. Pourquoi sortir armé?» demande la juge qui laisse l'accusé continuer son récit. «En bas du bâtiment, j'ai vu la porte ouverte, celle d'un voisin absent, mais pas son beau-frère», ajoute l'accusé qui souligne qu'un autre voisin lui a confirmé que le propriétaire était absent. «Une fois devant la porte avec le surveillant de l'appartement, nous avions vu de la lumière, la serrure fracturée. Soudain, j'ai vu une hache tournoyer dans les airs, j'ai tiré sur le suspect». La présidente rectifie: «Il n'y avait pas de hache, mais une tabouna.»
«Non madame, il y avait une hache et une tabouna dans chaque main».
En l'absence d'accord sur ce détail, la juge reprend toute la scène du face-à-face à un mètre, victime-accusé. Elle a refusé de croire qu'une tabouna ronde puisse passer pour une hache.
Puis elle passe au moment où le prévenu avait dégainé: «C'était avant ou pendant la découverte de l'effraction», précise la juge. Elle entreprendra par la suite une véritable démonstration, photos à l'appui, que l'accusé avait tiré deux fois contrairement à ce qu'il a toujours soutenu: «Vous avez tiré à bout portant : une balle aux environs du coude gauche et une autre en pleine région du coeur», souffle-t-elle avant d'effacer l'expression: «J'ai tiré spontanément, sans viser. Je peux même dire que la balle est sortie», rétorque-t-il.
«Non, vous faites le double en poids et en morphologie. Vous êtes policier rompu aux prises. Vous aviez tout le temps de le maîtriser sans utiliser l'arme à feu», tranche Brahimi qui a reproché à Chafik d'avoir voulu jouer au héros, au «sheriff». «Vous auriez dû appeler du renfort», tonne-t-elle.
Me Mossab et le PG posent des questions à l'accusé qui est déstabilisé jusqu'à ce que ses avocats viennent à son secours. Me Nachef voulait savoir si son client avait demandé qui était à l'intérieur du domicile en pleine opération de cambriolage ou bien s'il avait crié: «Police, sortez immédiatement».
L'accusé répond que le silence ne lui avait pas permis d'attendre trop longtemps avant qu'il n'agisse. L'un des témoins, un policier, voisin qui a vu les voleurs rôder, a déclaré: «Si je les avais surpris en plein cambriolage, j'aurais fait feu.»
Pour la partie civile, Me Mossab, ému, regrette tout en observant que les déclarations de l'accusé sont contradictoires, que le défunt n'est plus ici pour affronter son bourreau. Puis, l'avocat de Bordj El Kiffan aborde la distance entre le bâtiment et la supérette où Chafik s'était rendu pour un shopping, alors qu'en quittant son appartement, il avait remarqué que la porte d'entrée de son voisin était forcée et entrouverte. «Il aurait dû alerter son collègue et pas se placer en sheriff.»
Avant de laisser la place au PG, Me Mossab demande l'éloignement de l'article 39 du code pénal et aussi le 53. «Aucune circonstance atténuante.»
Debout, le PG ne s'attarde pas sur ce qu'il a appelé un homicide volontaire. Si les faits demeurent clairs, le nombre pléthorique de questions posées par la défense n'aura pas servi à grand-chose. Par contre, le parquet illumine l'opinion et ne chloroforme personne.
«Le droit est notre arme. La victime a été abattue à bout portant», s'est écrié le procureur qui s'appuiera sur l'expertise et les déclarations de l'accusé qui a reconnu à toutes les étapes être l'auteur des coups de feu, a encore ajouté le PG qui a requis une peine de réclusion perpétuelle en rejetant l'excuse d'être un agent de la sécurité armé «H24» et donc sujet à interventions sans attendre des renforts.
Pourtant, le tribunal criminel ne suivra ni le PG, qui a requis la perpète., ni la défense - l'acquittement. Il inflige cinq ans de réclusion criminelle, les circonstances atténuantes ayant été largement retenues. L'accusé n'accepta pas le verdict. Sa famille le trouve injuste. Reste alors la cassation.


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