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Tamazight langue officielle
IL Y A UN AN, LE 6 FEVRIER 2016
Publié dans L'Expression le 06 - 02 - 2017

L'officialisation de la langue amazighe est arrivée pour réparer une injustice
Quelques mois auparavant, une pétition avait été lancée par des hommes de culture algériens pour exiger du pouvoir la constitutionnalisation de tamazight.
Il y a une année, une revendication portée, pendant plusieurs décennies, par des millions d'Algériens, venait d'être enfin satisfaite par le pouvoir. Une décision prise au plus haut niveau de l'Etat par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et qui n'est intervenue qu'après d'énormes sacrifices consentis aussi bien par des militants actifs du Mouvement culturel berbère que par de simples citoyens. Il a fallu que des hommes comme Mohand Haroun, Matoub Lounès, Achour Belghezli et tant d'autres meurent pour que ce combat juste et long aboutisse enfin. L'officialisation de la langue amazighe est donc arrivée pour réparer une injustice concernant un pan entier de l'histoire, de la culture et de l'identité, mais aussi de la langue du peuple algérien et de toute l'Afrique du Nord: tamazight. Il faut reconnaître que, lorsque le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait pris la décision d'officialiser tamazight le 6 février 2016, la surprise fut générale. Il semblait tellement difficile que cette revendication, pourtant légitime (qui en disconviendra?), soit satisfaite. La réticence est due au black-out total qui était réservé par les dirigeants successifs de l'Algérie, depuis l'indépendance, à toute demande inhérente à la reconnaissance de tamazight. C'est pourquoi, quand Abdelaziz Bouteflika a décidé de la satisfaire, il y en a qui ont été pris de court. Malgré le fait que Abdelaziz Bouteflika ait déjà fait un premier pas en 2002, en attribuant le statut de langue nationale à tamazight, l'officialisation de cette dernière n'était pas du tout attendue. Quelques mois auparavant d'ailleurs, une pétition a été lancée par des hommes de culture algériens pour exiger du pouvoir la constitutionnalisation de tamazight comme langue officielle. Une pétition qui a recueilli des milliers de signatures. Mais, à aucun moment, une réaction favorable n'a été enregistrée de la part d'un quelconque responsable algérien. En tout état de cause, l'officialisation de tamazight, devenue désormais langue nationale et officielle, permet à l'Algérie et au peuple algérien de se réconcilier avec son histoire, mais aussi avec sa langue authentique, le berbère. Une langue ancestrale, enseignée en Algérie depuis seulement 1995, dans des conditions extrêmement rudimentaires et difficiles, surtout pour les enseignants. Ces derniers ont peu ou pas de supports de référence pour enseigner une langue qui a plus que jamais besoin d'un travail de longue haleine, notamment pour son aménagement, pour la réalisation d'un lexique unifié pour chaque variante, mais aussi pour la traduction de centaines, voire de milliers de livres universels et de qualité, indispensables à l'enseignement de toute langue. Pour l'instant, les concepteurs des manuels scolaires puisent dans le peu de livres et de romans existants en tamazight et dont la qualité d'une grande partie est très discutable. On fait aussi appel à des textes de chansons. Mais les enseignants de tamazight et les étudiants se demandent jusqu'à quand cette situation précaire va perdurer? L'Académie de promotion de la langue amazighe, promise le jour de l'officialisation de tamazight, tarde à voir le jour. Il est vrai que la création d'une académie ne peut pas se faire sans écueils surtout quand on n'ignore pas la guerre idéologique qui surgit à chaque fois qu'est abordée la question des choix de caractères à employer entre caractères latins, arabes ou tifinaghs. Un débat qui peut paraître stérile au vu de la quantité de travail considérable réalisé en caractères latins, depuis Boulifa et Mouloud Mammeri jusqu'à Amar Mezdad, Salem Zania, Boualem Rabia, Rachid Boukherroub, Brahim Tazaghart, Tahar Ould Amar, Lynda Koudache et tant d'autres romanciers ayant écrit leurs oeuvres en tamazight et en caractères latins. Ceux qui plaident en faveur des autres caractères (arabes et tifinaghs) n'ont jamais été des auteurs en tamazight, voire même pas dans les autres langues. Les observateurs se demandent d'ailleurs pourquoi ils se mêlent de choses qui ne les regardent pas. Mais, le choix des caractères, qu'on le veuille ou pas, revêt un cachet idéologique. Le problème du choix des caractères est donc politique avant d'être scientifique. Dans de nombreux pays, ce sont les hommes politiques qui ont tranché la question comme c'est le cas en Turquie où Mustapha Atatürk a opté pour les caractères latins pour la transcription de la langue turque, dans le souci évident de hisser cette langue dans l'universalité. Pour l'instant, l'Etat algérien, pour ne pas imposer un choix qui s'avérerait stérile, a laissé la porte ouverte aux trois caractères. Mais depuis l'introduction de tamazight dans le système éducatif algérien, après l'année de la grève du cartable en 1994, ce sont les caractères latins qui se sont imposés en Algérie à plus de 98%. Il est urgent que l'académie soit mise sur pied afin, non seulement de faire le travail nécessaire pour la promotion scientifique de tamazight, mais aussi et surtout pour constituer une autorité suprême à laquelle tout le monde doit se soumettre. Sans l'existence d'une académie de langue amazighe, l'officialisation de la langue de Massinissa et de Jugurtha, de Mammeri, Bessaoud et Matoub, restera uniquement une mesure politique. Monumentale certes et historique, mais insuffisante.


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