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L'économie des plateformes
L'ECONOMIE NUMERIQUE (2)
Publié dans L'Expression le 13 - 04 - 2017

la plateforme est définie comme un ensemble d'«activités offrant des moyens techniques et des espaces de stockage»
On considère que les plateformes numériques ont commencé à envahir le champ de l'activité des hommes depuis les années 2000.
Comme dans le cas de l'économie numérique, pour les plateformes, non plus, il n'existe pas une définition consensuelle. Cependant, la majorité des définitions s'accorde sur trois aspects déterminants de ces plateformes. Ainsi, la plateforme est d'abord définie comme un ensemble d'«activités offrant des moyens techniques et des espaces de stockage» (1). C'est l'aspect technique qui est mis en relief dans cette partie de la définition. Ensuite, la plateforme «organise et hiérarchise les contenus» (2). C'est, pour ainsi dire, l'aspect fonctionnement qui est souligné. Ainsi, par exemple, la plateforme Booking.com, bien connue par les voyageurs qui aiment se rendre aux hôtels, hiérarchise les hôtels selon la pertinence de recherche, les prix, la distance, etc.
Enfin, quand on veut définir une plateforme, on insiste toujours sur son rôle d'intermédiaire pour souligner qu'elle occupe ce rôle «d'intermédiaire dans l'accès aux informations, contenus, services ou biens édités ou fournis par des tiers»(3), c'est-à-dire qu'elle met «en relation plusieurs personnes, physiques ou morales, ou (propose) la fourniture de biens ou de services»(4). C'est ce qui fait dire à certains qu'«une plateforme est un intermédiaire qui opère sur un marché comportant plusieurs versants»(5). La mise en relation des utilisateurs représente cependant, la raison d'être même de la plateforme. Booking met en relation ceux qui sont à la recherche de chambres et les hôtels, Uber met en relation celui qui cherche un taxi et un chauffeur de taxi, Airbnb met en relation ceux qui cherchent à se loger et les particuliers qui offrent des appartements ou des chambres, etc. Toutefois, un aspect des plus importants de ces plateformes est qu'elles se situent au coeur d'un écosystème qu'elles créent et qu'elles dominent en s'imposant en haut de la chaine de valeurs de cet écosystème. C'est ce qu'on appelle la position de surtraitant ou la surtraitance, une position fortement rentable. C'est le cas, par exemple(6), d'Apple qui contrôle le marché de développement des applications avec Apple Store, d'Uber dans les taxis, Google dans la publicité, etc. On considère que les plateformes numériques ont commencé à envahir le champ de l'activité des hommes depuis les années 2000 (Airbnb est lancé en 2007, Uber est créé en 2008, Amazon est fondé en 1995, Booking.com est fondé en 1996...). Néanmoins, les précurseurs de ces plateformes sont bien plus anciens. En effet, il faut remonter aux sites de rencontres amoureuses pour trouver la première version des plateformes. Ils datent depuis le Minitel rose des débuts des années 1980 (7).
Les types de plateformes
Les services proposés varient d'une plateforme à une autre, en fonction de la nature, de l'activité et du secteur. Il peut s'agir de «la vente d'un bien, de la fourniture d'un service, y compris à titre non rémunéré, ou de l'échange ou du partage d'un bien ou d'un service»(8). Une catégorisation des plateformes numériques prend en considération trois critères: leur objet, la nature de leur transaction et la contrepartie à cette transaction.
Du point de vue de l'objet, on observe que certaines plateformes proposent des biens (des produits), comme Amazon qui propose différents produits (neufs et d'occasion), alors que d'autres plateformes proposent des services tels Booking et Airbnb pour les nuitées ou Uber pour le transport, etc.
Concernant la nature de la transaction, il est aisé de remarquer qu'il existe deux types de transactions: l'échange et le partage. Les plateformes qui proposent la vente ou l'échange de biens ou de services, c'est-à-dire celles dont les transactions donnent lieu à un changement de propriété (dans le cas des biens matériels) ou à une vente de services font de l'échange. Celles qui proposent non pas une vente, mais seulement l'usage d'un bien matériel pour une période donnée comme c'est le cas d'Uber, d'Airbnb, de Blablacar, etc.... celles-là ne font pas de l'échange, elles font du partage.
Concernant la contrepartie, certaines plateformes proposent des transactions rémunérées comme Uber, Booking, Amazon (on parle d'échange marchand) et d'autres le font sans rémunération, gratuitement, comme Google, HipHop etc. (on parle alors d'échange non marchand). Partant de là, on peut dire qu'il existe quatre types de plateformes numériques: 1) les plateformes d'échange non marchand, 2) les plateformes d'échange marchand, 3) les plateformes de partage non marchand et 4) les plateformes de partage marchand. En ce qui suit, nous allons passer en revue ces quatre types. Les plateformes d'échange non marchand mettent en relation des utilisateurs qui veulent échanger des biens ou des services gratuitement. Il en est ainsi, par exemple, de «A MON SERVICE», plateforme consacrée à l'insertion de petites annonces gratuites et à l'échange gratuit de service entre les membres. Sur ce type de plateforme, on procède à l'échange sans contrepartie et, surtout, à l'entraide.
Les plateformes d'échange marchand, pour leur part, servent à échanger ou à vendre des biens ou service contre rémunération, comme par exemple Booking dans l'hôtellerie, Amazon dans l'achat et la vente, Netflix et CanalPlay dans le cinéma, etc. Les plateformes de partage non marchand sont plutôt dédiées au don comme Humaid qui fait «appel à la solidarité du public et des entreprises pour financer des besoins essentiels (fauteuil, matériel adapté, appareillage, soins, aménagement de domicile, aménagement de véhicule,...) non pris en charge par les dispositifs de remboursement»(9).
Quant aux plateformes de partage marchand, elles permettent à des individus ou ménages qui disposent de certains moyens (véhicules, habitations, etc...) d'en partager l'usage avec ceux qui en expriment le besoin moyennant contrepartie. Ce type de plateforme a apporté beaucoup de choses nouvelles tant dans la pratique que sur le plan de la théorie. Il a fortement changé les comportements des agents économiques, et a même bousculé les modèles en place, poussant les économistes et les managers à revoir leur manière de réfléchir. C'est à ce type de plateforme qu'on se réfère lorsqu'on parle d'ubérisation.
L'ubérisation
Le vocable «ubérisation» n'existe que depuis la fin 2014, c'est-à-dire à peine deux ans, cependant, que ce soit les politiques ou les économistes, les managers ou les travailleurs, tout le monde le répète et tout le monde le craint. Jamais un vocable n'a eu autant d'impact en si peu de temps. Ce terme, on le doit à Maurice Levy, patron de Publicis qui, au cours d'une interview accordée au Financial Times, l'a utilisé pour la première fois lorsqu'il déclarait que «tout le monde craint de se faire ubériser». Tout de suite après, le mot a été tellement repris qu'il est tombé dans l'usage commun. Si ce vocable, devenu par la suite un vrai concept en management, a eu un tel succès c'est parce qu'il désigne une réalité montante, très menaçante pour les uns, assez prometteuse pour les autres, c'est-à-dire qui, en définitive ne laisse personne indifférent, mais jusque-là n'avait pas de nom parce que personne n'avait jusqu'alors réussi à mettre un nom dessus. L'ubérisation fait peur au point de donner des sueurs froides aux responsables politiques des grands pays. Elle fait peur aux professionnels, elle fait peur aux gouvernements, elle fait peur aux économistes, elle fait peur aux travailleurs, elle fait peur à tout le monde, néanmoins, elle «fascine et apparaît comme une solution, voire la solution» (10) et c'est là tout le paradoxe de cette nouvelle économie qui, tel un tsunami auquel plus rien ne résiste, envahit les secteurs de l'activité humaine, les uns après les autres. En effet, il est difficile (déjà!) de cerner les secteurs de l'activité humaine qui se sont vu succomber au charme de l'ubérisation, tellement, ils sont nombreux. A titre d'exemple, on peut citer le transport (Uber, Blablacar, etc.), l'hébergement (Airbnb), la téléphonie (Apple store), musique (itunes), réseaux sociaux (Facebook), finances (Kickstarter,) restauration (Ubereats, Deliveroo, Foodora, Mycuistot, Vizeat, Super marmite, Chef à domicile, etc.), livraison de colis (Stuart), etc... Même si elle renvoie à la concurrence des services moins chers qui s'appuient sur l'Internet (11), l'ubérisation demeure cependant un phénomène beaucoup plus complexe et beaucoup plus important qu'une simple question de concurrence sur le plan des coûts. Pour certains, elle présente même l'avenir de l'activité économique et sociale, elle serait donc l'alternative à l'économie actuelle en ce sens qu'elle risque de s'y substituer. Mais en quoi consiste l'ubérisation au juste?
(A suivre)
Références
(1)L. 111-5-1 du Code français de la consommation
(2)http://www.usine-digitale.fr/article/au-fait-c-est-quoi-une-plate-forme.N357509
(3)http://www.usine-digitale.fr/article/au-fait-c-est-quoi-une-plate-forme.N357509
(4)L. 111-5-1 du Code français de la consommation
(5)http://innovation-regulation2.telecom-paristech.fr/wp-content/uploads/2015/06/La-R%C3%A9gulation-des-Plateformes-Num%C3%A9riques-CR-Defdef.pdf
(6)Voir http://www.hebdo.ch/les-blogs/vers-un-tsunami-de-la-sant%C3%A9-num%C3%A9rique/les-plateformes-de-la-sur-traitance-vont-dominer-le
(7)http://lessitesderencontres.e-monsite.com/pages/evolution-et-causes/evolution-des-sites-de-rencontre.html
(8)L. 111-5-1 du Code français de la consommation
(9)http://financeparticipative.org/qui-sommes-nous/membres-association/les-plateformes-de-dons-avec-ou-sans-contrepartie/
(10)http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2016/01/05/31007-20160105ARTFIG00234-repondre-a-l-uberisation-par-l-innovation.php
(11)https://www.gralon.net/articles/internet-et-webmaster/creation-site-internet/article-l-uberisation--definition-et-consequences-9311.htmm


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