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L'économie collaborative, c'est l'avenir
Marie Anne Bernasconi. Membre du collectif Ouishare et dirigeante de la société Estrelab, qui travaille sur l'économie collaborative, le management participatif et le développement durable, basée en France.
Publié dans El Watan le 13 - 05 - 2016

Face aux désillusions du capitalisme, l'Europe et les Etats-Unis ont vu se développer un nouveau modèle, celui de l'économie collaborative. Le numérique et la technologie du pair-à-pair (peer-to-peer) a rendu possible et facilité la mise en relation de producteurs et consommateurs de biens, d'informations et de services.
Comme par exemple la vente ou la location de produits du quotidien (électroménager, outils, etc.) ou encore le covoiturage. Ces plateformes collaboratives sont présentes à tous les niveaux de la société et elles bouleversent la façon de se déplacer, de voyager, d'apprendre ou de se nourrir. Bien connu du grand public, le covoiturage est devenu un modèle standard pour se déplacer entre les villes.
Souvent moins cher que le train, le bus ou l'avion, il permet à un conducteur de proposer des sièges à des particuliers qui ont la même destination. C'est une version optimisée du taxi collectif algérien, puisqu'il s'appuie sur un site web et une application pour permettre aux passagers de payer en ligne et réserver leur place. Le leader mondial est Blablacar, anciennement covoiturage.fr. Une entreprise qui n'arrête plus sa croissance et propose ses services dans 18 pays. Pour garantir la sécurité du conducteur et des passagers, Blablacar propose un système d'avis et de notation. Une fois le trajet terminé, les passagers écrivent un commentaire qui sera visible sur le profil du conducteur.
Ce dernier fait de même à propos des passagers. Enfin, une assurance partenaire de Blablacar couvre les risques en cas d'accident. Des systèmes similaires se développent pour proposer du covoiturage dynamique au sein des villes. Ce système concurrencerait les transports collectifs et taxis en mettant en lien passagers et voitures en temps réels à l'aide de téléphones intelligents via la géolocalisation. Enfin, Uber, connu pour les réactions houleuses des taxis, propose un véhicule avec chauffeur à moindre coût dans les grandes villes via l'utilisation d'une application.
Pour certains, voyager est plus excitant chez l'habitant plutôt que dans un hôtel. Le site Couchsurfing était largement utilisé par des voyageurs pour aller dormir gratuitement chez d'autres membres de ce site. En 2009, l'arrivée d'Airbnb a rapidement concurrencé ce modèle en proposant de loger dans des appartements et maisons des particuliers contre une rémunération. Pour prendre de l'ampleur, les fondateurs d'Airbnb ont payé des photographes pour prendre et mettre en ligne des photos professionnelles des appartements.
Le professionnalisme du site et la présentation des logements ont rapidement séduit une grande majorité d'utilisateurs, prêts à payer (moins cher qu'un hôtel pour un appartement. Loin du modèle basé sur l'entraide et les échanges culturels de Couchsurfing, Airbnb est une entreprise valorisée à 25,5 milliards de dollars (été 2015), qui tire ses profits de frais de transaction. Transformant les appartements en véritables appart'hôtels professionnels, les utilisateurs d'Airbnb comptent des professionnels qui profitent d'un flou réglementaire pour accumuler des gains sans payer de taxe de séjour.
Une pléthore de plateformes ont d'ailleurs vu le jour pour optimiser et automatiser la location de ses appartements en proposant une gestion complète du service, de l'accueil au ménage en passant par la proposition de visites guidées ou encore du babysitting. Ces modèles, un temps cités comme exemples d'alternatifs au capitalisme, montrent aujourd'hui leurs limites en constituant des situations de monopole dont les revenus sont loin d'être collaboratifs ou solidaires, puisqu'ils sont aspirés par les entreprises et leurs actionnaires.
Mais l'économie collaborative, terme devenu fourre-tout, ne se limite heureusement pas à ces modèles. Mettre en relation des utilisateurs concerne d'autres dimensions du quotidien où se développent des plateformes sources de création de valeur. On trouve par exemple Wikipedia, ou encore les Massive open online courses (MOOC) comme Udemy qui permettent de proposer et consulter des articles et des cours, facilitant ainsi l'accès au savoir pour des millions de personnes [trouver chiffres sur nombre d'utilisateurs et d'universités].
Les nombreuses plateformes de financement participatif, quant à elles, permettent à des particuliers de financer leurs projets de voyage par exemple, des musiciens leurs prochains albums, ou des entreprises d'emprunter ou financer la fabrication d'un produit. Véritables alternatives aux banques, ces plateformes, dont les plus connues sont Kickstarter aux Etats-Unis et Kisskissbank et Ulule en France, offrent également la possibilité de tester un marché et de pré-vendre un produit. En effet, pour réussir une campagne de financement participatif, il s'agit de réunir une communauté de personnes prêtes à faire un don ou un prêt, qui seront souvent les premiers clients de la future entreprise ou futurs biens ou services. Echouer sa campagne est un bon signal pour essayer une autre stratégie.
Sur le même principe, des plateformes ont vu le jour pour faciliter la mise en relation entre agriculteurs et particuliers. Elles se sont développées en parallèle de systèmes existants hors ligne, comme les Aide au maintien de l'agriculture paysanne (AMAP) constituées en associations qui proposent l'achat à l'avance de la production de l'agriculteur garantissant à ces derniers un revenu et aux consommateurs la livraison d'aliments frais et locaux.
Les plateformes, quant à elles, dotent les agriculteurs d'outils numériques capables de proposer des produits sous forme de catalogues, de gérer des commandes et de les distribuer dans des locaux. «La Ruche qui dit oui», une plateforme française qui gagne du terrain en Europe sous le nom de Food Assembly, a basé son modèle sur la constitution d'une boutique virtuelle par un particulier, tout en prélevant des frais sur les transactions entre producteurs et consommateurs. Alternative à ce système, Open Food Network cartographie agriculteurs et distributeurs et base son modèle sur le don volontaire.
Quels que soient les modèles, capitaliste ou solidaire, traditionnel ou participatif, la révolution du numérique est en marche. Elle facilite la vie au quotidien tout en bouleversant les modèles des entreprises dans tous les secteurs : banques, sociétés de transport, grande distribution, en remplaçant les intermédiaires traditionnels par des algorithmes. Il devient aisé en quelques clics d'identifier la meilleure possibilité selon ses préférences (coût, lieu, type, etc.) pour réserver son logement pour les vacances, son mode de transport, ses aliments ou encore sa formation. Ce modèle repose en grande partie sur le paiement en ligne, assurant souvent la pérennité des plateformes qui en profitent pour prélever des frais.
L'Algérie présente aujourd'hui un contexte différent de l'Europe qui ne permet pas à l'heure actuelle le paiement en ligne, où encore les habitudes culturelles ne sont pas toujours en ligne avec ce type de pratiques collaboratives. Les entreprises et entrepreneurs ont pour autant tout intérêt à observer ce phénomène. En effet, ils pourraient s'inspirer de ces pratiques pour résoudre des problématiques, comme l'encombrement des routes des grandes villes, le financement des entreprises, ou encore la valorisation de l'agriculture locale. Il reste néanmoins à être imaginatif pour contourner les obstacles et transformer les contraintes en opportunités.


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