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"Ne fermons pas les livres!"...
LE CRI DU COEUR D'UN JEUNE ECRIVAIN
Publié dans L'Expression le 31 - 05 - 2017


A la place, une pizzéria peut-être?
«J'ai cessé de croire aux ‘' grands événements'' qui s'accompagnent de hurlements et de fumée. [...] Les plus grands événements, ce ne sont pas nos heures les plus bruyantes, mais les heures du plus grand silence!» Ainsi parlait Zarathoustra, de Friedrich Nietzsche.
Ces jours-ci, nous vivons les heures du plus grand silence, mais le bruit doit en émerger. L'expression de la gronde a déjà commencé il y a une semaine quand la rumeur, puis l'information, s'est propagée sur les réseaux sociaux algérois. Implacable. Fatale. La librairie «Grande Surface du Livre», faut-il la citer, qui a pignon sur l'avenue Victor Hugo (joli clin d'oeil devenu ironie suprême) depuis plus longtemps que ma mémoire de jeune lecteur et écrivain peut remonter serait sur le point de fermer.
L'annonce de cette nouvelle a provoqué en moi un frisson de tristesse et de colère. La tristesse, car je me suis tout de suite souvenu que mes premiers achats de livres quand j'étais enfant s'étaient faits dans cette librairie que tout Algérois (et peut-être même Algérien) connaît. La colère, car qui connaît l'Histoire sait ce que cela veut dire, une librairie qui ferme. Le livre a toujours été notre lien avec le monde. Nous, Algériens, plus que quiconque, avons en mémoire les génocides culturels et les autodafés d'une autre époque et savons pertinemment à quoi mène l'iconoclasme dans ce domaine.
On pourra m'objecter que j'exagère, qu'après tout il en est de même partout dans le monde et que le numérique prend le pas sur le papier, le problème étant purement économique. Peut-être. Sans doute. Mais gardons à l'esprit le cercle vicieux dans lequel nous pourrions tous bientôt tomber. L'ignorance ferme les librairies et dans ce vide de la pensée naît l'ignorance.
Cette même semaine, décidément triste pour la littérature en Algérie, le Conseil national du Livre a constaté qu'il n'y avait que 40 librairies actives dans tout le pays... Cela fait moins de librairies que de wilayas et la plupart sont concentrées à Alger, Oran et Constantine. Les lecteurs les plus passionnés sont obligés d'attendre chaque année le grand raout du Salon du livre d'Alger, événement extrêmement nécessaire, mais malheureusement insuffisant, pour «remplir leur stock» de livres. Que dire alors des lecteurs qui, vivant dans un désert culturel et, faute de temps et/ou de moyens, ne peuvent pas être présents à Alger cette semaine de l'année? Ils désespèrent simplement. C'est ce sentiment de désespoir que j'ai ressenti en apprenant que la librairie «Grande Surface du Livre» allait fermer.
Mettons-nous cependant bien d'accord. Ne hurlons pas et ne crachons pas notre propre fumée. C'est l'ignorance qui ferme les librairies, et rien d'autre. Il ne sert à rien de pointer du doigt toutes les autres activités qui s'offrent à l'envie des Algériens. Un fast-food, un parc de loisirs ou une plage ne sont pas les ennemis des livres, librairies et des bibliothèques. Corrélation ne veut pas dire causalité. On peut très bien lire et manger, lire dans un parc, lire à la plage. Aucun n'empêche l'autre et c'est regarder le problème par le petit bout de la lorgnette que de penser cela. En vérité, ce qui fait exister ce chiffre insupportable de seulement 40 librairies actives, c'est l'envie qui n'y est pas. Puisqu'il n'y a pas assez de publicité pour les nouveaux livres, puisque l'Ecole n'éveille pas suffisamment, puisque la culture reste réservée à une élite. Et «quand les blés sont sous la grêle»... cette élite doit s'activer pour sauver les dernières lumières et repousser le crépuscule qu'on nous annonce.
La solidarité a déjà commencé chez nous sur les réseaux sociaux. C'est très bien. Mais cette voix devrait être amplifiée. Voilà pourquoi je propose à tous les écrivains, les éditeurs, les artistes, les lecteurs, les femmes et les hommes de culture, les amoureux de littérature comme les simples curieux à se rendre incessamment au 14, avenue Victor Hugo à Alger pour acheter des livres et des livres et des livres, pour que vive notre littérature, pour que vive notre culture, pour que vive notre pays!


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