C'est officiel, le conseil d'administration du Groupe médiatique El-Khabar s'est entendu sur la fermeture définitive de KBC TV pour cause de faillite et absence de moyens financiers pour supporter selon certaines sources les dettes de la chaîne qui s'élèvent à plus de 70 milliards de centimes. La fermeture de la chaîne, est un témoignage de la mauvaise gestion du secteur de l'audiovisuel privé. Au moment où El Khabar a vu la publicité de l'Anep revenir, il décide de fermer la chaîne pour ne pas supporter son fardeau. Lancée à la fin de 2014, le groupe El Khabar avait bénéficié de plusieurs centaines de milliers d'euros de l'Union européenne pour former et monter la télévision. Plusieurs journalistes ont même bénéficié de formation par des cadres de la BBC et de France 24, mais dès son lancement, les problèmes de gestion surgissent. Dans un premier temps, c'était l'ancien directeur d'El Khabar Ali Djerri qui avait piloté cette chaîne au départ. Mais après le changement de direction d'El Khabar et l'arrivée de Chérif Rezki, la chaîne a été confiée à un ex-présentateur de l'Entv Madani Ameur. Après quelques difficultés dans sa mission, ce dernier jette aussi l'éponge et le conseil d'administration refait appel à Ali Djerri avec la condition suivante: El Khabar ne supportera pas le fardeau de la chaîne dont le fonctionnement est budgétivore. Entre-temps, Ali Djerri, qui avait fait un passage sur El Djazairia TV comprend mieux le fonctionnement d'une chaîne privée et ses difficultés. La chaîne va commettre ses premières erreurs de gestion: acheter les droits de la Star academy à coups de millions d'euros, alors que le programme est diffusé sur d'autres chaînes arabes. Une gâterie qui va absorber la moitié du budget consacré à la chaîne. Le Ramadhan arrive, la chaîne va investir des milliards dans la production de programmes de fiction et de divertissement. Mais KBC ne décolle pas et les deux chaînes concurrentes Echourouk TV et Ennahar TV restent leaders du paysage audiovisuel national avec la télévision publique. L'année 2015, KBC choisit d'acheter le programme Jornane Gosto pour sauver son Ramadhan, alors que la chaîne doit de l'argent à plusieurs producteurs, comme Lakhdar Boukhers, Hakim Dekkar, ou Sofiane Dani. C'est également un échec cuisant. KBC est au bord de la faillite. Les associés crient à la mauvaise gestion. Le quotidien qui soutenait jusque-là la chaîne souffre également d'un manque de financement dû au manque de publicité, le Groupe El Khabar est obligé dans un ultime recours de vendre le groupe au milliardaire Issad Rebrab. Mehdi Benaïssa est installé comme nouveau directeur de la chaîne en remplacement d'Ali Djerri, mais le ministère de la Communication s'oppose à la vente et la transaction sera finalement annulée par la justice, puis l'affaire de KBC se transforme d'une simple affaire commerciale en une affaire judiciaire qui a conduit à l'emprisonnement de trois personnes dont une cadre du ministère de la Culture. L'invalidation de la vente du groupe El Khabar à Rebrab a remis la chaîne au point zéro. KBC est restée plusieurs mois sans assurer les salaires. Certains journalistes sont restés parce qu'ils sont recrutés en tant que journalistes sur le quotidien. Mais tout a une fin. [email protected]