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Yasmina Khadra et Kamel Daoud répondent
PIQUES AU VIF PAR RACHID BOUDJEDRA
Publié dans L'Expression le 10 - 10 - 2017


Quelle mouche a piqué Rachid Boudjedra?
Cet échange salé ne peut être à proprement parler qualifié de polémique qui fera avancer la littérature algérienne. Il accentuera la discorde et alimentera la haine.
Les hommes de lettres, les clercs et les intellectuels ont de tout temps émaillé l'histoire de leurs controverses et altercations qui nous parviennent en volutes de polémiques, de formules assassines où se dispute l'art du verbe. Depuis ces trois derniers jours, deux figures incontestables de la littérature algérienne, Yasmina Khadra et Kamel Daoud, piquées au vif par l'inénarrable Rachid Boudjedra, répliquent. Accusé dans le dernier livre de Rachid Boudjedra Les contrebandiers de l'Histoire d'avoir appartenu au GIA, Kamel Daoud a réagi hier, dans une lettre dans laquelle il a annoncé avoir déposé une plainte contre l'auteur de cette accusation ainsi que son éditeur pour exiger «réparation et excuses publiques». C'est peu dire qu'il a été choqué et stupéfié par cette charge. Kamel Daoud était donc un membre du GIA!, nous apprend sans sourciller Rachid Boudjedra.
Fausse note, puisque nous sommes loin, très loin des pamphlets qui se sont imposés comme un genre littéraire. Il s'agit bien d'accusation. «Cette fois, il s'agit d'une diffamation grave, d'une insulte à ma personne, au père et au fils que je suis, à la mémoire blessée de ma génération», s'indigne dans sa lettre l'auteur de Meursault, contre-enquête. «Lire dans un ouvrage publié que j'ai été membre du GIA, d'un groupe d'assassins qui a marqué au sang notre souvenir et nos corps, m'est intolérable. Insupportable parce qu'il s'agit d'un groupe d'assassins, parce que cela nous a coûtés une décennie de massacres, parce que beaucoup ont été victimes de ces meurtriers», appuie encore Kamel Daoud qui réfute cette «grave» accusation. Durant les années du GIA, j'étais journaliste, exerçant ce métier qui a payé de ses martyrs sa vocation. Je n'avais pas un couteau, mais un stylo», rappelle-t-il.
«(...) après son passage à l'émission de France 2 'On n'est pas couché ' dirigée par Laurent Ruquier et où il a déclaré son admiration pour Albert Camus et son indifférence pour les Palestiniens, les Arabes et les musulmans, lui qui a été très jeune membre du GIA!». Kamel Daoud n'est pas le seul écrivain à subir les foudres de Rachid Boudjedra qui évoque dans son dernier pamphlet une élite algérienne qui défend les «thèses néocoloniales», qui «falsifie l'Histoire» et qui exprime «la haine de soi». Dimanche dernier, c'est Yasmina Khadra qui est monté au créneau et a convoqué son arme de prédilection: l'ironie mordante doublée d'une argumentation froide, la saillie ravageuse et le trait railleur. «Je sais que tu crèves d'envie que je réagisse à tes diatribes, persuadé que mon mépris te martyriserait moins que mon silence. Qu'à cela ne tienne. Puisse mon mépris te toucher comme une grâce et t'éveiller au ridicule dans lequel tu te complais comme le ver dans le fruit», pique Khadra dans sa réponse d'où gicle un sang d'encre vermeil. Il porte alors l'estocade à l'auteur de La Répudiation.
«Tu dis que je ne suis pas un écrivain. C'est ton droit. Pourquoi te faut-il en souffrir? (...) Tu me traites de bougnoule de service? Sache que je suis boycotté par l'ensemble des institutions littéraires de France depuis 2008. Tu contestes mon algérianité? Je te rappelle que lorsque tu te terrais à Paris, durant la décennie noire, je menais une guerre atroce dans les maquis terroristes. Sans mes compagnons de combat et mes milliers de morts, jamais tu n'aurais remis les pieds en Algérie.» Cet échange salé ne peut être à proprement parler qualifié de polémique qui fera avancer la littérature algérienne. Il accentuera la discorde et alimentera la haine. «Aucun pays ne peut s'émanciper sans mythes et aucune jeunesse ne peut forcir sans idoles.
Si notre pays n'en dispose pas, créons-les de toutes pièces comme font les nations fières de leur culture, au lieu de nous empresser de décapiter toute tête qui émerge», termine Yasmina Kahdra.


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