Le plus vieux parti d'opposition a réussi son challenge en tant que parti autonome et force de proposition. Ils étaient nombreux à prédire la disparition du parti juste après la mort de son leader charismatique Hocine Ait Ahmed. Deux ans après, la réponse est venue de l'urne: non seulement le FFS n'a pas disparu, mais il a enregistré un résultat retentissant lors des dernières élections locales. Comme quoi les fondations faites par Hocine Ait Ahmed à sa formation politique étaient solides, très solides. Le Front des forces socialistes (FFS), fête le 54e anniversaire de sa création. L'événement porte une symbolique historique et politique dans la mesure où ce parti est considéré comme le plus vieux parti d'opposition en Algérie. Le parti de feu Hocine Ait Ahmed a survécu à toutes les tentatives de dislocation et d'effritement durant le long de son parcours politique et partisan. Des interrogations et des questionnements se faisaient propager à propos de ce vieux parti et de son sort après le décès de son leader et icône, le père fondateur de cette formation. Beaucoup d'observateurs de la chose politique ont misé sur la disparition du FFS de la scène politique nationale à cause du vide qu'a laissé son chef historique qu'il avait teinté et marqué par ses prises de position qui ont fait du FFS une continuité voire un prolongement des démarcations et positions du regretté Hocine Ait Ahmed. Certes, le poids de Dda l'Hocine est pour beaucoup dans la cristallisation de la personnalité et de l'identité politique du FFS, la raison se fait exprimer par le long et prestigieux parcours de son chef durant la période du Mouvement national et celui du mouvement de libération à la fois. Mais il y a aussi la période post-indépendance où Ait Ahmed s'est démarqué sur beaucoup de questions qui faisaient de lui une personnalité qui était impliquée dans des causes qui donnaient à la question démocratique et de droit toute sa plénitude et sa manifestation la plus expliciter dans sa démarche en sa qualité de militant impénitent pour la mise en oeuvre d'un Etat qui tienne compte de la diversité et de la consécration du principe démocratique et la justice sociale. Cette donne s'est fait consacrer par la pratique de ce vieux parti qui a appris les rudiments de la politique sans sacrifier l'élément essentiel de son existence, à savoir son autonomie par rapport à l'idéologie dominante. Le FFS a pu dépasser le cap après la disparition de celui qui a su tracer les grandes lignes d'une structure qui arrive aujourd'hui à se démarquer par rapport aux questions brûlantes qui caractérisent la situation politique du pays. Les élections locales du 23 novembre dernier ont fait du FFS une force respectable, alors que beaucoup qui se considèrent comme des hommes avertis en matière politique que le FFS sans chef spirituel ne saura et ne pourra faire face aux nouvelles exigences de la pratique politique et les rendez-vous majeurs de la scène nationale. Les derniers résultats des élections locales ont fait sortir le FFS parmi les gagnants de ce rendez-vous politique qui concerne les citoyens en premier lieu de par le caractère de proximité de ces joutes. C'est dire que le FFS a pu maintenir le cap politique en étant toujours en phase avec les principes politiques de leur leader mais aussi continuer la lutte politique en s'adaptant avec les nouvelles réalités qui s'imposent à tout un chacun en matière de présence sur le terrain social, économique et syndical. Le Front des forces socialistes garde intacts son élan et son étoffe en tant que structure politique, même si parfois il endure des épreuves qui menacent y compris sa base militante, mais cela a été toujours un élément considéré comme un épiphénomène au sein du FFS qui a appris à gérer et juguler ce genre de crises qui ont tout le temps existé dans son parcours politique en tant que parti. Le FFS s'impose bel et bien sur l'échiquier politique national, surtout après sa dernière performance lors des dernières élections locales. Le FFS a toujours préféré mettre en avant les préoccupations qui reflètent les intérêts directs des citoyens lambda. Il a toujours dénoncé cette nouvelle pratique consistant à faire dans la dépolitisation jusqu'à en faire d'elle un véritable moyen d'atomisation des traditions politiques qui faisaient du militantisme et de la politisation de la société son alpha et son oméga. Ces principes et ce credo ancrés dans la pratique partisane du FFS et de sa ligne, ont joué en sa faveur lors des dernières joutes électorales.