Ceux qui dénoncent la célébration de Yennayer remettent en cause l'identité de leurs parents, a signifié hier l'invité du forum de la Radio nationale. Le président du Haut Conseil islamique (HCI), Abdellah Ghlamallah, a fait savoir hier lors de son passage au forum de la Radio nationale, que son institution a écrit au ministre des Affaires religieuses à leffet de délivrer des agréments aux muftis qui sont en train de prêcher à travers les médias. Pour le président du HCI, ce sont ces agréments- là qui garantiront la justesse de l'avis religieux et la conformité de ce dernier au référent religieux national. «Cette démarche obligera en outre les médias à n'inviter que les muftis et les chouyoukh disposant de cet agrément», a-t-il ajouté. Dans le même sillage et dans le but de lutter contre le discours fanatique et obscurantiste, Abdellah Ghlamallah a indiqué que son institution va organiser au mois d'avril prochain un séminaire international quant aux programmes de l'éducation islamique dans les programmes scolaires. Evoquant ces derniers, l'ex-ministre des Affaires religieuses a signifié que la ministre de l'Education nationale lui a remis récemment des copies des nouveaux livres de l'éducation islamique et son institution lui a fait des remarques. «Les fautes commises ne sont pas si graves», a-t-il nuancé. Sur la question de savoir si le HCI est prêt à adhérer à d'autres organismes des pays musulmans contre le discours fanatique et obscurantiste, le conférencier a indiqué qu'il est pour. «Néanmoins, les spécificités de chaque pays doivent être prises en considération», a-t-il nuancé. S'exprimant en outre sur la question de la création du «mufti» de la République, Ghlamallah a précisé que son institution est favorable à toutes les décisions émanant de l'Etat. Répondant à une autre question portant sur l'avis du HCI quant à l'institution de Yennayer en tant que fête nationale et sa célébration par les Algériens, Abdellah Ghlamallah a souligné que cette fête est célébrée depuis longtemps déjà par tous les Algériens. «Ceux qui disent qu'elle est une imposture, contestent l'identité de leurs aïeux», a-t-il signifié. Abordant en outre la question de la généralisation de la finance islamique à travers les banques publiques. Abdellah Ghlamallah a tenu à déplorer le fait que les banques ne se précipitent pas encore à la mise à la disposition des citoyens des produits de cette finance. «Malgré le feu vert du gouvernement, les banques sont encore réticentes», a-t-il estimé.L'introduction de la finance islamique est vitale, selon Abdellahs Ghlamallah, en ce sens qu'elle est la seule solution pouvant permettre aux Algériens de dépasser le complexe qu'ils ont à l'égard des banques et du coup à l'égard de l'investissement. L'Algérie est devenue un grand importateur, selon le président du HCI, à cause de l'absence de la culture d'investissement chez les Algériens, favorisé par le système des banques basé sur l'usure. L'absence de cette culture a fait que ce sont uniquement les riches qui peuvent investir. «En profitant de ce vide, ces derniers exercent via le marché informel un véritable diktat», déplore-t-il en outre, en indiquant que l'islam encourage le commerce et l'investissement. Ainsi et pour accélérer la mise à la disposition des produits de la finance islamique à la disposition des Algériens à l'intérieur du pays et à l'extérieur, l'invité de la Radio nationale a fait savoir que son institution va créer prochainement une haute instance religieuse au sein du HCI, pour accompagner à la fois les banques et expliquer les fondements de cette finance aux Algériens. «Les membres de cette instance seront des spécialistes dans la religion et particulièrement dans les transactions économiques», fera-t-il savoir. Au sujet des banques, Abdellah Ghlamallah a fait savoir qu'une commission mixte sera créée également entre la Banque d'Algérie et le Haut Conseil islamique. Citant par ailleurs quelques principes sur lesquels sera basée la finance islamique, l'invité de la Radio nationale a mis en avant le principe de la mourabaha». «Ce principe, qui consiste en le partage des gains et des pertes entre la banque et ses clients, viendra à bout de l'usure», affirme-t-il.