La fin des opérations militaires majeures contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daesh) en Irak et en Syrie «ne signifie pas que nous avons assuré la défaite durable du groupe» qui constitue toujours «une menace», a mis en garde le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. «L'EI demeure une menace sérieuse», a déclaré M. Tillerson lors d'une réunion au Koweït, affirmant que la coalition internationale antiterroriste anti-Daecsh «ne doit pas relâcher la pression malgré les succès militaires en Irak et en Syrie». «Lorsque nous avons lancé notre opération» en 2014, «l'EI prospérait», a rappelé Rex Tillerson. «Aujourd'hui, l'EI est en train de perdre», a-t-il ajouté dans son discours d'ouverture de cette réunion ministérielle des 74 pays de la coalition menée par les Etats-Unis. Il a souligné que «la fin des opérations militaires majeures ne signifie pas que nous avons assuré la défaite durable de l'EI», et «si la coalition relâche la pression et n'assure pas la stabilisation des zones 'libérées'', nous risquons de voir le retour de groupes extrémistes», a-t-il averti en appelant chaque pays membre à «poursuivre son engagement en faveur de la défaite totale de l'EI». La rencontre au Koweït - où se tient depuis lundi une conférence internationale sur la reconstruction de l'Irak - devait permettre de passer à une nouvelle étape maintenant que, comme l'a souligné Rex Tillerson, «environ 98% du territoire jadis contrôlé par l'EI en Irak et en Syrie a été libéré». Mais les nouvelles tensions en Syrie, notamment avec l'opération militaire lancée par la Turquie dans le nord-ouest syrien contre les milices kurdes, «compliquent la stratégie américaine». Washington soutient une milice kurde qui a été en première ligne dans le combat contre Daesh en Syrie, mais la Turquie voisine, accuse ce même groupe de «terrorisme» et a lancé une vaste offensive militaire fin janvier dans l'enclave syrienne d'Afrine. M.Tillerson a en outre réaffirmé que les Etats-Unis allaient «maintenir une présence militaire en Syrie» contre le groupe terroriste, et «continuer à former des forces de sécurité locales». Rex Tillerson, qui se rendra demain et vendredi à Ankara pour des entretiens qui s'annoncent très tendus selon les médias, a répété sa «préoccupation» face à cette opération turque et a appelé «toutes les parties à rester concentrées sur le combat contre l'EI». Il a aussi promis de faire en sorte que les forces locales soutenues par les Américains «ne représentent pas une menace» pour «les pays voisins». Le chef de la diplomatie américaine a enfin annoncé une aide supplémentaire de 200 millions de dollars pour la «stabilisation» de la Syrie, qui s'ajoutent au 7,7 milliards d'assistance humanitaire américaine «depuis le début de la crise» dans ce pays.