Le président de la République reçoit l'ambassadeur de la République tunisienne en Algérie    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 59.821 martyrs et 144.851 blessés    Jeux scolaires Africains : quatre disciplines au programme des athlètes algériens dimanche    Rentrée universitaire 2025/2026 : confirmation des préinscriptions pour les nouveaux bacheliers à partir de dimanche    Canicule et orages prévus dimanche et lundi dans plusieurs wilayas du Sud et de l'Est du pays    Navire ''Handala'': des soldats sionistes prennent le contrôle du bateau transportant de l'aide humanitaire aux Ghazaouis    Sadi déclare officiellement ouverts les 1ers Jeux scolaires Africains    Oran: clôture du Festival local de la musique et de la chanson oranaises    La CAN féminine «n'a pas été facile»    L'Europe est morte à Ghaza !    L'occupant sioniste fait dans le mensonge    Attention à la noyade !    Plus de 18 kg de cocaïne et 5,3 milliards de centimes saisis par le SRLCO    Gymnastique La championne olympique Kaylia Nemour accuse son ancien entraîneur    Dans les pas de Fernando Pessoa…    Boumerdès: le FFS organise une conférence politique    Algérie Poste met en garde contre des arnaques aux faux concours via des pages usurpant son identité sur les réseaux sociaux    Ouverture des 1ers Jeux scolaires Africains    Le réalisateur Sid Ali Fettar inhumé à Alger    El Tarf: Hidaoui souligne l'importance d'encourager les jeunes dans le domaine des médias numériques    L'Algérie, moteur de l'intégration économique africaine    L'équipementier Sigit produira en Algérie de nouvelles pièces plastiques pour l'usine FIAT    Parachèvement des travaux d'augmentation de la cadence de production à l'usine de dessalement d'eau de mer de Koudiet Draouche    Poste et télécommunications : signature d'un mémorandum d'entente algéro-italien pour renforcer la coopération    Acheminement et récupération des valises diplomatiques: le Chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie convoqué au MAE    Le ministre de la Communication prend part à une cérémonie en hommage au défunt journaliste Ali Draa    Secousse tellurique de magnitude 3,3 degrés à Médéa    Finale de la 24e CAN féminine Deux formations retiennent leur souffle    Francesca Albanese recadre sèchement Ursula von der Leyen    Les impacts économiques et géostratégiques des tensions entre l'Algérie et la Commission européenne    Des cascades et des sources d'eau à couper le souffle    Célébration en musique du 185e anniversaire de la naissance de Tchaïkovski    Ne laissons pas une société démente nous dicter notre vision de la vie !    Mohamed Meziane installe le nouveau secrétaire général du ministère    Sur la voie de la fidélité    Sortie de promotions de l'Académie militaire de Cherchell    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ecriture d'espoir
FRAGMENTS DE LECTURES
Publié dans L'Expression le 23 - 12 - 2001

Quand les mots avaient un sens, quand les émotions se vivaient dans la chair, avant de devenir poèmes, le monde faisait encore envie et valait que « l'on fasse plus d'un pas pour le conquérir», n'en déplaise à Pascal.
Arthur Koestler n'avait pas encore écrit «Le zéro et l'infini», et Sartre flirtait, adolescent, avec des idées neuves sur «Le degré zéro de l'écriture» dont Roland Barthes accouchera, 25 ans plus tard, en tournant en rond avec les «Zéros» de Malek Haddad. Il n'osait pas encore exhiber ses «Mains sales» peintes sur le «mur» que «Les mouches» ont pollué à jamais.
Les algérianistes avaient le vent en poupe, et l'égide de Gide poussait Camus vers l'asile confortable d'une Mère injuste que l'Absurde ne fait pas frémir.
Mohamed Dib mûrissait des actes hautement condamnables, tels ces maisons trop grandes, ces incendies à relents criminels, et un «Métier à tisser» auquel Arachné donnera une dimension de rêve libertaire. Libérateur.
La guerre se faisait sur le front inattendu d'une littérature de combat que Georges Bataille inaugurera dès 1931, dans «L'anus solaire», et clôturera en 1967, en décrétant qu'«il ne peut y avoir de paix aux frontières de l'Islam, tant qu'il y aura des non-musulmans» dans «La part maudite». Mais ni Bataille ni Mallarmé n'oseront suivre Mammeri dans sa «Traversée» érotico-mystique, ni Dib jusqu'au boudoir de «L'infante...».
Chez nous, au plus haut des cimes de l'oralité, des femmes et des hommes s'essaient à l'écrit. Mais leur langue ne verbe pas «écrire». Alors, ils «accouchent». Leurs oeuvres sont alors des enfants qui refusent de grandir, par peur d'obsolescence sénile, et deviennent des «lieux de perdition pour des langues d'emprunt», ou «butin de guerre pour se dire, s'historiciser dans la langue de l'autre, et s'inscrire dans sa propre durée», pour résumer le «Diwan d'espoir et d'inquiétude» du collectif de femmes de l'I.L.E. d'Alger, département de français: Christiane, Zineb, Nora-Alexandra, Dalila, autant de prénoms, d'horizons divers, autant de promesses tenues, que réunit le réseau synoptique d'une «Nedjma» en «consomption stellaire» que Yelles maudissait en s'enivrant, jouissant du «rire embrasé de l'étoile».
Pourtant, sur cette «terre des damnés,» où la mort et l'amour se disputent «le grand volume où ni le noir ni le blanc ne sont jamais changés», et sur lequel Dante opère sa «traversée de l'écriture», butinant aussi bien le Coran que Fardawsi d'Ispahan pour une « comédie divine » qui dotera l'Italie en devenir d'une langue nationale. Alors, Berlusconi... la belle affaire, Ici et maintenant se meurt l'acte d'écrire en plusieurs actes d'une scène. Les plumes se cachent pour mouri, comme des oiseaux honteux «d'être encore là, et d'occuper tant de place.»
L'Algérie n'est pas un immense asile. Elle est une folie permanente aux accès trop bien gardés pour être dite avec des mots. Depuis dix ans, elle se dit avec du sang et des larmes. Des amours clandestines et des assassinats en public. Le moindre geste de tendresse est réprimé.
Seule la haine a pignon sur rue. Jusqu'au jour où des policiers assureront la sécurité des jeunes amoureux en quête d'intimité, pour qu'enfin l'Algérien s'aime en tant que tel.
Alors, sur les décombres des Mu'tazila et d'un Port Royal janséniste, nous planterons les fleurs nouvelles qui disent non aux charcutiers, bouchers et autres esthètes nés de la monstruosité d'un défunt XXe siècle.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.