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Les raisons d'une visite
LE MINISTRE SAOUDIEN DE L'INTERIEUR DEPUIS HIER À ALGER
Publié dans L'Expression le 05 - 03 - 2018

L'émir Abdel Aziz Ben Saoud Ben Nayef Ben Abdelaziz Al-Saoud
Le prince héritier Mohammed Ben Salman a dessiné pour son pays, un tout nouveau décor social qu'il met en oeuvre doucement, mais sûrement.
Le ministre de l'Intérieur du Royaume d'Arabie saoudite, l'émir Abdel Aziz Ben Saoud Ben Nayef Ben Abdelaziz Al-Saoud est arrivé hier à Alger pour une visite de trois jours. Le communiqué qui annonce cette visite la met sur le compte «du renforcement des relations historiques privilégiées entre les deux pays et du développement de la coopération bilatérale». Il faut dire que derrière ce lexique diplomatique, il y a des dossiers lourds que Abdel Aziz Ben Saoud discutera avec ses homologues algériens. Dans le lot, il y aura certainement la question du Yémen et le conflit larvé avec l'Iran. Sur ces deux questions, la diplomatie algérienne est certainement la mieux placée pour arrondir certains angles et permettre au Royaume saoudien de sortir de son «bourbier» avec un minimum de casse.
Il faut savoir que l'Arabie saoudite, qui a pris la tête d'une grande coalition «islamique» pour «mater» les Houtis au Yémen, semble ne pas trouver une issue à sa coûteuse guerre. L'empreinte de l'Iran dans la résistance aux troupes gouvernementales yéménites, appuyées par la puissance de feu saoudienne est d'autant plus harassante pour Riyadh qui ne veut en aucun cas une présence chiite permanente à ses frontières sud. Déjà très préoccupée par les populations au nord du royaume, de confession chiite, l'Arabie saoudite craint d'être prise en sandwich par son ennemi de toujours, déjà présent au Liban et en Syrie. «L'ogre» iranien semble plus proche de la victoire finale que ne l'est l'Arabie saoudite qui, objectivement, est à la recherche d'une sortie par le haut du «guêpier» yéménite, après une aventure qui tourne visiblement au «vinaigre».
Il faut dire que les «conseils» de Donald Trump n'auront pas arrangé les affaires du royaume, malgré les 500 milliards de dollars de contrats consentis aux Etats-Unis. La rupture avec le Qatar et l'escalade verbale avec l'Iran n'ont, au final, débouché sur rien du tout. Riyadh n'est pas mieux lotie qu'elle ne l'était avant le chamboulement géostratégique qui a suivi la visite du président US. Entre une Syrie définitivement perdue, un Yémen sur le chemin de passer à l'ennemi, le lâchage des USA et un Liban sorti renforcé sur son flanc chiite après l'épisode de la démission forcée de son Premier ministre, Saâd El Hariri, il reste à l'Arabie saoudite la carte de la diplomatie pour améliorer un tant soit peu une posture, assez peu confortable. Il faut dire, à ce propos, que malgré cette série de déconvenues au plan géostratégique, l'Arabie saoudite demeure tout de même une puissance majeure au Proche-Orient. Un repositionnement stratégique pourrait lui être favorable quoi qu'en disent ses adversaires. Le Royaume est effectivement sur une nouvelle voie «révolutionnaire», pourrait-on dire, tout au moins sur la question des moeurs sociales. Le prince héritier Mohammed Ben Salman a dessiné, pour son pays, un tout nouveau décor social qu'il met en oeuvre doucement, mais sûrement. Avec la brutalité d'un autocrate, le prince héritier a su mettre une forme de modernité dans son action en direction de la société saoudienne. La mise au pas de tous les émirs et dirigeants militaires a donné à Mohamed Ben Salman l'opportunité d'ouvrir le royaume à des activités, jusque- là impensables en Arabie saoudite. Plus que de simples opérations de lifting, les interventions du prince héritier sur la sphère sociale sont annonciatrices d'un chamboulement profond de la pensée religieuse dans tout le Monde arabo-islamique, dont on ne devine pas encore l'étendue. L'impact sur les organisations islamistes d'obédience wahhabite ne fait pas de doute.
C'est dans cette ambiance particulière, à l'intérieur de l'Arabie saoudite et dans la région du Moyen-Orient, que de nombreux responsables font des déplacements réguliers en Algérie. La visite du président du Conseil saoudien de la Choura en décembre 2017, précédée par d'autres déplacements ministériels, notamment celui du ministre du Commerce et de l'Investissement en février de la même année, ou encore le séjour algérois du chef d'état-major saoudien, en octobre 2016, amène à penser que les relations entre les deux pays sont assez denses et réguliers pour croire à une quelconque «prise de tête» de Riyadh en raison du refus de l'Algérie d'engager des troupes dans des zones de guerre. On retiendra, pour illustrer le respect mutuel que se vouent les deux pays, la signature en février 2017, d'un mémorandum d'accord sur un important projet dans les hydrocarbures, ainsi qu'un projet d'investissement dans le médicament à Constantine. En mai de l'année dernière, le ministre saoudien des Affaires étrangères a, en marge d'une rencontre panarabe, remis à Bensalah une lettre du roi Salmane pour le Président Bouteflika.
Les observateurs de la scène arabe retiennent d'ailleurs que les deux pays constituent actuellement les deux véritables puissances régionales au Machrek et au Maghreb arabes, et qu'à ce titre, leur collaboration est vitale pour le maintien du fragile équilibre de la région. En effet, si l'Arabie saoudite a le Yémen, la Syrie et l'Irak à ses portes, l'Algérie doit gérer une situation régionale pas très joyeuse: la Libye totalement disloquée et le Mali fragilisé, avec ce que cela suppose comme risque migratoire, notamment.


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