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L'emblématique Boqala revisitée à Bouira
JEU FEMININ ANCESTRAL DE CITADINITE
Publié dans L'Expression le 18 - 03 - 2018

Au centre l'écrivain Kaddour M'hamsadji, à gauche Rabah Haouchine et à droite Lounis Aït Aoudia
C'est en cette heureuse circonstance de la Journée internationale de la femme que la directrice du centre culturel de Bouira, Mme Cherbi Saliha, a judicieusement organisé une rencontre conviviale sous le thème de la Boqala.
L'écrivain, doyen de la littérature algérienne Kaddour M'hamsadji, en spécialiste avisé de ce jeu d'intelligence exclusivement féminin et auteur d'un ouvrage instructif qui lui est consacré, intitulé Jeu de la Boqala et édité par l'Office des publications universitaires en 2002, a brillement animé une conférence-débats intensément féconde, qui a captivé un auditoire de qualité où les femmes et les jeunes étaient présents en nombre à cette rencontre culturelle. Rehaussée par la contribution de l'Association des «amis de la rampe Louni Arezki-Casbah» à travers l'auteur de ces lignes qui en est le président et un de ses amis et adjoint Rabah Haouchine, le vice-président et poète des splendeurs d'Alger la blanche et de sa matrice culturelle et civilisationnelle qu'est sa Casbah, lumineuse d'histoire et de résistance. C'est dans une salle très enthousiaste de gaieté et de réjouissance que l'écrivain Kaddour M'hamsadji, en pédagogue culturel et avec le talent qui est le sien, a développé la structure mémorielle et poétique du jeu de la Boqala, une création exclusivement féminine, d'extraction citadine répartie en ses lieux d'origine que constitue la Casbah, en lignée mère avec les villes de souche culturelle, Dellys, Bejaïa et Cherchell.
Une démarche didactique d'une communication expertement et méthodologiquement efficiente par la rétrospective anthropologique retracée par l'auteur de El kasbah Ezman a suscité un vif intérêt auprès d'une assistance très attentive à la description de ce jeu d'intelligence et d'érudition unique en son genre, qui est également une variante très substantielle de la littérature orale d'une dimension poétique et philosophique de grande notoriété universelle. Les admirateurs de celle-ci étaient nombreux en Algérie et en dehors de ses frontières, parmi lesquels des intellectuels, écrivains et penseurs de renom à l'image de Mostefa Lacheraf, Mohamed Benhadji Serradj, Saâd Eddine Bencheneb, Joseph Desparmet et Jacques Grand'henri. Une évocation du contexte historique du jeu de la Boqala qui a fait ressurgir la mémoire collective au souvenir lointain du XVIe siècle à Alger où la guerre de la course en méditerranée faisait rage avec ses expéditions de piraterie, ses batailles acharnées, ses nombreuses victimes et captifs livrés à leur triste sort. Une étape charnière de l'histoire d'El Djazaïr où les femmes algéroises de l'époque vivaient dans une terrible angoisse le départ de leurs proches, père, fils, époux qui combattaient en mer dans l'incertitude de survivre aux sanglantes batailles livrées quotidiennement contre les corsaires envahisseurs à l'affût des butins de vols et de destructions.
C'est cette effroyable épreuve qui leur a inspiré une versification en odes de pensée aux êtres chers absents dans la communion affective de la Boqala, célébrée dans leurs promontoirs traditionnels qu'étaient les imprenables terrasses de la Casbah surplombant harmonieusement l'édénique baie d'Alger. Relayé par votre serviteur Lounis Aït Aoudia qui, lors de ses interventions, a replacé le jeu de la Boqala dans sa genèse civilisationnelle et historique, le conférencier-écrivain Kaddour M'hamsadji a, à travers une riche rétrospective méthodologique, analysé les différentes et multiples composantes culturelles et patrimoniales de la Boqala qui est un jeu d'érudition originellement féminin dès sa naissance. Dans une ambiance conviviale, le rituel de la Boqala a, en la circonstance, été reconstitué avec l'ensemble de l'assistance qui, subjuguée, a activement participé à une véritable joute oratoire d'une belle poésie aux vers sertis d'éclats en ressourcement des splendeurs culturelles de la Casbah d'antan.
C'est l'aède Rabah Haouchine de l'Association «les amis de la rampe Louni Arezki-Casbah» qui, avec son style déclamatoire de solennité, a ouvert la cérémonie avec la récitation d'un poème évocateur en hommage à la femme algérienne au titre éloquent de «la femme totale». Clôturée sur un air de fête et de chaleureuse réjouissance, cette rencontre a symboliquement mis en valeur la centralité privilégiée de la femme algérienne, au sein de la société, à travers un message fortement expressif de culture, d'histoire et de résistance héritées de leurs ancêtres, aïeules et aînées devenues ainsi des repères d'exemplarité pour les générations futures. Une cérémonie de ressourcement d'un patrimoine multiséculaire, couronnée par une attrayante exposition de tenues vestimentaires traditionnelles de femmes, de bijoux, de poterie, esthétiquement aménagée grâce à la laborieuse initiative de l'active et dévouée directrice du centre culturel Ali Zamoum de Bouira, Mme Saliha Cherbi. Enfin, nous avons également relevé la présence d'une délégation du mouvement associatif de Sour El Ghozlane, conduite par MM.Boudjerda Omar et M'hamed Habiche, respectivement président de l'association «Poésie populaire» et de l'association «Histoire» de Bouira» qui, comme à l'accoutumée, étaient au rendez-vous de la célébration de la femme algérienne symbolisée par la résurrection patrimoniale du jeu de la Boqala.
Un foisonnant legs ainsi revisité dans l'allégresse collective d'une assistance séduite par l'harmonie et la beauté d'une poésie d'une grande esthétique de raffinement rimée au souvenir des épopées de l'histoire d'El Djazaïr. De par la richesse de sa structure littéraire, philosophique, poétique et historique, la Boqala qui est aussi une anthologie fabuleuse d'une source d'érudition imaginative populaire devrait constituer une thématique de cursus universitaire et scientifique pour la réappropriation d'un pan majeur de notre culture patrimoniale, malheureusement méconnu et paradoxalement en voie d'extinction générationnelle. Un devoir impérieux à accomplir pour la sauvegarde et la pérennisation d'un segment culturel structurant d'algérianité.


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