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Les vrais dessous d'un selfie
COMMENT LE PRINCE BEN SALMANE, MOHAMMED VI ET HARIRI ONT CONSPIRE CONTRE L'ALGERIE
Publié dans L'Expression le 08 - 05 - 2018


Ben Salmane , Mohammed VI , Hariri
Sans doute, les professionnels de la communication politique ont-ils raison de ne pas se laisser distraire par les gémissements du Royaume chérifien envers la communauté internationale. Tout a été cousu de fil blanc.
La sortie du Maroc accusant le Front Polisario «d'organisation terroriste» appuyée par l'Arabie saoudite et ensuite relayée en cascade par les autres pays du Golfe a été concoctée lors d'une rencontre à Paris entre les rois du Maroc Mohammed VI, le prince saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS) et le Premier ministre libanais, Saâd Hariri. Tout a été ficelé lors d'un dîner organisé dans un luxueux hôtel parisien. Entre deux rasades d'un champagne tonique, le sort du Monde arabe est scellé et pour immortaliser ce moment historique, le roi, le prince et le Premier ministre s'offrent un selfie. Mais le vrai job a été accompli sous l'oeil avisé d'un proche conseiller du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Ainsi, la déclaration de l'Arabie saoudite relayée par la Ligue arabe n'est que le résultat de ces conciliabules parisiens. Comme par un pur hasard ils se trouvaient tous les trois à Paris, comme par hasard au même endroit et comme par hasard dans un même restaurant pour ensuite dîner ensemble. Plus frappant encore, la «coïncidence» a coïncidé avec le show médiatique de Netanyahu. Le Premier ministre israélien a présenté à la télévision de soi-disant documents «prouvant» que l'Iran a cherché à développer l'arme nucléaire au début des années 2000. Près de 24h après, le Maroc passe à l'action et annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran.
Séisme politique au Maroc
Dans cette succession de - hasards- l'on constate qu'il y a trop de coïncidences. En fait, la rencontre des trois responsables a été minutieusement préparée. Chacun des trois a maille à partir avec l'Iran. L'Arabie saoudite pour contrer les chiites, le Liban pour affaiblir le Hizbollah et le Maroc pour tirer les dividendes de cette crise en affaiblissant le Front Polisario et par ricochet, l'Algérie et Saâd Hariri pour renforcer sa position de Premier ministre dans l'échiquier multiconfessionnel libanais. Mais chacun des trois dirigeants devait s'extirper d'une situation d'enlisement interne.
Le prince Ben Salmane s'est engagé dans un conflit dévastateur au Yémen au risque de perdre la guerre aussi bien sur le terrain que dans les esprits. Le conflit dure depuis trois ans et devient trop coûteux pour le royaume en butte à une grave crise financière. Malgré la coalition arabe, il essuie encore des tirs de missiles Houtis qui atterrissent à Riyadh.
Sa participation à la guerre en Syrie a été un véritable fiasco. Cependant, les ambitions de Ben Salmane et son désir de régner en tant que leadership dans tout le Monde arabe restent intactes.
Dans cet élan d'hégémonisme, le prince saoudien ne peut pas trouver meilleur allié et relais pour ses appétits que le roi du Maroc Mohammed VI. Ce dernier étant lui- même face à d'insolubles problèmes internes, notamment le dossier sahraoui. La sommation donnée au Maroc par le Conseil de sécurité de l'ONU a eu l'effet d'un vrai séisme au sein du royaume qui se sentait brusquement lâché par ses sponsors occidentaux. Ces derniers tout en contenant la puissance algérienne dans la région de l'Afrique du Nord, ne veulent pas donner au Maroc l'impression qu'il peut tout faire dans la région. Il doit rester sous la bride occidentale. Il n'est pas un allié comme le prétend le Makhzen, mais un instrument. Voilà donc qui explique cette résolution dont le texte a été bien rédigé par les Américains. Le 27 avril dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté une résolution appelant les parties au conflit du Sahara occidental, le Maroc et le Front Polisario, à des «négociations sans préconditions et de bonne foi» en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. L'encre de cette résolution n'a pas encore séché, qu'intervient ce «conciliabule». Quelle aubaine! Quelle planche salvatrice! Mohammed Ben Salmane est l'homme providentiel pour desserrer l'étau au roi Mohammed VI étranglé et franchement désavoué par le Conseil de sécurité de l'ONU. Il ne trouvera pas mieux que MBS qui, de plus, s'enorgueillit du soutien des Etats-Unis. Pour avoir les faveurs de Donald Trump, l'Arabie saoudite a exhibé son chéquier. La diplomatie du négoce a coûté 400 milliards de dollars de contrats offerts au puissant protecteur Trump. MBS se prévaut également de la sympathie des puissances occidentales comme la France. Il est jeune, ambitieux et sait séduire par son chéquier bien fourni. Au plan interne il opère un profond travail de réformateur d'une monarchie sclérosée et archaïque. Et voilà Mohammed VI couvé, protégé.
Quant au Libanais Saâd Hariri qui a, rappelons-le, annoncé, en novembre dernier, sa démission à partir de Riyadh doit tout aux Saoudiens. Il a fallu que Paris déploie toute sa dextérité diplomatique pour le replacer à la tête du gouvernement libanais. Son ambition est de redorer le blason des Hariri comme l'a été son père d'asseoir mieux son pouvoir et renforcer sa position dans un Liban en proie à d'éternels conflits multiconfessionnels. Mais, MBS lui reproche sa passivité envers le Hizbollah. Il n'accomplit pas convenablement le travail.
La dextérité diplomatique de Paris
Tout compte fait, chacun des trois a ses propres ambitions mais dont les intérêts convergent. Ils en veulent tous à l'Iran. Mohammed VI veut dominer le Maghreb et l'Afrique. Depuis son adhésion à l'UA, il se prévaut d'un soutien de 29 pays africains, des six pays du puissant CCG et des capitales occidentales. Il s'adjuge alors le rôle de sous-traitant de l'Arabie saoudite au Maghreb. Mieux encore, il est prêt à pactiser avec le diable pour contrer l'Algérie. Comme si la mise en orbite d'un satellite espion doté de très hautes performances d'observation, n'a pas suffi, le royaume passe à une phase supérieure. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bouritta, n'a-t-il pas foulé le sol israélien alors que des jeunes Palestiniens tombaient sous les balles assassines des soldats de Netanyahu? «Mais faisons l'hypothèse charitable que le Maroc veuille se protéger en s'offrant ainsi à Israël», comment un ancien diplomate algérien ajoute que «ce qui en revanche désole les autorités algériennes dans cette affaire a été surtout la déclaration de la Ligue des Etats arabes qui a pris fait et cause avec le Maroc». En effet, la Ligue des Etats arabes a une Charte selon laquelle, aucune décision ne doit être prise sans une réunion préalable du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères. Or, la Ligue arabe vient de transgresser sa propre Charte dans l'esprit et dans la lettre. Peut-on alors se rater quand c'est de sa propre main que l'on se frappe? La ligue des Etats arabes est devenue l'antichambre de Riyadh et accessoirement du Caire. L'Algérie surveille depuis longtemps ces tractations. Les services de renseignement algériens ont eu à maintes reprises à signaler ces agissements.
La réalité est que les trois acteurs, le roi, le prince et le Premier ministre s'avèrent comme de piètres stratèges. Ils ont une méconnaissance caractérisée des enjeux, des rapports de force diplomatiques, politiques et militaires.
Il s'agit en somme que d'une esbroufe politique. Une opération médiatique ayant pour objectif de montrer à l'opinion arabe que MBS est un leader charismatique, un chef et un guide, mais pressé «de tuer» son père pour s'asseoir sur le trône.


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