«Gangsterrorisme». Il vous faut rapidement vous familiariser avec ce nouveau concept. Pour au moins deux raisons. La première est qu'il existe bel et bien en Algérie, avec une tendance à s'amplifier, croître et s'étendre dans toutes les directions. La seconde est que - comme disait notre ami et spin doctor Smaïl - «la connexion entre le terrorisme et les réseaux maffieux de tous bords est l'avenir et l'évolution que prendra la criminalité en Algérie. Le terrorisme, seul, étant en état de désintégration avancé.» Le gangsterrorisme est, en fait, un ingénieux mélange de forces. Les armes du terrorisme s'allient à la connaissance des pistes et filières des contrebandiers, assaisonnées à l'audace du banditisme urbain. Le gangsterrorisme diffère du terrorisme fondamentaliste pur en ce sens qu'il a déjà complètement évacué de son esprit toute attache dogmatique, toute référence théologico-politique, et n'a donc pas pour vocation l'instauration d'un Etat théocratique. Mais, attention, ça n'en fait pas pour autant un danger de moindre importance. Bien au contraire, les méthodes qu'il utilise, la maîtrise de son «aire d'activité» en fait le véritable défi à la sécurité en Algérie pour les années à venir. Les «militants de la cause» qui crapahutent dans les maquis sont, à côté des nouveaux gangsterroristes, de grotesques pantins d'un autre âge.