Un vieux tabassé en pleine ville La société, telle que vue par les spécialistes, perd de ses valeurs sociales et sociétales. Après les détournements des mineurs, le mauvais traitement des ascendants. Le tribunal correctionnel d'Oran a, dans la fin de la journée de mardi, condamné un cinquantenaire à six mois de prison ferme. L'accusé a été poursuivi pour maltraitance d'ascendant, sa mère. Cette histoire a commencé au mois de juillet dernier. La mère, attestant ses dires par un certificat médical mentionnant avoir être victime de coups et blessures volontaires, lui ayant causé 10 jours d'incapacité, s'est présentée dans les locaux des policiers, pour y déposer plainte contre son fils, l'accusant de l'avoir brutalisé. Lors de son procès, le mis en cause n'a pas nié les faits. Le tribunal correctionnel de Aïn El-Türck a, tout récemment, prononcé une peine de 9ans de prison ferme contre un homme poursuivi pour mauvais traitement sur ascendant, sa mère ayant été victime d'agressions sous la menace d'une arme blanche et détérioration de biens d'autrui. L'accusé, répondant aux initiales K.A. âgé de 23 ans, a été condamné à une peine de 5ans de prison ferme, après avoir été reconnu coupable d'avoir fait subir le mauvais traitement à sa propre mère. Il a également répondu du chef d'accusation de deux vols avec violence, dont ont été victimes des jeunes femmes et a écopé pour ce grief de deux ans d'emprisonnement. Le prévenu a comparu aussi le même jour et a été reconnu coupable de détérioration de biens d'autrui (un véhicule). Le tribunal l'a condamné à deux autres années de prison ferme dans cette affaire. Le «fils indigne» a été épinglé par la police judiciaire de la sûreté de daïra dans le quartier Bensmir, communément appelé douar Naqousse, situé dans la commune de Aïn El-Türck, après plusieurs jours de surveillance, qui ont nécessité beaucoup de patience. Son arrestation a soulagé des habitants dudit quartier. La justice ne désarme pas Devant le juge, même s'ils ont les larmes aux yeux, ils sont formels ils ne retirent pas leur plainte et insistent pour que leur tortionnaire soit puni. Certains mis en cause ayant reconnu leurs faits, implorent le pardon. Alors que d'autres en plus de nier les faits, qualifient et en pleine audience leurs parents de menteurs. Une telle agression de plus ne passe pas inaperçue devant les justiciers. Une prise de position qui a fait plus d'une fois rugir les présidents de pareille audience. C'est le cas de cette vieille femme qui, après avoir déposé une plainte contre son fils qui l'aurait violentée et menacée de la tuer, a eu à l'affronter devant le tribunal d'Oran. Pour se défendre, le mis en cause n'a rien trouvé de mieux à dire que de porter le chapeau à sa mère et ses deux soeurs, les accusant d'instincts incestueux. Désarçonné, le président de l'audience du tribunal l'écoutera ahuri. «Votre honneur, dira ce fils sans même sourciller, c'est lorsqu'elle me faisait de pareilles avances, que j'entrais dans des colères noires et la battait.» Une autre affaire met en cause un petit-fils qui a violenté sa grand-mère, cette dernière refusait de lui donner de l'argent pour acheter des stupéfiants. Hors de lui, le gamin déversera sa colère sur sa grand-mère. Ces derniers, dans biens des cas, subissent la violence corporelle et parfois on assiste même à des parricides qui ne font même pas rechigner ni perturber leurs auteurs. Des chiffres avancés font état de 247 affaires de violence contre ascendants dont 63 ont trait aux griefs d'insultes contre ascendants. Aujourd'hui, la société mondiale s'inquiète des abus dont souffrent les personnes âgées. Ce que prévoit la loi L'article 267 du Code de procédure pénale stipule que tout individu, auteur de coups et blessures volontaires, contre ses ascendants est passible d'une peine allant de 5 à 10 ans de prison ferme. Et dans le cas où cette forme de violence répréhensible provoque un quelconque handicap chez la victime, la peine encourue peut s'étendre jusqu'à une vingtaine d'années de prison ferme. «Promulguée en 2010, la loi 10/12, relative à la protection des personnes âgées, est, dans ses articles 32 à 37, explicite. Elle stipule «des sanctions pénales et met l'Etat dans l'obligation d'assister les personnes âgées, de lutter contre toute forme d'abandon, de violence, de maltraitance, d'agression, de marginalisation et d'exclusion du milieu familial et social». Mais voilà, malgré cette sentence, les personnes âgées, continuent à être maltraitées par leurs enfants. Une situation qui a pris une ampleur extravagante, ces dernières années. Avec tout cet arsenal judiciaire, les personnes âgées continuent à être maltraitées par leurs enfants et souffrent en silence. Le phénomène de violence contre ascendant prend des proportions alarmantes, au niveau du tribunal. C'est presque chaque jour que des parents comparaissent en tant que victimes dans des affaires de violences contre ascendant. Victimes de la violence de leurs enfants et après leur avoir pardonné plus d'une fois leurs dérives, plusieurs parents ont recours à la justice car, ils se sentent en danger face à une telle progéniture devenant menaçante au fil des jours. C'est la mort dans l'âme que ces parents ne trouvent plus rien de mieux pour réagir que de s'en remettre aux mains des justiciers en confrontant, face à face, celui ou celle qui aurait dû les soutenir dans leurs vieux jours. De plus en plus, la société, telle que vue par les spécialistes, perd de ses valeurs sociales et sociétales.