Disparition Le 2 octobre, vers 10h15 GMT, Jamal Khashoggi entre au consulat saoudien à Istanbul, selon une image de caméra de surveillance publiée par le quotidien américain Washington Post avec lequel il collabore. Selon sa fiancée, il s'y est rendu pour des démarches en vue de leur prochain mariage. Dans une interview diffusée le 5 octobre par l'agence Bloomberg, le prince héritier affirme que Khashoggi est effectivement «entré» au consulat, mais qu'il en est sorti peu après. «Tué au consulat» Le 6, une source proche du gouvernement turc déclare que la police estime que «le journaliste a été tué au consulat par une équipe venue spécialement à Istanbul et repartie dans la même journée». Riyadh dément. «Le corps de Khashoggi a été probablement découpé et mis dans des caisses avant d'être transféré par avion hors du pays», affirme le Washington Post, citant un responsable américain. L'étau se resserre Un journal progouvernemental turc, affirmant s'appuyer sur des enregistrements sonores à l'intérieur du consulat, rapporte que le journaliste y a été torturé avant d'être «décapité». Selon le New York Times, l'un des hommes soupçonnés d'avoir participé à l'assassinat appartient à l'entourage du prince héritier, et trois autres aux services de sécurité rattachés au prince. Trump admet pour la première fois que Khashoggi est très probablement mort, menaçant Riyadh de «très graves» conséquences si sa responsabilité est confirmée. Riyadh reconnaît un «meurtre» Le 20, l'Arabie saoudite admet finalement que le journaliste a été tué à l'intérieur du consulat, lors d'une «rixe à coups de poing». Le roi ordonne au prince héritier de restructurer les services des renseignements, dont quatre responsables sont limogés, ainsi qu'un conseiller médias à la cour royale. 18 suspects saoudiens sont interpellés. «Mensonges» Après avoir qualifié de «crédible» la version des Saoudiens, Trump évoque «des mensonges», jugeant que «leurs histoires partent dans tous les sens». Pour Londres, Paris et Berlin, il y a «un besoin urgent de clarification». Le 22, un quotidien turc proche du pouvoir affirme qu'un membre du commando avait appelé à plusieurs reprises le directeur du bureau du prince héritier après le meurtre. L'Arabie en «crise» Le 23, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh, déclare que l'Arabie saoudite traverse une «crise» à la suite du meurtre «abominable» de Khashoggi, devant le Forum international sur l'investissement de Riyadh. Erdogan veut punir les «commanditaires» Le même jour, le président turc Recep Tayyip Erdogan décrit un «assassinat politique», un «meurtre sauvage» «planifié» pendant plusieurs jours et mis à exécution par une équipe de «15 agents». Sans impliquer nommément MBS, il souligne l'importance de punir «toutes les personnes impliquées, des exécutants aux commanditaires», proposant de juger à Istanbul les 18 suspects arrêtés par Riyadh. Le gouvernement saoudien déclare que toutes les personnes impliquées dans le meurtre devront rendre des comptes, «peu importe qui elles sont». Washington hausse le ton Donald Trump estime que le meurtre du journaliste a donné lieu à «l'une des pires opérations de dissimulation de l'histoire» et dénonce un «fiasco total». Entretien Erdogan-Mohamed Ben Salmane Le président Erdogan et le prince héritier saoudien ben Salmane ont discuté hier des «efforts communs» à mettre en oeuvre pour élucider le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, selon la présidence turque. La question a été évoquée lors du premier entretien téléphonique entre les deux hommes depuis le meurtre pour lequel la presse turque a impliqué ben Salmane. La conversation «à la demande» du prince héritier a permis de discuter d'«efforts communs pour éclaircir tous les aspects du meurtre de Jamal Khashoggi et des mesures à prendre dans ce cadre».