Les membres de l'organisation El Aman ont exposé, lors de leur représentation, les problématiques qui touchent de près ou de loin le consommateur algérien, quel que soit son statut social. C'est un fait, le consumérisme a désormais bien implanté ses racines dans notre société. Dès lors, il est important pour le citoyen d'acquérir les connaissances suffisantes sur sa façon de consommer. C'est pourquoi, l'Association nationale El Aman pour la protection du consommateur a plaidé hier à Alger, pour l'organisation d'Assises nationales dédiées à cet effet. «Cela permettrait d'instaurer une certaine culture de la consommation à tous les citoyens», a indiqué Hacène Menouar, président de cette organisation, en marge d'une conférence de presse organisée au forum d'El Moudjahid. Les membres d'El Aman ont exposé dans ce sens, lors de leur représentation, les problématiques qui touchent de près ou de loin le consommateur algérien, quel que soit son statut social. Hacène Menouar a tenu d'abord à attirer l'attention du citoyen sur la sécurité sanitaire des aliments qui, d'après lui est loin d'être saine. Il a déploré dans ce sens l'absence d'un plan agricole permettant de maîtriser la régulation des activités des opérateurs du secteur. Hacène Menouar indique qu'aujourd'hui «on ne peut parler d'agriculture bio en Algérie». Et pour cause, «dans tous les produits agricoles on trouve des résidus de pesticides». L'intervenant souligne en outre que la plupart des éleveurs n'hésitent plus à injecter des hormones de croissance et des antibiotiques à leurs bêtes dans le but qu'elles grossissent davantage. Ce qui, estime-t-il, représente un grave danger pour la population. Dans ce sillage, il a pointé du doigt l'industrie agroalimentaire qui est caractérisée par une «insuffisance de l'encadrement réglementaire» par exemple ou encore des producteurs qui usent abusivement des sucres, sels et matières grasses. Par conséquent, Hacène Menouar insiste; «Le consommateur a le droit» de connaître exactement le contenu de ce qu'il achète, c'est-à-dire «le droit à l'information». Dans le même ordre d'idées, le président de l'association a évoqué les travers qui ponctuent la distribution de produits propres à la consommation, citant comme exemple les conditions de transport inadaptées ainsi que les conditions d'entreposage souvent inadéquates. L'intervenant établit le même constat en parlant de la commercialisation de ces mêmes produits, caractérisée par «un manque d'hygiène, des conditions de vente non respectées, exposition directe des produits sensibles aux aléas...», a-t-il énuméré. Hacène Menouar a par ailleurs appelé le citoyen à être plus sensible quant à l'hygiène de son environnement. Car d'après lui, cela favorise la propagation de graves maladies «telles que le choléra comme nous l'avons récemment vécu». Hacène Menouar a d'un autre côté mis en cause la négligence des collectivités locales qui «semblent aucunement concernées par la propreté des villes». Pour lui, il est inconcevable qu'un maire qui ne peut au minimum «gérer les ordures ménagères puisse enchaîner les mandats». Il appuiera encore que c'est au citoyen d'exiger des P/Apc, qu'il y ait une gestion des déchets garantissant la propreté des lieux de vie notamment. Le responsable fera savoir qu'en plus de l'incivisme de certains de nos concitoyens, l'insuffisance dans la collecte, le sous-dimensionnement du réseau d'assainissement et l'insuffisance de l'entretien, sont autant de facteurs qui ont privilégié la propagation de l'insalubrité dans nos villes. Parlant des visées de l'association qu'il préside, Hacène Menouar met l'accent dans un premier temps, sur l'urgence d'achever le Laboratoire national de contrôle des produits (crash test), soulignant au passage, la nécessité de mettre en place un réseau d'alerte nationale, qui permettrait de détecter les activités douteuses qui touchent des produits de large consommation.