Hacène Menouar, président de l'association El Aman pour la protection des consommateurs, a animé, hier au forum du Courrier d'Algérie, une thématique sur les droits et devoirs des consommateurs à la lumière des derniers scandales mettant en cause des produits alimentaires attentatoires à la santé publique. Il a déclaré en substance que «les crises sanitaires que nous traversons doivent nous servir d'enseignements afin d'améliorer notre réponse et la prise en charge efficiente de ces problématiques, notamment de manière préventive». Selon lui, les mesures à prendre doivent porter sur un certain nombre d'éléments : «Ces crises ne doivent pas servir de prétexte ou de mobile à certains cercles et lobbys en vue de porter atteinte aux efforts déployés par notre pays pour se soustraire de notre dépendance aux importations, parfaire le niveau de déclenchement d'alerte par sa rapidité et sa fiabilité ; professionnaliser la communication par une uniformisation et impartialité vis-à-vis de tous les producteurs et des problématiques ; identifier et mettre en place un réseau d'alerte intégrant tous les acteurs responsables, fiables et positifs en vue d'une crédibilité et d'une efficience optimale.» En plus de ces mesures, Hacène Menouar reste convaincu qu'il faut aller vers l'organisation d'assises nationales de la sphère consumériste, intégrant tous les acteurs et toutes les parties prenantes, afin «d'élever le niveau de conscience et de responsabilité devant prévaloir et prévenir toute problématique sanitaire dans un cadre légal, transparent et impartial». Le combat de l'association El Aman vise à faire admettre la nécessité, pour les citoyens, de s'impliquer dans la mise en œuvre des moyens de renforcement et de protection des consommateurs et souligner le rôle crucial qu'ils doivent jouer dans la protection de leurs droits, à travers la sensibilisation et l'encadrement, pour consolider la prise de conscience et encourager la culture de la bonne consommation. Ces derniers jours ont été caractérisés par un certain nombre de révélations sur la qualité douteuse de l'eau minérale Texenna (Jijel) et la présence de psychotropes dans des sachets de boisson instantanée Amila. Une situation qui a eu de fâcheuses conséquences, puisqu'elle a rendu les Algériens méfiants à l'égard des produits nationaux. Face à ces crises sanitaires, El Aman préconise, certes, la prudence, mais il faut éviter de mettre l'ensemble des produits dans le même sac. L'administration de tutelle doit s'enquérir in situ à travers le réseau local d'alerte. Elle doit adopter le principe de précaution par l'arrêt de la ligne de production du lot du produit en question et incriminé. Des échantillons du produit du lot en question sont prélevés pour analyse de confirmation ou d'infirmation du problème soulevé. En outre, le ministère du Commerce doit se prévaloir du sens des responsabilités et de discernement à travers «une communication mesurée et adaptée ne tendant ni à minimiser ni à augmenter le niveau d'alerte». La communication doit être «professionnelle et montrer à l'opinion et aux consommateurs que la problématique est prise en charge et qu'une information sanitaire sera disponible dès la réception des résultats d'analyse des échantillons prélevés». En cas de confirmation, l'administration diffuse un communiqué via tous les médias dans lequel figureront la nature du produit en question et ses caractéristiques (identification de la dénomination commerciale, numéro de lot), le niveau de gravité, l'étendue géographique de la problématique et les mesures d'ordre sanitaire. En cas de fausse alerte, il faut identifier si la source a volontairement cherché à nuire, à porter atteinte aux règles de concurrence, à déstabiliser un outil de production, à porter atteinte à la renommée et l'intégrité morale de l'opérateur/investisseur national.