Il y a un véritable problème de fonctionnement, administratif, et communicatif en Algérie, a estimé le président de l'association Aman pour la protection des consommateurs, Hacène Menouar au niveau du forum du journal El Moudjahid. Nedjma Merabet - Alger (Le Soir) - Devenue association nationale depuis cette année 2018, l'organisation s'est employée à mettre en évidence les carences et autres dysfonctionnements qui entravent l'émergence d'une vraie dynamique qui permette la régulation des marchés de consommation. Quatre problématiques essentielles se dégagent des efforts fournis par les bénévoles de l'association, à travers sept axes que sont l'organisation, la sensibilisation, la médiation et le traitement des plaintes, les évènements (universités d'été, colloques...), les études de projets, les partenariats nationaux ou internationaux, et enfin la médiatisation et communication. La sécurité sanitaire des aliments qui, selon le président d'Aman, cause bien plus de décès que les accidents de la route. Dans cette problématique, on dénombre les divers secteurs : l'agriculture avec les problèmes de surutilisation de fertilisants, d'irrigation avec de l'eau contaminée, ou encore les résidus de pesticides. A ce propos, M. Menouar cite l'exemple du thé consommé en Algérie, au Maroc et en Mauritanie et qui est importé d'Inde ou de Chine. Dans le secteur de l'élevage, il y a le problème du contrôle du bétail. En effet, des poulets destinés à la consommation sont abattus sans respecter les délais imposés après la prise d'antibiotiques ; tandis que pour d'autres bêtes, comme la dinde, des hormones de croissance sont utilisées, malgré leur interdiction par la loi algérienne. Le problème de l'hygiène est également soulevé, et un rappel est fait sur l'importance de l'activité informelle dans ce secteur d'activité. Dans l'industrie agroalimentaire, le président de l'association pointe du doigt l'insuffisance de l'encadrement réglementaire, l'excès d'utilisation des sucres, sels et matières grasses (SSMG), d'où les chiffres faramineux de 5 millions de diabétiques, et entre 10 et 12 millions d'hypertendus. Bien entendu, la problématique du stockage, de l'entreposage, du transport… des marchandises est soulevée. Selon le président, les autorités devraient sévir et imposer des mesures coercitives contre les commerçants qui ne respectent pas les conditions de conservation, de transport et d'étalage (boissons exposées au soleil, etc.). Pour ce qui est de la législation, il semble qu'en Algérie, elle connaît encore des lacunes, cependant que les normes déjà existantes sont souvent non respectées par les commerçants. La seconde grande problématique évoquée par le conférencier concerne l'environnement et l'impact sur la santé. Selon lui, il faudrait agir pour plus de discipline et de respect de certaines mesures, comme le ramassage des ordures ou l'insuffisance de la collecte, du tri et du recyclage. La question du sous-dimensionnement du réseau d'assainissement et de l'insuffisance de l'entretien est inscrite à l'ordre des priorités. En effet, il semble que les inondations ravageuses sont d'abord dues à un mauvais aménagement du territoire. Pour la troisième problématique, sont abordés de nombreux points, dont celui de l'insuffisance du transport en commun, celui des études sur les besoins… L'association encourage pleinement le passage au GPL, le seul carburant 100% made in Algeria. Le président d'Aman insiste sur le fait que les autorités algériennes n'ont pas exigé un quota de voitures montées ici qui roulent au GPL, tandis que la capitale ne connaît que 2 ou 3 stations qui distribuent ce carburant plus propre et moins cher. Enfin, la quatrième problématique concerne les entraves administratives. Un plaidoyer pour la formation des agents et cadres administratifs, autant que pour les représentants de la sécurité et du contrôle en matière de réglementation pour qu'ils puissent détecter ceux qui transgressent la loi et appliquer les sanctions prévues. Enfin, l'association se désole que le Laboratoire national de contrôle des produits peine à voir le jour, dix ans après son lancement. Tandis que le Conseil national de protection des consommateurs, organisme dont le secrétariat général relève du ministère du Commerce, reste un organisme non effectif à ce jour. N. M.