Le paysage audiovisuel algérien a été marqué cette semaine par l'arrestation de plusieurs personnalités artistiques et sportives liées à l'affaire de Amir DZ. Au moment où la chaîne Ennahar TV est entrée en guerre ouverte contre le maître chanteur virtuel, Amir DZ, les autres chaînes de télévision se sont illustrées par leur indifférence et l'absence de réaction. Si le rôle de la chaîne publique, Entv est connue pour sa non-médiatisation des faits divers, ni pour l'affaire El Boucher ni sur l'affaire de kidnapping et d'assassinat d'enfants, c'est le silence des autres chaînes privées comme Dzaïr News, Echourouk TV ou encore El Djazaïria One ou Beur TV, qui laisse perplexe. Cette dernière n'a même pas manifesté sa solidarité avec ses anciens employés qui ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête qui suit son cours. La majorité des chaînes privées s'est donné le mot pour zapper cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre et fait sortir de ses gonds la chaîne Ennahar TV. Cette dernière ne rate aucun détail sur l'affaire, les accusés sont filmés à l'arrivée et à la sortie du tribunal et sont même suivis jusqu'à la porte de la prison. Un matraquage médiatique qui a été longuement dénoncé sur les réseaux sociaux par des journalistes et même des artistes. L'arrestation de Kamel Bouakkaz, la première arrestation filmée d'un artiste a provoqué un tollé dans le paysage artistique et médiatique et a relancé la question des méthodes parfois agressives de la chaîne de Anis Rahmani. Dans un tweet, ce dernier invite les journalistes et les experts à passer à la chaîne pour exposer leurs critiques. En réalité, Anis Rahmani a été une victime toute désignée et la cible privilégiée du réseau de Amir DZ. Les forces de sécurité et plus précisément la Gendarmerie nationale ont mis des moyens colossaux pour faire tomber ce réseau spécialisé dans le chantage et l'escroquerie, n'hésitant pas à faire chuter des célébrités connues dans le monde artistique. Cette guerre audiovisuelle la première du genre a créé un précédent en Algérie, où aucun des responsables chargés du secteur audiovisuel n'est intervenu pour faire le tri ou encore replacer les choses. Le silence des chaînes est également inquiétant. Cautionnent-ils les faits reprochés aux personnes incarcérées? Certains artistes ont réagi du bout des lèvres pour soutenir les artistes emprisonnés, notamment Kamel Bouakaz qui est considéré comme une star de la comédie du petit écran. Même son ami et compère Souilah a préféré attendre les résultats du procès pour se prononcer et manifester ouvertement son soutien et sa solidarité. En attendant que cette affaire se règle, c'est le Ramadhan audiovisuel qui est menacé par l'absence de soutien financier et la crise dans le secteur du cinéma et de la télévision. [email protected]