Voilà un couple qui vivait en harmonie en France. Un beau soir, l'époux fait part de son intention de retourner dans «tamourth». Madame dit non! Le cauchemar commence pour monsieur, qui sera plus tard, victime de trahison et de coups fourrés. Malgré la présence de deux bambins, madame cherche la «démolition» de l'ex qui a eu l'audace de se remarier. L'affaire du jour ne pouvait mieux tomber. La programmation a voulu que ce dossier qui a trimballé de Rome à Paris, commissions rogatoires obligent, en, passant par Alger (ministère de la Justice), atterrisse au tribunal de Dar El Beida (cour d'Alger) ou Nassima Saâda est la coriace, juge. Ce mardi, un dossier de feu est sur son pupitre, pour être débattu au grand jour. C'est la troisième fois que le procès est renvoyé à cause de l'absence de la victime qui n'est autre que l'ex-madame Abdelmadjid qui a envoyé son ex en taule via une lettre anonyme. «Pourvu que toutes les parties jouent le jeu, sans intention de nuire à autrui, du fait que c'est le moment de vérité et chaque partie est invitée à faire preuve de sérieux et d'objectivité», déclarera avant le coup d'envoi du procès, Maître Belouadah, un des défenseurs de Abdelmadjid T. Puis, les deux détenus arrivent à la barre. Le destin des cadres algériens exerçant à l'étranger, qui choisissent à un moment donné de leur carrière, avouent à leurs moitiés l'appel du pays, où se trouve la vraie vie, balance dans le vide. Vous pensez bien que madame, elle, se trouve très bien dans le pays de Vercingétorix. Donc, il n'est plus question pour ses enfants, que madame accepte de revenir, selon ses propres dires, vers la «misère», «le pays de Mickey» d'abandonner la belle vie. Le malentendu est de suite au rendez-vous entre le couple qui connaît un mauvais début de désagrégation, avec une rupture brutale pour ce jeune physicien émérite qui a percé et délogé les étrangers, Ces mêmes étrangers qui avaient, auparavant les marchés du pays, des marchés stratégiques, juteux que le cadre algérien prenait en toute sérénité, sécurité et confiance. La lettre anonyme a fait des dégâts collatéraux. Outre Abdelmadjid. T., se sont retrouvés en taule, le fonctionnaire des impôts et trois employés des postes. Faradji, le procureur intervient rarement durant l'interrogatoire qui a pourtant tardé. Nassima Saâda, la magistrate ne perd pas de temps avec les autres inculpés. Maître Mohand Arezki Belouadah, Maître Mohamed Khaled Lasbeur, du barreau de Paris, Maître Mériem Belaraoui, Maître Miloud -Rachid Lasfer et Maître Kamel Azzouk se sont évertués à «mettre au défi de prouver quoi que ce soit dans cette affaire montée autour de l'adultère, la trahison, la rancune, de la part de l'ex-madame Abdelmadjid, une divorcée de surcroît!» a martelé Maître Belouadah. «Madame la présidente, il me plaît devant vous, car venant de Paris défendre mon client victime de manipulations de son ex qui veut à tout prix le descendre en flammes, avec la complicité d'un officier de police qui est derrière l'incarcération, d'un cadre de valeur» s'est insurgé Maître Lasbeur qui a déploré le fait que le procureur de la République ne s'autosaisisse pas de l'affaire du flic incriminé par les copies relevées sur Facebook, où on peut lire et voir des vertes et des pas mûres. «Cet officier qui apparemment ne craint personne pour la simple raison qu'il ne sait pas que les temps changent grâce à la Constitution de 2016», a hurlé Maître Mohand Arezki Belouadah qui a rappelé que «le divorce qui est intervenu n'a pas causé de dégâts, à part la catastrophe qui consiste à constater que les gamins ne verront plus le papa descendu à Alger, continuer l'oeuvre utile pour son pays. A propos d'oeuvre, évoquons celle de madame, destinée à déstabiliser l'ex-mari qui a eu le toupet de rentrer chez lui, en les abandonnant, en Europe. Et, pour couronner le tout, elle a voulu se venger de l'homme qui s'est remarié, sans son consentement. Pour monsieur, ce n'était pas un abandon, mais un retour chez soi où il fait bon vivre malgré toutes les vicissitudes. A la suite d'une lettre anonyme expédiée à tous les plus hauts responsables, une enquête fut ouverte et des commissions rogatoires ont été envoyées par le ministère de la Justice, vers Paris et Rome, le 23 mai 2017. Si les Italiens ont répondu à la commission rogatoire par la négative, le 24 avril 2018, Paris n'a toujours pas répondu malgré de multiples rappels des hauteurs d'El Biar». Maître Belouadah, le conseil de Abdelmadjid T. a affirmé qu'il s'est même déplacé à Paris en septembre 2018, fait des démarches, couru dans tous les sens, vainement! «S'il a voulu échapper à la justice, il ne serait plus rentré en Algérie. Et comme il n'avait rien à se reprocher, il répondit favorablement à la justice, qui le recherchait pour un mandat de dépôt!», a souligné Maître Belouadah.