Plus d'un mois de mobilisation D'ores et déjà, on sait que les semaines qui viennent de secouer la France resteront comme la pire crise à laquelle aura dû faire face le président Emmanuel Macron. Essoufflement du mouvement ou démobilisation à la veille des fêtes de fin d'année? Le mouvement des Gilets jaunes en France a connu hier une faible mobilisation, qui plus est endeuillée par la mort d'un dixième manifestant qui a percuté un camion bloqué à Perpignan. Ils étaient ainsi moins d'un millier à Paris où un dispositif sécuritaire moindre, mais dépassant les 1500 CRS avait été prévu, ainsi que des blindés de la gendarmerie. Devant le château de Versailles, menacé par un appel sur les réseaux sociaux, les Gilets jaunes étaient une poignée, contrairement aux attentes des autorités locales. Le préfet des Yvelines avait en effet estimé à plusieurs milliers le nombre des personnes attendues face au château qui a vu les rois de France emportés par les tumultes de 1789, mais, en fin de compte, il y a eu plus de bruit que de pas. Pendant ce temps, le Parlement avait définitivement approuvé en nocturne les mesures d'urgence de 10 milliards d'euros, destinées à alléger la pression fiscale et accroître le pouvoir d'achat, des revendications phares du mouvement contestataire. Selon les déclarations des plus déterminés, les attentes ne sont pas encore satisfaites et il y a lieu de croire que la fièvre pourrait reprendre à n'importe quel moment. D'ores et déjà, on sait que les semaines qui viennent de secouer la France resteront comme la pire crise à laquelle aura dû faire face le président Emmanuel Macron. Redescendu de son piédestal, il a lancé une grande consultation nationale en vue de préciser les diverses revendications et en premier lieu celle du Référendum d'initiative populaire. Ce sixième samedi revêt cependant un air de villégiature par rapport à ceux qui ont précédé, avec une ampleur et des incidents graves qui ont fortement perturbé l'activité économique et impacté le tourisme. Les manifestations qui ont eu lieu avaient donc un air bon enfant, à la grande joie des commerçants et des grands magasins dont les terrasses et les vitrines rivalisaient de beaux atours pour attirer des clients en quête de shopping pour les fêtes de Noël et du Nouvel An. Oubliée la mise en garde de la préfecture de police qui recommandait de «faire preuve de vigilance» tout en annonçant la mise en place d'un «dispositif de sécurité proportionné et adapté». Mais il n'était plus question de déployer, comme la semaine dernière, 69 000 agents des forces de l'ordre dont 8 000 rien qu'à Paris. Ultimes bastions de la contestation des Gilets jaunes, certains camps au niveau des bretelles d'autoroute comme celle du Boulou, près de la frontière espagnole, comptent toujours plusieurs centaines de manifestants qui bloquent le passage des camions et clament des slogans du genre «Le roi Macron donne des miettes aux gueux» ou «Le mépris ça suffit», sur leurs banderoles. Les Gilets jaunes sont nombreux à plaider pour une trêve de Noël, plus d'un mois après le début du mouvement, le 17 novembre, qui a vu se rassembler 282 000 manifestants, puis 166 000 le samedi d'après, 136 000 le 1er et le 8 décembre et enfin 66 000 le 15 décembre dernier. Il faudra dés lors attendre le 1er samedi du mois de janvier pour savoir si l'essoufflement est avéré ou s'il s'agissait juste d'une pause-café. Plus d'un mois de mobilisation