L'apprentissage de tamazight ne doit pas être laissé à l'appréciation des élèves ou leurs parents. La provocation de la demande sur l'enseignement de tamazight doit être faite par le ministère de l'Education, dira le SG du HCA. Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad ne s'est pas empêché, hier, de critiquer la politique de généralisation de l'enseignement de tamazight à l'école. «La loi sur l'orientation scolaire adoptée en 2008 ne favorise pas l'enseignement de tamazight. L'article 34 de cette loi stipulant ouverture des classes de tamazight s'il y a demande est totalement aberrant», a-t-il déploré. «L'apprentissage de tamazight ne doit pas être laissé à l'appréciation des élèves ou leurs parents. La provocation de la demande sur l'enseignement de tamazight doit être faite par le ministère de l'Education», a fait observer Si El Hachemi Assad en intervenant hier au forum du journal El Moudjahid. «L'enseignement de tamazight ne doit pas être aussi, facultatif. Il doit être obligatoire, particulièrement dans le palier primaire», a plaidé en outre Assad, reconnaissant que la généralisation de tamazighjt rencontre aussi des obstacles d'ordre bureaucratique. «Certains chefs d'établissements scolaires abordent avec légèreté l'enseignement de tamazight. Ils préfèrent encore programmer cette matière à des horaires qui n'arrangent pas son apprentissage et contraignent les enseignants», a-t-il relevé, plaidant pour l'installation effective des commissions mixtes entre le HCA et le ministère de l'Education pour trouver des solutions à ce genre de problèmes. «Le grand défi que le HCA s'est fixé pour 2019 est justement la généralisation de l'enseignement de tamazight à travers les 27 000 établissements scolaires que compte l'Algérie», a confié Assad. Interrogé par ailleurs sur la composante de l'Académie de tamazight dévoilée avant-hier, Si El Hachemi Assad a indiqué que les membres de cette académie représentent les variantes de tamazight et qu'ils sont tous des chercheurs dans la langue de tamazight. «Le choix des membres de cette institution a été confié au ministère de l'Enseignement supérieur», a fait savoir l'invité d'El Moudjahid. «Le travail de l'Académie de tamazight sera complémentaire au travail du HCA. L'académie va s'occuper plutôt de l'aménagement de la langue et de la confection d'un dictionnaire unifié de tamazight», dira-t-il, appelant à laisser l'académie travailler sereinement et à se donner le temps nécessaire. Sur la question de la socialisation de tamazight, qui commence à être concrétisée sur le terrain, Si El Hachemi Assad a tenu à se démarquer des fautes commises dans l'écriture de certains frontons. «Le HCA a confectionné un glossaire des noms des institutions. Ce dernier a été remis au ministère de l'Intérieur. Les institutions qui ne sollicitent pas le ministère de l'Intérieur doivent assumer leurs responsabilités», signifie-t-il. Répondant sur la question de la polygraphie, le SG du HCA a indiqué que la production en tamazight existe dans les trois graphies. «Toutefois, le plus gros de la production est fait en latin», a-t-il précisé. «Les voix appelant à transcrire tamazight dans les trois caractères n'ont pas tout à fait tort», a souligné Assad, mentionnant que le dernier mot reviendra à l'Académie de tamazight. S'attardant par ailleurs sur la célébration de Yennayer, le SG du HCA a tenu à remercier le président de la République pour la reconnaissance de cette date comme étant une fête nationale à partir de 2018. «La célébration de Yennayer est maintenant nationale. Le programme et les dépenses inhérentes sont pris totalement en charge par les walis et les autorités locales», dira le SG du HCA. Le programme concocté pour cette année a débuté, a fait savoir Assad, mardi dernier depuis la wilaya de Laghouat -choisie cette année pour abriter les festivités officielles- et il va se poursuivre jusqu'au 15 de ce mois». Le SG du HCA a affirmé en outre que le projet de l'édification de la statue du roi numide Massinissa à Alger va se concrétiser. Le projet a été approuvé. Le site proposé par le HCA afin d'abriter cette statue est la placette de Tafourah.