Le président du MSP a goûté à toutes les sauces... Comment les prétendants à la candidature à la présidentielle vont-ils se comporter? Selon toute vraisemblance, la carte des candidats sera revue ipso facto. La scène politique nationale connaît une accélération sans précédent. Les citoyens expriment leur rejet du statu quo, les marches s'expriment avec une espèce de civisme et de maturité qui font des jaloux. C'est l'élection présidentielle et le cinquième mandat qui ont fait déborder le vase. La donne a changé, la feuille de route quant à l'élection présidentielle a changé aussi. Que feront les candidats à la candidature à la joute présidentielle du 18 avril prochain? La situation politique évolue avec d'autres critères et normes, ce n'est plus l' «ambiance» d'avant le 22 février où l'ensemble de la classe politique s'est donné comme objectif d'adhérer au processus électoral de ladite joute à travers la présentation des candidats pour participer à cette démarche. La rue avait anticipé les choses, elle a fait accélérer le processus en prenant au dépourvu l'ensemble de la classe politique, pouvoir en place et opposition. Cette nouvelle situation imposée par la dynamique populaire qui rejette d'emblée le cinquième mandat avec détermination et qui s'affirme de plus en plus à travers des manifestations multiples et différentes, que ce soit par les citoyens en général ou à travers des corporations comme c'était le cas pour les étudiants, les avocats et autres. Les prétendants à la candidature de l'élection présidentielle semblent ne pas avoir la même approche qui les animait avant l'expression de la dynamique de la rue. Cette réalité aura inexorablement un effet saillant sur leurs attitudes à venir, d'autant plus que le rendez-vous inhérent au dépôt du dossier de la candidature est imminent. Comment les prétendants à la candidature à la présidentielle vont-ils se comporter? Selon toute vraisemblance, la carte des candidats sera revue ipso facto, d'ailleurs c'est simple, même ceux qui avaient la certitude d'aller à cette échéance, commencent à édulcorer leur discours et essayer d'avoir une autre grille qui s'inclinerait à la nouvelle situation politique et ses retombées sur la scène nationale et aussi sur les états-majors des partis politiques, le pouvoir en place et les quartiers généraux des prétendants à la candidature de l'élection présidentielle. Certains candidats font dans la «drague» en se référant au sursaut populaire qui vient de donner et exprimer sa «sentence». Ils surfent sur la vague pour «s'arrimer» avec ce que la rue vient d'imposer comme dynamique qui était somme toute inattendue à leur niveau. Les Ghediri, les Benflis, les Makri et autres commencent à sentir la déconfiture de leur démarche, puisque leur discours était teinté d'une conception qui tenait compte du statu quo avant le sursaut populaire du 22 février qui a rendu la situation différente à celle d'avant. Lesdits candidats sont dans une posture qui ressemble à une espèce d'ambivalence, ils sont pris par l'étau de la candidature à l'élection présidentielle prochaine, mais aussi, ils sont face à un dilemme, celui de la réalité du terrain politique dictée par la force agissante et d'une manière pacifique, des populations qui investissent les rues partout dans les villes du pays. Aujourd'hui le comité central de Talaie El Houriyat et même celui du Parti des travailleurs devraient se prononcer sur leur participation ou non à cette joute qui devient de plus en plus problématique et «dangereuse» de par ses conséquences et ses retombées sur le devenir politique du pays et la nation algérienne en général. Les discours des représentants des structures partisanes n'avaient pas fait recours à la rue et aux appels qui s'inscrivaient dans l'optique d'investir les espaces publics. Ghediri aussi, il faisait surtout clamer la «rupture sans reniement». Le même cas pour Makri, le président du MSP qui a goûté à toutes les sauces possibles en allant jusqu'à épouser les thèses qui s'inscrivent dans une approche qui pourrait permettre à l'institution militaire d'assurer la gestion d'une période de transition et le report de l'élection pour une durée déterminée. Le 3 mars est à nos portes, l'ultimatum du dépôt final des dossiers des candidatures est un délai très rapproché. Arriveront-ils à se positionner et trouver une nouvelle formulation qui puisse justifier leur nouvelle «volte-face»? Dure est la position de ces candidats à la magistrature suprême au moment où la vox populi dicte une nouvelle démarche aux antipodes de cette classe politique finissante et aux abois. Auront-ils l'audace d'aller jusqu'au bout de leur démarche et afficher une posture de résignation politique bon gré et malgré ce qui se déroule comme évolution politique des plus extraordinaires et particulières à la fois?